Nos idées lecture à dévorer avec une playlist, ou pas !
En 1789 débarque à Paris le violoniste prodige George Bridgetower, neuf ans, accompagné de son père qui le rêve en Mozart. Fils d'un Nègre de la Barbade et d'une Polonaise, élève de Haydn, le garçon démarre une carrière qui se poursuivra bientôt en Angleterre et l'amènera à devenir ami avec Beethoven qui lui écrira une de ses plus belles sonates. Un roman avec pour toile de fond la condition des Noirs qui mêle aux bouleversements politiques et sociaux suscités par les idées des Lumières ceux du monde de la musique et des sciences.
Nos idées lecture à dévorer avec une playlist, ou pas !
Et si on composait un texte nous aussi ?
Et vous, quels sont vos coups de cœur dans la liste ?
Cette semaine MaLibrairie vous emmène à Nantes rencontrer Charlotte et sa librairie "La vie devant soi"
Inspiré de faits réels, ce texte nous plonge dans la fin du XVIII ème sur les traces d'un jeune violoniste virtuose. Le récit est riche de personnages plus ou moins connus dans ce milieu musicale de l'époque, nous voyageons à travers l'Europe au gré des différents concerts et sommes plongés dans l'histoire de l'époque : le fonctionnement des programmation, les influences, le travail... George Bridgetower en plus d'être jeune et prodige du violon, est aussi noir ce qui ajoute une dimension sociale à ce roman.
Passionnant pour les férus d'histoire, j'ai trouvé ce roman sans grande émotion où les faits s'enchainent, le thème de la musique est au final peu abordé si ce n'est dans sa dernière partie où l'on assiste presque en direct à la création de la Sonata Mulatica, par Beethoven.
J'espérais vibrer un peu plus à cette écoute... même si les intermèdes musicaux sont bien venus.
Ouvrage captivant par ses sujets traités qui entremêlent la Révolution Française à l'histoire européenne de la musique classique (fin du classicisme, émergence du violon comme instrument soliste, rôle et codes sociétaux de la musique classique dans le milieux de l'aristocratie française ou des clubs fermés et confidentiels d'Angleterre ...) mais aussi au regard de l'impact international de la Déclaration des Droits de l'Homme ou de la Convention de l'Abolition de l'Esclave et de leur application plus qu'approximative. Qu'est-ce qu'un homme noir ? Un être humain ? Une marchandise ? Comment résoudre ce conflit intérieur et ce conflit social de reconnaissance mais aussi d'intégration ?
Dès l'incipit, le ton est donné. Nous sommes en présence d'un jeune artiste de talent qui se produit sur les plus belles scènes de France et par la suite d'Europe. Malgré son jeune âge, qui pour son père est significatif du génie de son fils -tel un Wolfgang Amadeus Mozart-, George Bridgetower est en pleine gloire face à son public.
Leur départ de France pour l'Angleterre les déstabilisera quelque peu tous deux mais très rapidement les aptitudes "d'imprésario" de Frédéric de Augustus Bridgetower permettront à son fils de retrouver à juste titre sa place au cœur des clubs fermés et confidentiels de la cour. Le prince de Galles, séduit par les dispositions artistiques de George, décidera même de le placer sous sa protection durant onze années.
Seule ombre au tableau : le conflit naissant entre George et son père. Frédéric de Augustus est rongé par le manque de reconnaissance identitaire accordé aux populations noires et métisses venues des colonies. Tout au long de son parcours en Europe, lui-même s'attribuera un rôle en société afin de se donner une image plus flatteuse. Mais le malaise restera plus fort et le poussera à partir loin de son fils pour s'engager auprès de Toussaint Louverture dans le combat anticolonialiste.
George, trop jeune et choyé par l'aisance quotidienne que la tutelle du Prince de Galles lui procure, ne comprendra pas l'inconvenance de son père. Ce n'est qu'autour de ses vingt ans qu'il prendra conscience de la réalité du racisme.
Ce roman est un très bon moment de lecture. L'écriture y est aisée, fluide et si riche de savoirs que l'on ne peut que parfaire sa culture générale avec plaisir. Un agréable voyage au cœur des prémices de la Révolution Française, en compagnie d'artistes ou de personnalités historiques tout aussi célèbres les uns que les autres tel Mozart, Haydn, Kreutzer, Beethoven, Alexandre Dumas, le Marquis de La Fayette, Thomas Jefferson, Toussaint Louverture …
A lire sans hésiter !
À travers le portrait de George Bridgetower, jeune violoniste prodige et métis, Emmanuel Dongala explore toute une époque et les grandes révolutions politiques et scientifiques. Sonate à Bridgetower est un roman dense et très documenté tout en restant une belle aventure.
Le roman débute sur le premier concert parisien du jeune prodige. L'élite musicale et intellectuelle ne tarit pas d'éloges sur la dextérité de George. Son père négocie ses contrats l’intègre à cette aristocratie qui trouve fort exotique les métisses. De ville en ville, de pays en pays, George découvre Paris, Londres, Vienne, suit les enseignements des plus grands et fait mille rencontres.
L'auteur s'est réellement investi dans son sujet. La célèbres Sonate à Kreutzer de Beethoven n'ayant pas été écrite pour le célèbre musicien mais pour un jeune homme mystérieux, l'écrivain s'est mis à la rechercher de toutes les informations disponibles sur ce dernier. Il a notamment déniché une partition annotée par Beethoven, dédicaçant son oeuvre au «mulâtre Brischdauer». Il a ensuite décidé d’écrire son roman à travers les yeux du jeune George.
Que l’on soit mélomane ou non, c’est un bonheur de découvrir de quelle manière est née la «Sonata mulattica» en lisant ce formidable roman.
Un livre comme je les aime, à savoir à la fois divertissant et instructif. L'auteur se montre précis, et on sent tout au long de la lecture qu'il s'est parfaitement documenté.
C'est un récit riche, qui reste cependant facile et très agréable à lire, où l'on part à la rencontre de grands noms de ce XVIIIè siècle, via la découverte du destin étonnant de ce violoniste prodige. Une vie artistique particulièrement bien retranscrite.
C'est une véritable aventure passionnante qui, en plus de sortir de l'oubli ce musicien qu'était George Bridgetower, retrace également certains mouvements de ce siècle des lumières (je pense à la remise en cause de l'esclavage entre autres, pour ne citer qu'un exemple) et nous fait voyager à travers l'Europe.
Un roman historique dense, érudit et enrichissant, à découvrir !
http://www.faimdelire.com/2017/07/la-sonate-bridgetower-emmanuel-dongala.html
Difficile de décrire en quelques mots l'effet de ce superbe livre qui retrace la vie d'un jeune prodige, George Bridgetower, fils d'un Noir de la Barbade, dont le don pour le violon va lui ouvrir les portes de tous les plus hauts lieux de la musique et lui faire côtoyer savants, musiciens, compositeurs et personnages historiques des 18 et 19e siècles.
Dès les premières lignes, on est embarqué dans une drôle d'aventure. On s'attache aux pas de Georges, comme le spectateur est suspendu au mouvement de son archet, alors qu'il donne un concert, à l'âge de neuf ans, et qu'il est encore un semi inconnu. Très vite, le jeune homme est remarqué pour son talent. On le réclame partout. Trimballé de ville en ville et de pays en pays par un père fantasque et habile qui lui a fait suivre les enseignements des plus grands (Haydn) et compte sur son talent, le jeune George découvre Paris, Londres, Vienne... et fait mille rencontres.
L'histoire suit finalement un classique déroulé chronologique. Quelle belle leçon d'histoire ! Superbement documenté, le livre est bien sûr un hommage à ce violoniste et à la musique, mais il distille aussi quelques vérités sur la condition des Noirs à l'époque, entre Révolution française et Bonaparte, et sur les mentalités. Parmi les grands personnages rencontrés par George, il en est un dont l'auteur offre un magnifique portrait dans ce livre : Beethoven, compositeur de la "Sonata Mulattica" dite de Kreutzer, destinée en réalité à George Bridgetower... Le lecteur est ainsi capable de suivre la petite et la grande histoires à travers les yeux de George, d'avoir accès à ses pensées et à ses réflexions parfois naïves...
C'est une lecture agréable et qui se lit facilement, même si je regrette que la partie consacrée à l'amitié entre Beethoven et George Bridgetower et à cette sonate (alors qu'elle donne le titre au livre) n'arrive qu'à la fin du livre et ne soit que peu développée.
Merci à lecteurs.com pour cette belle découverte.
Georges jeune violoniste prodige autrichien, fils d'un noir de la Barbade, découvre Paris pendant la révolution puis sous la protection du prince de Galles évolue dans les cours royales anglaises et autrichiennes avant fr devenir un compagnon de route de Beethoven
Au delà d'une très belle écriture fluide et riche, ce roman décrit les conditions raciales dans l'Europe de la fin du 18ème. Racisme "ordinaire", esclavage, et condition de la femme sont remis dans le contexte du temps des lumières, de la révolution française et des cours royales européennes.
On suit le parcours du jeune Georges et de son père lors des émeutes de Paris et des salons parisiens aux idées révolutionnaires avant de poursuivre dans le Londres conservateur et esclavagiste.
Le thème musical permet d'approcher la personnalité étonnante de Haydn et de Bethoveen.
Roman foisonnant très documenté à découvrir.
Ce livre est un vrai plaisir de lecture et de plus sa couverture est superbe. J’avais entendu un entretien de son auteur et à la vue de cette couverture, j’ai saisi ce livre. Et quel plaisir, je ne l’ai plus lâché. Je me suis laissé entrainer sur les pas de ce jeune garçon de neuf ans, virtuose du violon et que son père « trimballe » dans les villes les plus importantes pour la musique. Nous sommes en 1789 et ces deux êtres sont noirs. Ils viennent de Vienne, s’installent à Paris à la veille de la Révolution française, fuient à Londres. Nous allons croiser des personnages de l’époque, que ce soit à Vienne, à Paris, à Londres, que ce soit dans le monde de la musique, dans celui des cours ou dans les rues. J’ai beaucoup aimé ce style classique de nous raconter une histoire en distillant des faits et personnages réels. Un sacré travail de recherche puis une mise en phrase d’une histoire romancée. Avec une belle écriture imagée et une bonne documentation sur l’époque, musique, littérature, vie quotidienne. Un de mes coups de cœur de cette rentrée littéraire. Et surtout ne pas oublier de mettre en fonds sonore la fameuse sonate, mais aussi Haydn, Beethoven et relire les devenus classiques, « Les liaisons dangereuses » de Choderlos de Laclos, « Paul et Virginie » de Bernardin de Saint-Pierre…
Quel voyage incroyable que ce roman !
J’ai été propulsée au siècle des Lumières en l’espace de quelques pages seulement. Je dois ce voyage exceptionnel à l’érudition d’Emmanuel Dongala, qui raconte l’histoire de ces deux hommes avec force de détails historiques, sociaux et culturels. Bien évidemment, on sent un véritable amour pour la musique de Mozart et de Beethoven et bien que mes connaissances en la matière soient proche du néant, je ne me suis jamais ennuyée ou sentie dépassée par cette érudition musicale.
"La sonate à Bridgetower" est un roman absolument passionnant : sur fond de révolution sociale et politique et de passion musicale, il raconte l’histoire quasi universelle d’un père et de son fils. C’est un récit d’apprentissage mais aussi un roman sur la relation père-fils, qui raconte comment elle évolue au fur et à mesure que l’enfant grandit et voit son père non plus comme un être extraordinaire mais une personne avec des défauts.
Quelle finesse et quelle justesse dans la narration ! Emmanuel Dongala ne cherche pas à démontrer quelque chose mais se contente de suggérer et de décrire, ce qui est un vrai talent.
Ce roman est un véritable coup de coeur, c’est l’une des pépites de cette rentrée littéraire !
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