Au cœur des années 1970, une société qui change, entre nostalgie, gravité, humour et tendresse...
Le roman "Mariages de saison" de Jean-Philippe-Blondel vient de paraître chez Buchet-Chastel, Mais, pourquoi avoir envie d’écrire à ce sujet ? Parce que les protagonistes deviennent les stars d'un jour ? Parce qu’avec le temps, les souvenirs remplacent la...
Au cœur des années 1970, une société qui change, entre nostalgie, gravité, humour et tendresse...
Chronique des Explorateurs de la rentrée littéraire sur "La grande escapade", de Jean-Philippe Blondel
Avec "La mise à nu", retrouver le style tout en finesse de Jean-Philippe Blondel
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Une journée au Tom’s
J’ai trouvé le livre en regardant à la médiathèque et discutant avec notre nouvelle bibliothécaire. Jean-Philippe Blondel + l’Iconoclaste, déclenche chez moi une grande envie de lecture !
Nous sommes à une période très spéciale. Le premier épisode de la pendémie du COVID vient de se terminer Les gens recommencent à fréquenter, un peu, très peu, les cafés et autres bars. « Assise sur ma banquette en skaï, je n‘attends rien. J’observe. La façon dont les hommes et les femmes se comportent. » Chloé reste assiste à journée faite à cette table du Tom’s où elle observent et dessinent. José, le serveur, aimerait bien qu’elle parte, mais bon, il ne dit rien, ses regards suffisent.
C’est la vie d’un café qui se déroule au fil des pages. Me voici écoutant leurs vies et non leurs confessions. Thibault auteur local tant sa revanche sur une vie d’obéissance, devenu un peu trop fan de lui-même et prenant sa revanche sur celui dont il était amoureux jeune, Pierre qui, de jeune arrogant, a connu le chemin inverse de Thibault.
Parlons un peu de Jocelyne, l’ancienne propriétaire qui a su tenir la barre seule, mais qui a une si grosse fêlure au cœur. Fabrice, le nouveau patron ? C’est elle qui lui a mis le pied à l’étrier. Toujours fidèle, il a été le seul qui a levé la main lorsqu’elle a demandé à un de ses habitués de la conduire en bord de mer choisir son nouvel appartement. L’heure de la retraite a sonné pour elle, c’est ce qu’elle pense. Fabrice, son fils de cœur à qui elle lègue le Tom’s en lui faisant promettre de ne pas changer le nom du café. Un fidèle parmi les fidèles. Petit-à-petit, il trouve ses marques de patron et s’épanouit même avec les tâches administratives.
José, je vous en ai parlé un peu plus haut… Il rêve d’ailleurs, de partir. Lui aussi est fidèle à Fabrice. Ce dernier l’a sorti d’un sacré mauvais pas et, depuis, ils ne se quittent plus et c’est normalement que Fabrice l’embauche lorsqu’il devient patron du Tom’s.
Et puis, il y a cette cliente avec son fils qui semble régler ses comptes et s’affirmer choisissant sa vie.
De l’ouverture à la fermeture du Tom’s, toutes ces vies normales sans aucun éclat que celui de la vie, je les ai aimées. D’ailleurs, j’aime, assise quelque part, ou regardant les fenêtres éclairées le soir, imaginer la vie des habitants. Bien sûr, je me fourvoie très certainement mais je pars dans des rêves de vie. N’est-ce pas ce que fait Jean-Philippe Blondel dans ce livre ?
J’ai aimé ces personnages qui se racontent à la première personne, j’ai aimé l’empathie de l’auteur. A la fin, il reste tendresse et douceur.
Comme quoi, les bars et cafés sont des lieux vitaux et nécessaires
Récit autobiographique de Jean-Philippe Blondel, profond, humains, intime et sensible. L'auteur écrit avec réflexion et sincérité, les tragédies se succèdes avec la pertes de ses parents dans un accidents de voiture lorsqu'il était jeune, puis son frère dans un autre accident routier, depuis quelques années il découvre brutalement que celui-ci est atteint d'un cancer.
L'autodérision, les combats, l'acceptation, la reconstruction, la résilience, les épreuves et les maux.
"On me plaint aussi. Si jeune. En pleine possession de ses moyens. On anticipe. Dans leurs yeux, la scène se met en place. Les costumes noirs. Le corbillard. L'épouse et les enfants en pleurs. Et autour, sur l'avenue Gallieni, la vie continue son chemin. La caméra s'éloigne en contre-champ. Vue d'ensemble. Le quartier. La ville. La région. Nous ne sommes qu'un point dans l'univers. Nous vivons. Nous mourons. C'est important, de tout remettre en perspective."
Quel plaisir de retrouver l'écriture de Jean-Philippe Blondel, son art des galeries de portraits, sa description des liens qui unissent les protagonistes !
Cette fois, l'action se déroule dans le microcosme d'un groupe scolaire : Les enseignants de maternelle et de primaire, leurs familles, leurs enfants, qui vivent pour la plupart dans les logements de fonction au cœur de l'établissement ...
C'est le début des années 70, l'heure est aux changements : l'école mixte, le renouveau des méthodes pédagogiques, les crises existentielles des uns et des autres...
J'adore !
Son roman autobiographique, peut-être le plus intime, le plus abouti.
Jean-Philippe Blondel sait raconter la vie, le quotidien, avec beaucoup d’auto dérision, avec simplicité et sans pathos.
Il a perdu sa mère et son frère dans un accident de voiture, il avait 17 ans. 4 ans plus tard, son père décède tragiquement. Il se retrouve seul à 21 ans. Aujourd’hui, il est professeur d’anglais, en fin de carrière et apprend qu’il a un cancer.
Cette nouvelle traversée du feu c’est cette période de sa vie ; il nous la raconte avec humilité, sans fard, et sait toujours rester positif. Il choisit la joie, ses amis et trouve le recul nécessaire pour vivre pleinement cette période de thérapie lourde.
Ce roman est une leçon de vie. Une histoire rendue belle grâce aux mots, à la force de résilience de l’auteur et à l’amour de son prochain. C’est la volonté d’un patient de voir le bout du tunnel, de choisir de regarder uniquement ce qui est beau autour de lui, de s’appuyer sur ses blessures passées pour les métamorphoser en force.
Un texte émouvant, lumineux et léger malgré la gravité du sujet.
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