La source, à l’origine de toute chose, est celle qui marque les personnages de ce roman incroyable.
Le début, si simple que l’on ne peut imaginer une telle plongée dans une histoire aux multiples entrées, le début donc : la narratrice débarque dans un village afin d’y faire des recherches...
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La source, à l’origine de toute chose, est celle qui marque les personnages de ce roman incroyable.
Le début, si simple que l’on ne peut imaginer une telle plongée dans une histoire aux multiples entrées, le début donc : la narratrice débarque dans un village afin d’y faire des recherches dans le cadre de son travail d’universitaire. Village sans hôtel, logement chez l’habitant. Ou plutôt, l’habitante, une vieille fille qui règne tel un dragon sur un domaine aux confins du village, comme une sorcière dans son château abandonné. Détentrice d’une histoire, elle va conter au coin du feu, et dérouler la bobine lentement, étape par étape (et ce n'est rien, une goute d'eau, comparé à ce qui sera raconté).
La construction du récit est juste incroyable, un talent fou . . . non . . . . un génie de l’écriture sur 375 pages denses, touffues, très peu de coupures, quasiment pas de chapitres, mais une fluidité irréprochable. L’histoire se transpose de bouche en bouche, à la première personne, un «je» qui trouble car plus le fil se détend plus on doute du narrateur. Toute la force du livre est dans la construction, comme si on se tenait au bord d’un étang et que l’on regardait une pierre faire des ricochets à l’infini.
L’écriture est d’une qualité rare, il y a du Maupassant et au delà les auteurs du XIX se sont penchés sur ce livre. Un sens de la phrase, du mot juste, du détail, d’une précision et sans jamais être complexe ni compliqué. Un vrai plaisir des mots dans ce que la langue française à de plus noble.
Allez un petit bémol, juste pour nuancer, le roman peine sur la fin qui traine un peu trop et lasse la lecture sur les 30 dernières pages, comme si la source était entrain de se tarir progressivement, mais sans doute est ce là un effet de plus qui marque ce roman comme pour mieux perdre le lecteur sur une pirouette.
Ce livre aurait largement mérité un prix pour cette rentrée 2015
