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Les médias et les chercheurs discutent abondamment de l'évolution de l'homme moderne, des profondes mutations induites par les nouvelles technologies dans sa façon d'être au monde. Cependant, ces réflexions prennent rarement la mesure des effets, à l'échelle d'une population, des nouvelles techniques obstétricales. Pourtant, celles-ci modifient profondément la physiologie de la naissance et, comme le montrent un nombre croissant de données épidémiologiques, ont des conséquences très avancées sur la santé humaine. Assistées par des palliatifs hormonaux de synthèse qui imitent les effets de l'ocytocine naturelle, les femmes n'ont plus besoin de sécréter le cocktail d'hormones nécessaire à l'enfantement et à la mise en place de l'attachement maman-bébé. C'est un exemple sans précédent d'une fonction physiologique humaine, cruciale pour la survie de l'espèce, rendue obsolète par de nouveaux comportements culturels ; une obsolescence qui a un impact considérable sur la santé physique et émotionnelle humaine. Remises en cause par le combat féministe pour le libre choix et l'obsession médicale du risque zéro, les naissances normales tendent à disparaître. Pourtant, la naissance est au-delà des normes et paramètres sociaux ; la façon de naître des petits d'homme est un enjeu au point de vue évolutionniste. On peut alors se demander avec Michel Odent si en changeant les conditions de la naissance on ne serait pas en train de changer l'espèce humaine.
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