Avec "La mise à nu", retrouver le style tout en finesse de Jean-Philippe Blondel
Louis Claret est un professeur vieillissant qui habite en province. Séparé de sa femme depuis quelques années, ses filles vivant désormais des vies très dif- férentes de ce qu'il avait imaginé, il se laisse bercer par le quotidien. C'est sans réfléchir et pour remplir une soirée bien vide qu'il se rend au vernissage d'une exposition de peintures d'Alexandre Laudin - un ancien élève, jadis très effacé mais devenu une célé- brité dans le monde artistique. Il ne se figure pas un seul instant à quel point ces retrouvailles avec Lau- din vont bouleverser sa vie.
La Mise à nu parle de ce qu'on laisse derrière soi, au bout du compte. Des enfants. Des amis. Des livres ou des tableaux... Jean-Philippe Blondel, dans une veine très personnelle, évoque avec finesse ce moment délicat où l'on commence à dresser le bilan de son existence tout en s'évertuant à poursuivre son chemin, avec un sourire bravache.
Avec "La mise à nu", retrouver le style tout en finesse de Jean-Philippe Blondel
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Louis Claret, un prof d'anglais proche de la soixantaine assiste au vernissage d'un de ses anciens élèves, Alexandre Laudin, qui est devenu un peintre renommé.
Ils vont se revoir, souvent, et ces retrouvailles vont quelque peu changer la vie de Louis.
L'auteur, avec sa sensibilité toujours présente, sait bien dresser des portraits de gens ordinaires.
Il y met toute sa finesse et sa délicatesse.
La demande particulière qu'Alexandre va faire à son ancien prof va plonger celui-ci dans des souvenirs qu'il croyait enfouis, l'amener sans qu'il s'en rende compte à faire un bilan de sa vie.
C'est toujours un plaisir de retrouver les romans de Jean-Philippe Blondel.
Tout semble naturel dans son écriture.
Il sait bien dépeindre l'ambiguïté des relations, le temps qui passe, les repères de la vie....
J'ai beaucoup aimé ces deux personnes avec leurs faiblesses et leur force, avec leurs doutes et leurs certitudes, avec leur humanité.
Toute la complexité du peintre et de son modèle, d'autant plus lorsqu'il s'agit d'un élève et de son ancien professeur de lycée. Ce livre est à l'image d'un huit clos.
Louis Claret est un professeur vieillissant qui habite en province, séparé de sa femme, ses filles vivant désormais leur vie, différente de ce qu’il avait imaginé. Il se rend au vernissage d’une exposition de peintures d’Alexandre Laudin - un ancien élève, jadis très effacé mais devenu un artiste célèbre. Ces retrouvailles avec Laudin vont bouleverser sa vie.
La Mise à nu parle de ce qu’on laisse derrière soi, au bout du compte. Des enfants. Des amis. Des livres ou des tableaux... Jean-Philippe Blondel évoque avec finesse ce moment où on se retourne sur notre passé, où l’on commence à faire le bilan de son existence et à se demander vers quel avenir nouveau on peut aller . J'ai aimé, comme à chaque fois avec les romans de Jean-Philippe Blondel, j'ai l'impression qu'il parle de moi . Les rêves passés, le constat d'une vie qui va se rétrécissant mais sans amertume et surtout une vie qui continue .
Louis Claret, professeur d’anglais de cinquante huit ans, divorcé et père de deux filles adultes - Pauline et Iris - reçoit une invitation à un vernissage d’un ancien élève, Alexandre Laudin, devenu un peintre célèbre.
Par la suite, ledit Alexandre le recontactera et lui demandera d’accepter qu’il fasse son portrait, torse nu et plus si possible …
Au fil des poses, Louis Claret laissera son ancien élève se dévoiler, et se laissera aller à son tour.
Cette relation improbable aux yeux d’Anne son ex-femme, et d’une de ses filles, sera interprétée de façon équivoque, voire illusoire, car Louis Claret ne semble pas partager l’attirance physique de son ancien élève.
En filigrane, l’auteur nous laisse découvrir le journal intime que Louis Claret rédige quotidiennement. À vous de découvrir cette oeuvre toute en délicatesse et pudeur, d’une belle écriture ciselée …
Il est prof, divorcé, fatigué, se dit « affadi ». Il a 58 ans, des filles adultes, des soirées solitaires. Il n'aime ni le sport, ni les clubs de machin-chose, ni les réunions.
Il s'appelle Louis Claret et n'a aucune envie de se rendre à ce vernissage auquel il a été invité, mais son appart' est mal chauffé et il espère se bourrer de petits fours. Au moins, il aura mangé.
C'est l'expo de peinture d'un ancien élève, Alexandre Laudin, un gars timide dont il n'a que très peu de souvenirs. Dire qu'il aime ses tableaux est un bien grand mot. Il s'oriente discrètement vers la sortie quand le peintre s'approche de lui.
« J'avais échangé quelques phrases avec une célébrité. Je m'apprêtais à me nourrir aux frais d'une équipe municipale pour laquelle je ne votais pas. Faste soirée. »
Louis Claret est un mec sans illusions.
« Je suis le maître d'un monde flottant. Je me laisse dériver et advienne que pourra. J'ai cherché à profiter du jour présent pendant des décennies sans jamais y parvenir, et j'y suis arrivé par inadvertance, une fois la cinquantaine passée. Je vis dans une atonie ironique. Mes collègues me trouvent en général sympathique et jovial. Les plus jeunes se moquent mais avouent à demi-mot qu'ils aimeraient bien tenir la forme que j'ai quand ils auront mon âge. Le seul ennui, au fond, c'est que rien, jamais, ne me touche plus. »
Quelque temps plus tard, un coup de fil. C'est Laudin. Il veut revoir Claret, son ancien prof. « Demain ? » Ok pour demain, répond Claret un peu surpris et un brin embêté, pour être poli. Qu'est-ce qu'il veut le Laudin, qu'est ce qu'ils pourront bien se raconter ?
Claret retrouve son élève dans un loft un peu froid. Laudin lui montre un tableau : ses parents. « -C'est terrible » constate Claret.
Soudain il devine : « Vous voulez faire mon portrait ? »
C'est ça, il veut faire le portrait de son ancien prof. Il le prévient tout de suite : il ne travaille pas sur photo : Claret va devoir rester un certain temps immobile. Ils pourront discuter, ce n'est pas gênant.
« Je sais que je vais dire oui. » pense Claret.
Et c'est ce qu'il fait.
« La litanie des surprises que l'existence nous réserve. Je n'avais pas prévu de rester ancré dans cette ville de province. Ni de devenir un des dinosaures de l'établissement où j'enseigne. Ni d'avoir des filles. Ni qu'elles vieillissent. Ni qu'elles s'en aillent. Ni de divorcer. Et encore moins de me retrouver accoudé au balcon de la chambre d'un ancien élève, clope au bec, frissonnant dans cette mi-novembre grise. »
Parfois, dans la vie, on est amené à vivre des situations étranges, incongrues, ridicules même. On se demande ce qu'on est allé faire dans cette galère. Et puis, finalement, l'expérience se révèle plutôt étonnante, on découvre que celui qu'on prenait pour un abruti est finalement assez drôle et plutôt sympa. On n'est pas trop mal avec lui. Le temps passe plus vite. Il nous a fait dévier de notre train-train, nous a poussés vers des lieux où l'on n'aurait jamais mis les pieds. Et nous nous découvrons nous-mêmes différents de ce que nous pensions. Il suffit finalement que notre trajectoire soit légèrement déviée pour que notre perspective sur le monde change.
C'est ce que va vivre Louis Claret et j'ai beaucoup aimé la façon dont, petit à petit, il va comprendre des choses qu'il n'avait pas forcément bien perçues jusqu'à présent et prendre conscience de ce qui est essentiel dans une vie…
J'ai A-DO-RÉ ce roman : son personnage principal (bon, c'est vrai, on a pas mal de points communs…), ses considérations sur les gens, la vie, le temps qui passe, la façon dont on glisse doucement vers quelque chose de plus profond, de plus grave, pour toucher l'émotion pure. J'ai été très émue par ce texte et en même temps, j'ai beaucoup souri car certaines répliques ou situations sont franchement très drôles.
Un très bon moment de lecture donc qui nous laisse, il est vrai, un brin nostalgiques…
C'est pas beau d'vieillir !
LIREAULIT le blog
Louis Claret, professeur d’anglais à la retraite promène son ennui au vernissage d’Alexandre Laudin, un de ses anciens élèves devenu artiste peintre. Malgré les années le contact entre les deux hommes est immédiat.
Alexandre expose une nouvelle fois dans sa ville natale. Est-ce par fidélité pour une enfance et une adolescence si difficiles à oublier ? Ou le besoin d’être reconnu par ceux qu’il a côtoyé depuis toujours ? A l’approche de la soixantaine Louis, divorcé, vit seul et cela semble lui convenir. Pendant la soirée, Alexandre propose à Louis de venir chez lui, puis de poser pour lui.
Le quotidien de Louis va alors en être bouleversé. Car être modèle n’a rien d’anodin, sous le regard de l’artiste il y a le regard de l’homme qui vous met à nu et dévoile des facettes de vous-même que vous ne vouliez pas voir. Et sous cette peinture aux couleurs sombres se cache un jeune homme instable, meurtri. Les échanges vont mener les deux hommes à se poser des questions sur leur passé, sur ceux qui les ont accompagnés, leurs souvenirs heureux ou malheureux et ceux que l’on aura envie d’emporter avec soi quand viendra l’heure. Cette confrontation les amène à s’interroger sur leurs aspirations et leurs envies, ils se rejoignent dans une vision du monde désespérée.
Ce qui vous emporte dans ce roman c’est cette écriture soignée, ciselée, travaillée qui m’a fait penser à l’écriture de Marie-Hélène Lafon. Le lecteur sent vite que chaque mot est à la place et aucun n’est superflu pour décrire les sentiments. Sans oublier ces interrogations à échelle humaine d’un homme qui se penche sur son passé, un autre sur son avenir, jusqu’au point d’orge du roman, cette scène finale qui laisse le lecteur pantois et perplexe , enfin au moins le lecteur que je suis…
Chronique complète ici https://domiclire.wordpress.com/2018/03/05/la-mise-a-nu-jean-philippe-blondel/
La Chronique compète sur www.murmuresdekernach.com/la-mise-a-nu-de-jean-philippe-blondel
Ce livre est tout en pudeur, celle de Louis sur sa vie passée et actuelle, sur ses sentiments envers son ex-femme et ses filles. C’est aussi celle d’Alexandre, son ancien élève devenu peintre. Il va retrouver son ancien professeur et va lui faire une demande particulière, qui va émouvoir Louis. Le livre se lit un peu comme une confession, celle d’un homme proche de la retraite et qui jette un regard en arrière sur son parcours, d’époux, de père, d’enseignant.
Un roman agréable et pudique qui se lit sur la pointe des pieds tellement nous avons l’impression de nous immiscer dans la vie de Louis ;-).
Il est un âge où des questions surviennent sur le sens que nous souhaitons donner à notre vie, un âge où tout est possible. Il est aussi un âge où des questions surviennent sur le sens que nous avons donné à notre vie, sur ce que nous avons vécu comme sur ce qui nous reste. Une question se pose alors : tout est-il encore possible ou plutôt, que reste-il encore de possible ? Louis Claret, professeur en fin de carrière, divorcé, dont les filles ont fait leur vie, est arrivé sans s'en apercevoir à l'âge du bilan. Un vernissage, auquel il se rend sans véritablement le vouloir, l'entraîne vers des retrouvailles avec un ancien élève devenu un artiste accompli mais aussi, et il ne le voit pas, avec lui même. Au fil des pages, nous assistons à une mise à nu émotionnelle des deux protagonsites, une découverte de ce qu'ils sont, différents peut être de ce qu'ils paraissent, différents peut être de ce qu'ils pensent être. Des liens qui se nouent entre eux laissent aussi entrevoir l'influence de professeurs sur nos vies au-delà de leur enseignement.
Philippe Blondel, à travers ce portrait intimiste et pudique d'homme, interroge sur la vie qui nous mène plus que nous la menons, sur les rencontres et les influences qui l'orientent et peut être la dirigent plus que nous même en vérité.
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