Si certaines sont impressionnantes et effrayantes, d'autres sont drôles et rassurantes !
Éros contre Thanatos. L'Amour, le désir de vie contre la Mort. Ici, Éros est surtout un disciple de La Poétique d'Aristote et la fiction un moyen de survie. Éros se souvient de cette fuite qui transporta sa jeunesse jusqu'à Athènes, ville hospitalière où il troqua le deuil de son ami Niels contre une promesse intime de songe et de lumière. Éros lutte pied à pied avec elle pour assurer sa propre survie. Sa fuite grecque, son voyage utopique, ses rencontres, personnages fictifs, hallucinations fantomatiques, images, voix, renforcent son goût pour l'errance. De retour à Paris, au cours d'une promenade, il achète une photographie datant de la guerre d'Espagne. Plus tard, chez un bouquiniste, il chine un Vu en Espagne de 1936 où se trouvent remisés deux dessins et un fragment de lettre évoquant le maquis républicain. Engagé sur les sentiers d'une histoire oubliée par le biais de ces images surgies de nulle part, des personnages le visitent et témoignent. Il accepte ce jeu délirant comme une méthode, attentif à ses propres émotions pour l'écriture d'un scénario, poursuivant son voyage intérieur jusqu'à ce rêve étrange où un chat prénommé Gat lui délivre le secret de la rebeldía. Il est lui-même comme une surface sensible qui accroche la lumière.
Éros pense par l'image. L'image contient un savoir qui nous échappe et se dérobe, et cherche à en percer le mystère. Le grand-père de Niels est aphasique depuis la mort de sa compagne. Redonner la parole à ceux qui sont Oubliés, enregistrer leurs voix et retranscrire les charlas est un acte de résistance, nécessaire, ultime et quasi désespéré.
Lorsque les témoins sont morts, ne demeurent que des pans de mémoire manquants :
La fiction est alors le seul recours.
Pourquoi ce titre : La Moto d'Éros. Éros « c'est énorme » a dit Vassilis Alexakis à l'auteure au cours d'une conversation téléphonique... Comme une fuite, une fuite grecque, un désir-fuite, désir de lumière contre la mort absurde de Niels, jeunesse fauchée, interrompue, empêchée, anéantie. La Moto, tel un cheval, emporte l'Amour, son désir de vie et son rêve utopique.
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Caraïbes, 1492. "Ce sont ceux qui ont posé le pied sur ces terres qui ont amené la barbarie, la torture, la cruauté, la destruction des lieux, la mort..."
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