"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Franck Morel, chercheur à l'Institut Pasteur, achève ses travaux sur un virus tueur, le plus dangereux qu'il ait été amené à étudier. Puis sans raison apparente, il décide de traverser Paris pour aller se jeter dans le canal Saint-Martin.
On ne retrouvera pas son corps.
Sa fille décide de raconter tout ce qu'elle sait, mais à un seul homme : Luc Mandoline, alias l'Embaumeur.
Dans cette affaire où tout le monde ment, on ne cherche pas la vérité. On court après un secret qui pourrait valoir de l'or, et que le cadavre introuvable de Morel a emporté avec lui.
L'Embaumeur est un personnage de roman dont un auteur peut s'approprier les codes et les inclure dans son histoire. Il suffit de respecter les consignes biographiques de Luc Mandoline édictées par Sébastien Mousse. Je l'ai déjà rencontré sous la plume de Stéphane Pajot, Deadline à Ouessant et il existe au moins neuf autres tomes de ses aventures. Aventure inédite que celle-ci puisque cadavre à explorer il n'y a pas et que Luc habitué à voyager reste dans Paris. Samuel Sutra détourne donc les codes de l'Embaumeur pour lui écrire cette histoire oscillant entre polar et espionnage. Rythmée aux sons d'Alain Bashung et aux mots de Gérard Manset qui a écrit Visage d'un dieu Inca -que je n'ai pas encore lu, mais je sens une forte envie de le faire maintenant-, un portrait de Bashung à la mode Manset, ce roman est donc forcément excellent.
Luc n'est pas un enquêteur officiel ni même formé aux méthodes traditionnelles, sa technique est souvent directe, foncer droit devant, dans la gueule du loup quitte à recevoir des coups, ce qui ne manque pas d'arriver. Néanmoins, il peut faire preuve de réflexion et monter des plans plus élaborés qui ne récolteront pas toujours un plus franc succès que la méthode auparavant décrite.
Samuel Sutra dont je commence à bien connaître la bibliographie, est un écrivain qui sait jouer avec différents styles d'écriture : argotique, audiardienne dans sa série des Tonton ou ambiance boite de jazz-détective étasunien dans Kind of black. Là, c'est encore différent, très contemporain, n'hésitant pas à faire un bon mot, à user d'images plus ou moins évocatrices : "Non, décidément, si un jour il devait arrêter volontairement son tour de manège, il opterait pour quelque chose d'autre. Pas les médocs. Non, ça, on n'était pas sûr de ce qui se passait non plus. Peut-être la tour Saint-Jacques. Refaire les expériences de Pascal. Confirmer ses travaux sur la pesanteur et, au passage, ceux de Mike Brant sur l'absence de rebond à l'arrivée. Voilà, concilier confort et apport scientifique. Ce serait une belle fin." (p.39/40)
Marie Vindy, dans la préface parle d'un style "du bon style, qui se la raconte si bien que nous voilà partis à tourner les pages avec délice, avec gourmandise même." (p.8) Et de parler de Léo Malet et de Tardi. Parfait. Que puis-je dire après cela ? Rien, ou si, juste vous conseiller très fort cette nouvelle aventure de Luc Mandoline, un héros à découvrir.
La mort dans les veines est le dernier volet de la série de l'embaumeur...Souvenez vous, je vous ai déjà parlé de cette série lors de ma lecture du livre Sens interdit[s] , chaque roman est écrit par un auteur différent. Ce petit dernier prend vie avec la plume de Samuel Sutra.
Dans ce roman, on retrouve donc Luc Mandoline dans une affaire d'espionnage.
Un Scientifique de chez Pasteur est tué après un travail pour une organisation sécrète puis jeté dans la scène. Arrivé à la morgue, le corps disparaît mystérieusement. Sa fille, la belle Adèle, engage Luc Mandoline afin de retrouver le corps de son père. Le hic, c'est que Mandoline pour travailler il lui faut une matière première ! Car sans corps un embaumeur est bien emmerdé !
Le voila donc à la recherche d'un macchabée, mais il est bien loin de s'imaginer que cette affaire va l'embarquer au fin fond des services secrets et qu'il va risquer bien plus que du temps perdu !
C'est une enquête avec conspiration, rebondissement, duperie...Pas d’hémoglobine..Tout est en finesse et intelligence.
C'est le premier roman que je lis de Samuel Sutra, j'ai pourtant un autre roman dans ma Pal qui m'attend. Je dois dire que sa plume m'a enchanté ! Il y a un franc parler et une bonne dose d'humour qui me comble ..Il arrive à nous tenir en haleine, à nous surprendre et bien entendu nous attendrir lorsqu'il nous parle d'Elisa (la meilleure amie qui est un peu beaucoup plus que ça !).
Le personnage de Mandoline est parfait ! Un embaumeur qui croque la vie à pleine dent ! Coureur de jupons, picole, un brin emmerdeur et avec des barrières morales un tantinet différentes.
J'ai beaucoup aimé cette lecture, je vous invite à faire la connaissance de cette série, si ce n'est pas encore fait et par le même occasion avec cet auteur de talent !
http://lesciblesdunelectriceavisee.blogspot.com/2015/11/la-mort-dans-les-veines-samuel-sutra.html
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