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La mort d'un frère

Couverture du livre « La mort d'un frère » de Olesya Khromeychuk aux éditions Seuil
  • Date de parution :
  • Editeur : Seuil
  • EAN : 9782021544145
  • Série : (-)
  • Support : Papier
Résumé:

« J'ai écrit ce livre pour lutter contre mes propres démons : le chagrin, la rancune, la peur. Je l'ai écrit pour tenter de trouver un sens à une perte : la perte d'un soldat parmi les milliers de pertes subies par l'armée ukrainienne ; celle d'un frère unique à mes yeux. En couchant ces textes... Voir plus

« J'ai écrit ce livre pour lutter contre mes propres démons : le chagrin, la rancune, la peur. Je l'ai écrit pour tenter de trouver un sens à une perte : la perte d'un soldat parmi les milliers de pertes subies par l'armée ukrainienne ; celle d'un frère unique à mes yeux. En couchant ces textes sur le papier, j'ai voulu échapper à la noirceur du deuil, me soulager de la haine qui semait ses graines en moi, pour tenter d'avancer. Ce livre donne un nom, et une histoire, à une seule des vies humaines perdues au cours de cette guerre, mais j'espère qu'il pourra servir à consoler d'autres coeurs endeuillés ».
Que faire du souvenir d'un frère ? Comment lui survivre et faire vivre ce lien intime et si singulier dans un contexte où la violence politique emporte tout sur son passage ? Mêlant témoignage, souvenirs et réflexions, ce livre d'une grande honnêteté est une bouleversante traversée du deuil et un hommage, rempli de tendresse et de chagrin, à un frère perdu au combat, mais retrouvé par l'art et l'écriture.

« Intime et personnelle, cette chronique d'un amour et d'un deuil transcende les époques et les lieux ; brutale et universelle, elle soulève la seule question qui demeure : pourquoi ? ».

Philippe Sands

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  • Avec un tel titre et un tel sujet, je ne sais pas si je peux dire que j'ai aimé ce texte. Il est très intime et il y a des passages qui m'ont carrément bouleversé.
    L'auteure nous raconte son deuil après la mort de son frère sur le front lors de la guerre de 2017. Elle nous explique bien que la...
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    Avec un tel titre et un tel sujet, je ne sais pas si je peux dire que j'ai aimé ce texte. Il est très intime et il y a des passages qui m'ont carrément bouleversé.
    L'auteure nous raconte son deuil après la mort de son frère sur le front lors de la guerre de 2017. Elle nous explique bien que la guerre en Ukraine n'a pas démarré en 2022 mais bien en 2014.
    Volodymyr Pavliv (1974-2017) est mort en 2017, seul dans une tranchée située à la frontière est-ukrainienne, d'un traumatisme crânien suite à l'impact d'un fragment d'obus.
    Elle va avec ses mots, ses souvenirs, ses notes nous parler de son frère, de son engagement dans l'armée, des aides familiales et amicales pour aider l'armée ukrainienne (impressionnantes les pages lorsqu'elle prépare des colis pour son frère), les obsèques de son frère. Quelquefois, le texte est si précis, comme pour l'organisation des funérailles, qu'il est difficile de ne pas être ému. Elle parle aussi très bien de la famille, de la façon de chacun d'appréhender ce fils, frère au front puis sa mort.
    Ce texte nous parle de l'Ukraine, de ce conflit qui n'a pas débuté il y a seulement deux ans et à l'écoute des nouvelles, nous avons dans ce texte de douloureux échos.
    Ce texte parle très bien de la guerre, des êtres qui restent, de ceux qui sont partis, de ceux qui s'engagent. Et des relations et sentiments que cela induit dans les relations humaines, au sein des famille, avec les amis.. C'est aussi un beau texte sur le rapport d'une sœur avec son frère, mort comme un "héros", mais est ce que cela en valait la peine. Elle parle aussi de la précarité de cette armée, qui combat avec peu de moyens. Elle parle de ce qu'induit pour les proches l'engagement, le départ et la mort à la guerre. Et des pages sont universelles, quelque soit le conflit.
    Un livre difficile mais qui émeut, interpelle, informe et certaines pages, situations restent en mémoire après avoir fermé ce livre.
    #LaMortdunfrère #NetGalleyFrance

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  • Encore un titre, publié aux Editions du Seuil, passé bien inaperçu entre les mailles du mois d’octobre, celui d’une professeure qui enseigne l’histoire de l’Europe centrale, celui d’une femme ukrainienne qui a trouvé exil en Angleterre il y a quelques années de cela, celui d’une sœur qui a perdu...
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    Encore un titre, publié aux Editions du Seuil, passé bien inaperçu entre les mailles du mois d’octobre, celui d’une professeure qui enseigne l’histoire de l’Europe centrale, celui d’une femme ukrainienne qui a trouvé exil en Angleterre il y a quelques années de cela, celui d’une sœur qui a perdu l’un de ses frères à la guerre, qui oppose son pays à la Russie. Pas celle qui a débuté en février 2022 avec l’invasion des troupes russes, mais ce que l’on nomme la guerre du Donbas. Olesya Khromeychuk s’implique également dans le théâtre, c’est en partie par l’art dramatique qu’elle a vécu son deuil, la mort de ce frère, et apprivoisé sa douleur et son chagrin. Volodya, Volodymyr Pavliv (1974-2017) est mort en 2017, seul dans une tranchée située à la frontière est-ukrainienne, d’un traumatisme crânien suite à l’impact d’un fragment d’obus.


    C’est l’histoire d’une mort, celle de la vie aussi du frère, et surtout du deuil qu’il a bien fallu faire : la vie de l’aîné de trois enfants qui a décidé un jour de prendre les armes pour défendre son pays. Ce récit est introduit par deux préfaces, l’une de Philippe Sands, avocat et auteur franco-britannique, l’autre de Andreï Kourkov, l’auteur ukrainien que l’on ne présente plus. Car l’histoire personnelle de Volodymyr Pavliv, mort à 42 ans, dans les eaux noires et boueuses de l’Ukraine orientale, relève aujourd’hui de l’histoire du pays, celle de la vie d’un soldat tombé au front contre l’impérialisme russe. Une histoire individuelle, une histoire familiale, que cette sœur met à plat pour restituer la vie de ce frère aîné qui avaient ses faces sombres, ignorées de ses proches, et dont l’existence n’a pas tout à fait pris fin avec sa vie. Une vie prolongée par des photos et des vidéos retrouvées dans son téléphone portable, la partie la plus précieuse de son héritage qu’il laisse à ses parents, sa sœur et son frère, outre l’uniforme et matériel militaire, et l’argent de ses soldes.

    Àtitre personnel, ce livre est sans doute l’un des moyens mis en œuvre par la psyché de l’autrice pour faire et achever le deuil de son grand frère. À titre général, il réveille la conscience générale trop habituée aux conflits, à voir régulièrement Volodymyr Zelenski en tenue militaire et à entendre les inepties que le président russe préfère régulièrement, dans le plus grand des calmes, souriant à la face du monde. L’addition des drames humains est devenue un chiffre sans visage, ni identité, l’expérience de Olesya Khromeychuk est à mon point de vue essentielle pour rappeler si besoin, se rendre compte à quel point chacune des hommes, femmes, enfants morts sur le front est dévastateur pour la famille, en premier lieu. Olesya Khromeychuk reconstitue l’histoire de son frère, à travers le prisme de l’histoire familiale depuis l’Ukraine jusqu’à leur exil aux Pays-Bas et en Angleterre. De cet aîné dont il lui manque les premières années de vie, et d’autres aspects de sa vie actuelle qu’il gardait pour lui. De cet homme secret, revenu en Ukraine après son exil en Europe de l’Ouest, qui a fini par lui trouver un sens en s’engageant volontairement pour défendre son pays. Et un ultime hommage à ce frère, mort trop jeune en héros.

    On ressent le besoin de cette sœur de redécouvrir et parler de l’homme, de laisser une trace qui permettra à chacun d’appréhender l’histoire de ce soldat, l’histoire de Volodya, leur relation. D’évoquer cette guerre interminable qui a forcé leur exil, et qui a marqué d’une plaie béante la famille, dans l’histoire du pays et au sein de l’Europe. Oleysia n’est pas qu’une sœur de soldat, elle est aussi historienne et en tant que telle, elle se pose en tant qu’observatrice des mouvements géopolitiques entre une Europe trop passive, une Russie agressive et agresseuse, qui profite de la peur latente que fait planer la menace de la bombe nucléaire, et entre les deux une Ukraine, qui fait ce qu’elle peut pour ne pas se laisser engloutir par son voisin aux appétits insatiables. De tous les faits, anecdotes marquantes que l’on peut relever, il y a la découverte de tout le contenu du téléphone portable du soldat, photos, vidéos, et messages jamais envoyés, un dernier lègue, le plus important, un témoignage posthume de son expérience sur le front, de ce qu’il n’a jamais eu l’occasion de partager de son vivant, et de l’attachement qui témoignent de ces messages écrits mais jamais envoyés. Des vidéos dont elle va d’ailleurs se servir pour monter sa pièce de théâtre.

    La guerre menée par la Russie avait pour but de détruire l’Ukraine, mais elle mettait aussi à l’épreuve la volonté du reste du monde démocratique de faire barrage à l’impérialisme et à l’oppression.

    Juste avant le récit de Olesya Khromeychuk, j’avais pris le parti de lire le journal de l’artiste russe Alexander S, Être ou ne pas être à Moscou, paru chez L’aube, dont j’aurai bien des choses à dire dans un billet ultérieur. Si je l’évoque maintenant, c’est qu’il me semble que les deux récits, lus l’un après l’autre (...)

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