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De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (1800) est un livre dont l'importance tient au rôle qu'il a joué dans la naissance de l'histoire littéraire et, plus généralement, des sciences humaines. Germaine de Staël s'y intéresse aux relations complexes que la littérature entretient avec la vie sociale et l'expérience historique, qu'elle conçoit comme les vecteurs par excellence de la transformation des mentalités, des cultures et des oeuvres. Cette question des rapports au sein desquels s'invente la littérature l'invite surtout à appréhender l'histoire des nations européennes à la lumière d'une théorie de la perfectibilité, qui suppose le développement graduel et irréversible des connaissances humaines, et d'une définition nouvelle de l'écrivain, qu'inspire l'exigence de l'engagement.
Dans un contexte où elle participe d'un monde en devenir, la littérature doit s'accomplir dans une parole capable de transformer ses aspirations et ses raisons en une volonté d'agir, c'est-à-dire en « une impulsion involontaire », voire en « un mouvement qui passe dans le sang ». Au sein de cette alliance entre la pensée et le sang s'affirme alors une conception des lettres indissociable d'une figure extrêmement originale de la rationalité, que Germaine de Staël désigne par la belle expression de « raison exaltée ». C'est cette idée dont les articles réunis dans cet ouvrage approfondissent le sens et la portée, en s'intéressant tour à tour à l'une ou l'autre de ces trois configurations : 1. Les impulsions du coeur et de l'esprit, ou la littérature dans ses rapports avec la République ; 2. La passion réfléchissante, ou la littérature dans ses rapports avec les femmes ; 3. La sensation investie par les idées, ou la littérature dans ses rapports avec la création.
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