"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Vincent, la quarantaine, chef d'entreprise en faillite professionnelle et conjugale, découvre son homosexualité et la passion érotique dans un bar d'Athènes en la personne d'un jeune bourgeois grec, Greg, qui l'entraîne dans un enfer et un paradis d'alcool et de sexe. Greg se révèle très vite comme un amant vénéneux et vénal, un gigolo de luxe. Vincent plonge dans un inconnu autodestructeur, entre l'Acropole et les palaces européens, lâché par son épouse, sa famille et ses actionnaires. Cette liaison fatale ne pouvait durer. Elle sombre dans le malentendu sordide.
Sept ans plus tard cependant, Vincent, homosexuel assumé désormais, a retrouvé un nouvel équilibre et repris sa vie en main. Il apprend que son amant, malade, a disparu et légué à son jeune fils une maison dans une petite île du Dodécanèse. Il décide de s'y rendre, afin de comprendre ce jeune homme plus humain et plus complexe qu'il ne semblait...
Un sujet très fort, rarement traité avec cette franchise brutale, la révolution intime d'un hétérosexuel marié et socialement adapté qui se découvre une nouvelle identité, dans le contexte du monde gay contemporain.
Vincent, la quarantaine vit une période difficile professionnellement, les banquiers, les actionnaires ne lui font plus confiance pour gérer son entreprise. La société est au bord de la faillite, il faut trouver de l'argent pour honorer les salaires des employés et payer les fournisseurs. Vincent est constamment sous pression, son téléphone ne cesse de sonner, il passe son temps au travail à essayer de trouver une solution pour sauver son entreprise.
A la maison, la situation n'est guère plus enviable, son mariage aussi est au bord de la faillite. Miné par ses soucis professionnels, il n'a plus le temps de s'occuper de sa femme et de son fils, il vit avec eux mais sans les voir. La vie du foyer repose sur les seules épaules de son épouse.
Afin de recouvrer une créance qui pourra au moins servir à payer les salaires de ses employés, Vincent se rend en Grèce. Epuisé par le stress, il s'accorde une soirée de répit : La vodka a succédé au vin blanc et Vincent boit trop. Rester au bar, assumer la solitude , perdre le contrôle. Voilà, c'est ce que veut Vincent, cesser de maîtriser, d'anticiper, de prévoir." C'est dans ce bar, dans les vapeurs de l'alcool que Vincent va tomber sous le charme d'un sourire, celui de Théo avec qui il va passer la nuit.
Une relation ambiguë, entre plaisir et douleur, entre enfer et paradis va se nouer entre les deux hommes. Vincent l'homme responsable, chef d'entreprise, et le jeune homme passionné de mode, oisif et capricieux. Une relation dont il ne peut plus se passer. "Il est persuadé que, sans cette frénésie du corps, sans cette relation qui ne se conçoit qu'au moment précis où il l'expérimente, qui ne s'inscrit dans aucun passé et qu'il n'arrive pas à conjuguer avec sa vie de couple ni avec son rôle de père, il n'arriverait pas à affronter le réel." Dans le même temps les actionnaires réussissent à faire démissionner Vincent. Après la perte de son emploi, il finit par révéler son homosexualité à sa femme. Ses relations avec Théo, se détériorent et ils finissent par se séparer. Vincent a tout perdu.
Sept ans plus tard, Vincent a repris sa vie en main, il a retrouvé du travail et vit bien sa nouvelle sexualité. Il découvre que son ancien amant a légué à son fils une maison dans une Ïle grecque. Il s'y rend pour comprendre le pourquoi de ce legs. Il découvre que son ancien amant a disparu et qu'il était malade. Il va découvrir alors que Théo était bien plus complexe qu'il ne le pensait.
La nuit grecque, nous montre le cataclysme que peut représenter dans une vie la découverte par un homme d'une identité qu'il ne se connaissait pas. Pierre Vens nous décrit avec poésie, franchise et parfois crudité la naissance d'une passion, la destruction qu'elle engendre, une sorte d'apocalypse dans son sens originel de révélation. La nuit grecque étant cette période d'obscurité, de doute et de violence avant la renaissance que représente une nouvelle journée. Un premier roman très réussi.
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