"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Moscou, 1917. Le père Grégoire est peintre d'icônes au monastère Saint-Andronic, où s'illustra jadis son célèbre prédécesseur André Roublev. Tandis que derrière les remparts la vie des moines conserve son rythme immuable, la tourmente révolutionnaire secoue le pays. Partout, les bolcheviks propagent leurs idées et prennent les postes de pouvoir. L'usine de cierges dépendante du monastère n'est pas à l'abri des bouleversements. Femme d'ouvrier, Nadejda Ignatievna tente de faire survivre sa famille, espérant contre toute attente le retour de son fils aîné parti au front. Alors que les émeutes ensanglantent Moscou, le père Grégoire continue son travail solitaire. Parviendra-t il à achever son chef-d'oeuvre, une Résurrection qu'il médite depuis si longtemps ? L'écriture d'Olga Lossky relate, non sans une étrange gaieté, la vie austère des moines au milieu d'un monde qui s'enflamme et confère au roman la grâce des icônes. Après Requiem pour un clou, publié par les Editions Gallimars en 2004, La révolution des cierges est le deuxième roman d'Olga Lossky.
Croire en Dieu et vénérer Lénine était-ce possible dans la Russie de 1917 ?
Dans ce livre passionnant, un bijou écrit dans une langue lumineuse et fine, des destins se croisent autour d'une icône d'une beauté exceptionnelle, mais qui, dans le tourment de l'Histoire n'a pas eu le temps d'être vernie.
Comment est-elle retrouvée des décennies plus tard chez un brocanteur parisien ?
En 1917, tout semble si calme dans ce monastère de Moscou où l'on fabrique des cierges. Pourtant la Russie, déchirée par la famine et les émeutes, dans une situation désastreuse après la guerre, plonge dans la révolution d'Octobre. Le peuple veut s'affranchir de la tutelle religieuse.
Aliocha, devenu "Père Grégoire", moine sans réelle conviction, est talentueux pour ce travail délicat que demande la création d'icônes. Entre sa vie monastique et sa peinture, il ne comprend pas l'hostilité envers les moines et la violence des grèves qui fait suite à l'embrasement des usines.
C'est aussi l'histoire d'une famille d'ouvriers russes, partagée entre respect des traditions et désir d'une vie meilleure en se joignant aux Bolcheviks.
Les moines qui emploient les ouvriers pour fabriquer des cierges et qui utilisent des feuilles d'or pour obtenir l'éclat de leurs icônes ne sont-ils pas aussi responsables de la misère du peuple ? C'est ce que pense Iourka, revenu du front. Pourtant ces mêmes moines distribuent la soupe populaire chaque soir !
Nadja Ignatievna, sa mère, très pieuse, très pauvre, fait un parallèle entre la " Résurrection " peinte sur l'icône et le retour de l'horreur des tranchées de son fils Iourka.
Olga Lossky oppose le stoïcisme religieux à la fièvre révolutionnaire.
Si au début les prières du moine et son impassibilité vous agacent un peu, n'arrêtez pas la lecture, le roman est de plus en plus passionnant au fil des pages, et le destin de cet icône, comme le dénouement, est captivant. Ce livre m'a énormément touchée.
Il n'y a pas encore de discussion sur ce livre
Soyez le premier à en lancer une !
"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'auteur se glisse en reporter discret au sein de sa propre famille pour en dresser un portrait d'une humanité forte et fragile
Au Rwanda, l'itinéraire d'une femme entre rêve d'idéal et souvenirs destructeurs
Participez et tentez votre chance pour gagner des livres !