"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
" Un roman où il est question d'amour et de passion, de drames personnels et d'espoir, le tout sur fond de grande Histoire. "
Fürther
Nachrichtten
Une famille face à la montée du nazisme
Au milieu des années 1920, Laurenz Sadler rencontre Anne-Marie.
Le coup de foudre est immédiat, et réciproque. Le jeune homme ne connaît alors ni le passé mouvementé de la jeune femme, ni son secret.
Laurenz rêvait de devenir musicien ; il se voit contraint de reprendre la ferme familiale. Pourtant, dans ce village allemand à proximité de la frontière polonaise, il connaît le bonheur aux côtés d'Anne-Marie et de leurs deux filles, Kathi et Franzi.
Mais le climat politique change. Le national-socialisme gagne du terrain. Au village, le climat se tend, entre farouches partisans et opposants, dont la famille Sadler, qui préfère taire ses opinions pour vivre en paix.
Jusqu'au jour où Kathi, âgée de quinze ans, remporte un concours national de mathématiques et attire sur elle l'attention de Berlin, où les dignitaires nazis voudraient la faire venir pour qu'elle participe à un programme de recherche.
Anne-Marie s'y oppose, déclenchant par sa rébellion une série d'événements dramatiques qui bouleverseront le destin de la famille Sadler...
La nostalgie des sentiments est le premier roman de Hanni Münzer que je lis et ça a été un vrai plaisir de découvrir sa plume fluide, agréable et addictive. L'intrigue est bien construite et le suspense est savamment dosé rendant la lecture très prenante, entre grande Histoire, secrets, manipulations mais aussi espoir, amour et famille.
Remarquablement bien documenté, le fond historique de la montée du nazisme depuis la fin des années 1920 : la propagande, la violence, la surveillance constante des voisins entre eux, le racisme, la restriction des libertés, l’épuration des populations jugées indésirables, les jeux de Berlin, la suspicion, la délation, la guerre mais aussi les formes de résistances… Tout est vu au travers des yeux de Kathi qui, malgré son jeune âge, comprend que l’avenir s’annonce sombre. Quand elle remporte, à 15 ans, un concours national de mathématiques et attire sur elle l’attention indésirable de Berlin, son monde vole en éclat. Les nazis lui demandent de se rendre dans un programme de recherche, attirés par son talent. Alors qu’Anne-Marie, sa mère qui cache un lourd secret, s’y oppose, une série d’événements se déclenche, bouleversant ainsi la vie de Kathi et de toute la familel Sadler.
Les personnages fictifs, attachants et complexes, croisent la route de personnages historiques, rendant l’intrigue d’autant plus passionnante. Malgré quelques longueurs et un début long à se mettre en place, j’ai vraiment apprécié l’histoire de cette famille allemande qui ne cherche qu’à vivre en paix alors que le nazisme et la guerre frappe à leur porte. L’humour et la légèreté de certaines réflexions de Kathi rendent la description des violences et l’atmosphère très lourde de l’Histoire plus supportable.
Le roman s’ouvre sur une scène se déroulant en URSS, en 1928, où une jeune femme est sous surveillance stricte. On ignore de qui il s’agit et ce qui va advenir d’elle et… Je l’ai, d’ailleurs, complétement oubliée en poursuivant ma lecture.
Ensuite, direction Peterdorf, en Silésie, dans la ferme d’August Sadler qui a fait la première guerre mondiale, en est revenu sourd et aveugle et depuis ne quitte plus son siège. La ferme est tenue par son épouse, Charlotte, une femme de caractère et ses deux fils : Alfred décédé lors de la première guerre mondiale, et Kurt qui va la prendre en mains.
Donc, peu intéressé par le travail à la ferme, Laurenz a pu tenter le concours du conservatoire de Wroclaw, où il rencontre Anne-Marie, dont il tombe amoureux et compose pour elle.
Mais, un jour de 1928, son frère Kurt étant décédé, encorné par un taureau récalcitrant, Charlotte demande à Laurenz de rentrer à Petersdorf pour reprendre la ferme. Adieu, rêve de compositeur… Laurenz et sa femme ne sont pas forcément bien accueillis dans le village, où tout le monde se connaît : Anne-Marie vient de la ville donc elle parle le haut-allemand. Ils vont s’adapter, ainsi que leurs deux filles Kathi et Franzi.
Kathi est brillante, HPI certainement, passionnée de connaissances en tout domaine avec une attirance pour la science. Elle a un ami, Anton, le fils du bourgmestre et de son horrible épouse Lesbelt dont l’occupation principale est d’épier les voisins et les calomnier. On sait dès le début qu’Anne-Marie, cache un lourd secret mais elle ne le révèlera à personne, même à Laurenz. Secret qui finira par surgir comme toujours avec les secrets.
A la ferme, il y a aussi Dorota, la gouvernante polonaise et son Oleg le garçon de ferme. On fait aussi la connaissance du curé, Berthold, la taverne de Klose, où se retrouvent les hommes après la messe. Mais, dans l’ombre, une voix commence à réinterpréter l’Histoire, la défaite de 1918 est due à la traitrise des Juifs, qu’il faut impérativement éloigner de toutes les sphères du pouvoir. Les vociférations du caporal, imprègnent peu à peu les esprits, les nazillons de tout poil déclenchent des bagarres et la taverne de Klose change sérieusement d’ambiance.
Hanni Münzer décrit très bien la montée en puissance du NSDAP, la propagande, la violence, la pensée unique en revisitant les jeux de Berlin, l’épuration des handicapés sous le prétexte d’un séjour en maison spécialisée, les jeux olympiques de la science, organisés dans les collèges pour dénicher les jeunes talents, l’omerta sur les camps, la suspicion, la délation, les mensonges de guerre, la manière dont les hommes sont envoyés à la boucherie, ceux qui se révèlent être des héros, ceux qui trahissent au nom du führer et de son idéologie…
L’auteure a choisi de montrer cette époque, avec les yeux de Katti, son regard affuté ne se laissant endormir par les paroles des adultes. J’ai aimé la manière dont elle conçoit sa fusée, car son désir le plus cher est d’aller sur la lune.
Kathi a participer à ces JO de la science, en a compris l’enjeu, malgré le fait que l’on fasse miroiter les études à Berlin comme récompense ; elle bien essayé de ne pas montrer son intelligence et ses talents en glissant des erreurs dans la résolution des problèmes de mathématiques elle a été sélectionnée quand même…
J’ai bien aimé ce roman, la petite histoire dans la grande, auquel, je reprocherai parfois quelques longueurs qui ne gênent pas la lecture : trop de détails peut rendre une lecture indigeste ce qui n’est pas le cas ici.
Ne cherchez pas Petersdorf sur la carte, ce village a été inventé par l’auteure, un peu comme Leidenstadt avec Jean-Jacques Goldman, une de mes chansons préférées…
J’ai découvert Hanni Münzer, avec Marlène que j’ai beaucoup aimé, j’avais pris le train en marche, car c’était en fait la suite de « Au nom de ma mère » qui attend dans ma PAL alors « La nostalgie des sentiments » ne pouvait pas m’échapper, d’autant plus que j’aime énormément cette période de l’Histoire et j’attends de pied ferme la suite de ce roman…
Un grand merci à NetGalley et aux éditions de L’Archipel qui m’ont permis de découvrir ce roman et son auteur
#Lanostalgiedessentiments #NetGalleyFrance !
https://leslivresdeve.wordpress.com/2023/10/14/la-nostalgie-des-sentiments-de-hanni-munzer/
Ce roman retrace la saga de la famille Sadler, fermiers allemands vivant à quelques kilomètres de la frontière polonaise, de 1928 à 1944 sur fond de montée du national-socialisme, de l'envahissement de la Pologne par l'Allemagne hitlérienne, du non-respect du pacte germano-russe de non-agression. C'est à travers, essentiellement, le regard de Kathi, la fille de Laurenz et Anne-Marie Sadler, née en décembre 1928, que nous entrons dans cette famille et que nous découvrons à quel point son destin est imbriqué dans celui de la nation allemande.
Ce roman est absolument passionnant et malgré ses 450 pages, il n'y a aucune longueur; il l'est par ses personnages attachants, pris dans les soubresauts de l'histoire mais aussi par l'arrière-plan historique vu du point de vue allemand. L'Histoire et la fiction se mêlent d'une façon qui ne m'est jamais apparue superficielle, des personnages et des évènements historiques réels interférant intelligemment avec la fiction.
Un premier chapitre mystérieux, qui se déroule en Russien en 1928, comme isolé du reste du livre, dont les éléments ne réapparaîtront que très partiellement à la fin du roman, crée une attente, une tension tout comme le secret très dangereux que semble cacher Anne-Marie Sadler.
Ce roman sonne juste, peut-être parce qu'il est fondé sur l'histoire de la propre famille de l'auteur, ce qui lui confère probablement cette vérité et cette force avec des personnages, parfois ambivalents, avec leurs forces et leurs faiblesses. Il sonne juste également car rien n'est totalement blanc ou totalement noir comme le fut l'histoire de l'Allemagne à cette époque; tous les comportements sont représentés : courage, lâcheté, jalousie, délation; certains personnages rejettent Hitler et le combattent, d'autres le condamnent en silence et d'autres l'adulent. L'auteure aborde aussi d'un sujet peu évoqué dans la littérature : le traitement réservé aux animaux, pendant la guerre, utilisés, eux aussi, comme chair à canon.
Je suis restée sur ma faim car nous ne savons rien du destin des parents de Kathi ni sur ce qui va advenir de celle-ci et de sa sœur. Et pour cause, l'auteure nous annonce une suite que j'attends d'ores et déjà avec grand impatience.
#Lanostalgiedessentiments #NetGalleyFrance
Rentrée Littéraire 2023 Parution le 14 Septembre aux Editions l’Archipel
#Lanostalgiedessentiments #NetGalleyFrance
La famille Sadler est établie dans un village de Silésie en Allemagne, proche de la frontière polonaise. C’est une famille de fermiers depuis plusieurs générations.
La Première Guerre Mondiale a prélevé un lourd tribut dans les rangs des hommes de la famille : le père, Auguste, est revenu aveugle et profondément traumatisé, deux fils sont morts sur les champs de bataille.
Le plus jeune fils, Laurenz, est parti faire des études de musique au conservatoire. Mais quand son frère meurt à la suite d’un encornement d’une vache, il est contraint de revenir travailler sur l’exploitation que sa mère, Charlotte, dirige d’une main de maître. Il s’installe avec sa jeune femme Anne-Marie, rencontrée à la ville.
Les années 1920 sont difficiles pour l’Allemagne qui se retrouve exsangue économiquement suite aux dommages de guerre qu’elle doit payer. Les idées d’Hitler trouvent là un terreau propice.
La famille Sadler n’adhère nullement aux idées de la propagande des nazis. Il va lui falloir faire preuve de courage, d’imagination et d’obstination pour résister à ce terrible courant dévastateur. Mais la guerre finit toujours par tout emporter sur son passage, les Sadler ne seront pas épargnés.
Hanni Münzer fait dans ce roman une peinture très juste de la situation en Allemagne de 1925 à 1944, de la montée du nazisme à la défaite et l’arrivée de l’armée russe.
Ce que j’ai aimé dans ce roman, c’est qu’il n’y a pas de concession sur l’engouement d’un peuple pour un homme véhiculant des idées nauséabondes mais dans le même temps, l’autrice montre comment certains allemands ont pris conscience de la propagande et ont tenté de résister.
Je connaissais Hanni Münzer par son premier roman « Au nom de ma mère » que j’avais beaucoup apprécié également.
Les 450 pages de « La nostalgie des sentiments » ont défilé très vite. J’ai ressenti une petite frustration en découvrant qu’il y avait une suite en préparation et qu’il allait falloir attendre plusieurs mois avant de découvrir la fin de l’histoire.
Je remercie les Editions L’Archipel et #NetGalley pour ce moment de lecture.
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