Ils ont éclairé 12 mois de lecture passionnée...
« J'ai neuf ans. Un dimanche de mai, je rentre seule de la fête de l'école, un monsieur me suit. Un jour blanc.
Après, la confusion.
Année après année, avancer dans la nuit.
Quand on n'a pas les mots, on se tait, on s'enferme, on s'éteint, alors les mots, je les ai cherchés. Longtemps. Et de mots en mots, je me suis mise à écrire. Je suis partie du dimanche de mai et j'ai traversé mon passé, j'ai confronté les faits, et phrase après phrase, j'ai épuisé la violence à force de la nommer, de la délimiter, de la donner à voir et à comprendre.
Page après page, je suis revenue à la vie. »A. B. Quand ses parents la trouvent en pleurs, mutique, Adélaïde ignore ce qui lui est arrivé. Ils l'emmènent au commissariat. Elle grandit sans rien laisser paraître, adolescente puis jeune femme enjouée. Des années de souffrance, de solitude, de combat.
Vingt ans après, elle reçoit un appel de la brigade des mineurs. Une enquêtrice a rouvert l'affaire dite de l'électricien, classée, et l'ADN désigne un cambrioleur bien connu des services de police. On lui attribue 72 victimes mineures de 1983 à 2003, plus les centaines de petites filles qui n'ont pas pu déposer plainte.
Au printemps 2016, au Palais de justice de Paris, au côté de 18 autres femmes, Adélaïde affronte le violeur en série qui a détruit sa vie.
Avec une distance, une maturité et une finesse d'écriture saisissantes, Adélaïde Bon retrace un parcours terrifiant, et pourtant trop commun. Une lecture cruciale.
Ils ont éclairé 12 mois de lecture passionnée...
Je n'aime pas lire ce genre d'histoire, j'ai mal! J'ai pourtant lu ce livre, tellement tragique mais tellement bien écrit! Etre dans la tête de cette petite fille-femme dans cette terrible histoire, ne m'a pas laissée indemne! Que de souffrance ...... Combien on pourrait essayer de comprendre ... un peu mieux ..... ce que ressentent les personnes atteintes dans leur corps, dans leur esprit, après que ces prédateurs, ces monstres se soient délectés de leurs déviances terribles! Et en même temps une note d'espoir pour l’après de cette vie écrabouillée, piétinée comme ça, pour satisfaire un instinct bestial! Magnifique et courageux récit pour essayer de guérir .... essayer!
L'autrice nous narre, de manière assez « reculée » l'agression sexuelle qu'elle a subi petite fille. Elle nous embarque dans sa vie après, celle où tout est tu.
Son mal-être persiste, jusqu'à la lie, elle est psychanalysée, triturée, fait des retraites, tente de comprendre ce qui ne va as chez elle, jusqu'à l'acceptation que cette petite chose de son passé. Cette petite chose dont personne ne parle parce que ce n'est pas si grave, cette petite chose passée sous silence.
Cette petite chose qui a fait de cette enfant une petite fille seule sur un bout de banquise.
Cette petite chose qui est fait une atrocité.
Le déclic viendra avec l'arrestation de son agresseur. Et la compréhension qu'elle n'est pas seule, que son déni est normal.
Elle parle d'une façon très claire de la sidération, de ce que peut faire un viol sur un gosse, sur la résilience qui n'est pas si simple qu'on voudrait nous le faire croire…
Un livre qui est arrivé pile quand j'en avais besoin. Une aide pour tous ces mômes sur des bouts de banquises, une aide pour comprendre le silence, une aide pour comprendre beaucoup de choses !
Une envie de serrer l'autrice dans mes bras, de lui dire merci et de lui donner tout mon soutien.
Un coup de coeur !
Un témoignage écrit par une jeune fille victime d'un viol et d'attouchements sexuels quand elle avait 9 ans. J'ai eu du mal avec ce livre car trop de violence pour moi sans doute, j'ai souvent été mal à l'aise. J'ai préféré la dernière partie du livre lors du procès plus factuelle et moins dans les émotions brutes de l'auteur. L'attitude de la Justice m'a vraiment interpelée aussi.
L’auteur mêle le « elle » et le « je »dans ce récit d’une grande intensité.
C’est un texte autobiographique qui commence lorsqu’elle a neuf ans et se fait violer dans l’escalier de son immeuble.
S’ensuit alors une vie brisée. Boulimie, angoisses, paniques, thérapies diverses….. Vie gâchée, vie salie à jamais.
C’est poignant, émouvant, désolant.
Adélaïde Bon se livre totalement, sans retenue.
Quand on pense au nombre d’enfants victimes de pédocriminels, on se dit que ce livre devrait être étudié par les policiers, les magistrats, les experts…. toutes les personnes chargées de prendre en charge les enfants abusés.
L’auteur analyse de façon extraordinairement précise les étapes de destruction qui suivent le viol.
Les années passées à combattre, à se combattre.
Et tout cela dans un style excellent, avec une écriture qui percute.
Adelaïde Bon a certainement du beaucoup prendre sur elle-même pour produire ce livre remarquable qui, je pense pourra aider toutes les victimes de pédophiles.
Il ne s’agit pas d’un roman. Il s’agit d’un plaidoyer. Un coup frappé très fort ! On ne sort pas de cette lecture comme on y est entré. On en sort avec un sentiment de révolte et une envie de dire à tous que ça ne peut pas continuer comme ça. Aux magistrats, aux gendarmes, aux experts, aux soignants, aux psycho / logues/ thérapeutes/ chiatres, et puis aussi aux futures mères, aux parents, aux enseignants, on a envie de crier que ça doit changer. Car enfin, tous les pédo-criminels, sans exceptions, utilisent les mêmes ressorts pour empêcher les victimes de dénoncer, tous agissent avec la quasi-certitude de s’en sortir sans dommage ! Du coup, il semblerait que mettre en œuvre des stratégies qui permettent de contrer ce mécanisme soit assez simple! Et pourtant, la société continue à ne pas voir, à ne pas entendre…
Ce très beau texte autobiographique, dont au passage on peut saluer la qualité littéraire, commence par ces mots :
« Est-ce qu’elle s’est essuyé la bouche du revers de la main, passé la langue sur les dents, recoiffée un peu ? Est-ce elle ou lui qui a remonté la culotte […] Je suis gentille, je suis jolie, j’aime ça, tu es mon ami, tu aimes mes grosses fesses, tu me fais du bien, je suis gourmande, je ne dirai rien, c’est notre secret, je te promets, je ne dirai rien. Des mots qu’il lui a dits et dont elle ne se souvient pas, pas plus qu’elle ne se souvient de ce qu’il lui a fait. »
Adélaïde se met à nu et nous livre ici un texte éprouvant où au terme de nombreuses années d’une souffrance inouïe, il apparait combien il est important que les mots soit prononcés, que les actes soient qualifiés, que dire les choses permet de commencer à réparer même si c’est de longues années après, et que des décombres peut surgir à nouveau la vie.
J'ai particulièrement apprécié les lumières apportées par la thérapeute d'Adélaïde sur le processus de mise en "off" de la mémoire traumatique et la manière dont celle-ci remonte à la surface à distance des faits. Lumineux!
Ce livre devrait être prescrit en faculté de médecine, de psychologie, en formation d’enseignants, en école de police, de la magistrature et surtout, surtout de formation des "experts" auprès des tribunaux…
1 femmes sur 5 sera victime dans sa vie d un viol.
Celui ci entraînera des conséquences parfois irréversible sur la vie de sa victime.
Lola Lafon écrit dans "une fièvre impossible a négocier" : "je ne veux pas mourir, mais je ne sais pas comment vivre avec ce qu' il m a fait".
Comment vivre lorsque l'on est brisé et anéanti par un acte dégradant humiliant et d une violence insoutenable?
Comment surmonter, se souvenir et éviter de sombrer?
Adélaïde Bon a été victime dans l’enfance d'un prédateur et raconte son histoire, mais elle le fait aussi pour toutes ces victimes oubliées, niées, violentées et pour qui justice ne sera jamais rendu.
Une belle plume, fine et intelligente un écrit engagé sans pathos.
Des faits, des ressentis,une survie.
https://dubonheurdelire.wordpress.com/2019/03/09/la-petite-fille-sur-la-banquise-dadelaide-bon/
le 8 mars. Journée internationale des droits de la femme, journée de lutte, journée d'espoir pour que la femme soit un jour l'égal de l'homme...
le 8 mars. Entre mes mains, un récit qui me bouleverse. Celui d'Adélaïde bon, entre fiction et terrible réalité. Une réalité sordide, la violence, le viol commis sur un enfant, l'horreur absolue, la destruction de la joie par la haine d'un homme.
" "J'ai neuf ans. Un dimanche de mai, je rentre seule de la fête de l'école, un monsieur me suit. Un jour blanc. Après, la confusion. Année après année, avancer dans la nuit. Quand on n'a pas les mots, on se tait, on s'enferme, on s'éteint, alors les mots, je les ai cherchés. Longtemps. Et de mots en mots, je me suis mise à écrire. Je suis partie du dimanche de mai et j'ai traversé mon passé, j'ai confronté les faits, et phrase après phrase, j'ai épuisé la violence à force de la nommer, de la délimiter, de la donner à voir et à comprendre. Page après page, je suis revenue à la vie." Adélaïde Bon
Quand ses parents la trouvent en pleurs, mutique, Adélaïde ignore ce qui lui est arrivé. Ils l'emmènent au commissariat. Elle grandit sans rien laisser paraître, adolescente puis jeune femme enjouée. Des années de souffrance, de solitude, de combat. Vingt ans après, elle reçoit un appel de la brigade des mineurs. Une enquêtrice a rouvert l'affaire dite de l'électricien, classée, et l'ADN désigne un cambrioleur bien connu des services de police. On lui attribue 72 victimes mineures de 1983 à 2003, plus les centaines de petites filles qui n'ont pas pu déposer plainte. Au printemps 2016, au Palais de justice de Paris, au côté de 18 autres femmes, Adélaïde affronte le violeur en série qui a détruit sa vie. "
Il faut beaucoup de force pour livrer aux lecteurs le récit de ce drame, et on ne peut que souligner le courage d'Adélaïde Bon et le respecter. J'ai lu son récit avec un nœud à l'estomac et avec de la colère, colère face à la violence que cet homme a fait subir à ces petites filles, colère face à ce silence que l'on ne sait pas entendre autour de nous et qui pourtant est un appel au secours, colère face à un système judiciaire qui ignore la souffrance des victimes. Le récit d'Adélaïde Bon est fort car il montre le courage et la force que l'être humain peut avoir, car il rappelle que les mots sont le témoignage intemporel qui permet parfois de sauver - un peu- l'humanité.
En résumé : un récit douloureux, un récit fort et un immense courage de la part de la femme qu'est devenue Adélaïde Bon.
Est-ce un signe des temps où la violence, l'individualisme, l'égocentrisme prennent le pas sur l'humain ...?
Est-ce parce que, en ce moment, j'ai le moral en berne ? Toujours est-il que j'ai l'impression de ne lire que des récits où l'horreur et la souffrance sont au premier plan.
Par ailleurs, j'accorde la reconnaissance d'un vrai talent d'écriture à cette jeune narratrice : elle a su trouver les mots pour nous faire partager l'indicible mal-être, au point de s'abîmer encore plus- dont un être innommable s'est rendu coupable et qui l'a handicapée une grande partie de sa vie.
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