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Pourquoi reconnaît-on à une suite de paroles, comme « Je te baptise », ou « Ceci est mon corps » une efficacité ? Est-ce, comme se le demandait Augustin, parce qu'on les dit ou parce qu'on y croit ? Quelle est la part, dans ce pouvoir des mots, de l'institution originelle, des conditions d'effectuation du rituel, de l'identité et des dispositions des protagonistes ? La vérité du signe dépend-elle de la volonté du législateur ou de l'utilisateur, se maintient-elle en dehors de tout usage ? etc.
Comme le montre Irène Rosier-Catach dans cet ouvrage de grande ampleur et sans guère d'équivalent ou de précédent les théologiens du Moyen Age ont longuement médité toutes ces questions, en s'appuyant sur les théories grammaticales ou sémantiques de leurs contemporains. A partir de la définition du sacrement comme « signe qui fait ce qu'il signifie », ils ont forgé la notion de « signe efficace », qui, dans sa dimension linguistique d'« énoncé opératif », est au cur d'une véritable réflexion sur les actes de langage. Leurs analyses des formules sacramentelles, véritable microcosme pour penser toute situation d'interlocution, constituent une contribution encore méconnue à la sémiotique et la philosophie du langage.
Introduction à la pragmatique (et donc à la théologie) médiévale.
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