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La méduse ; chronique d'un naufrage annoncé

Couverture du livre « La méduse ; chronique d'un naufrage annoncé » de Olivier Merle aux éditions Fallois
  • Date de parution :
  • Editeur : Fallois
  • EAN : 9782877069830
  • Série : (-)
  • Support : Papier
Résumé:

Le 17 juin 1816, quatre navires quittent l'île d'Aix pour se rendre en Afrique. Le but de la mission est de récupérer les établissements français du Sénégal, pris par les Anglais pendant les guerres napoléoniennes mais rendus à la France par les traités de Paris de 1814 et de 1815.
L'expédition... Voir plus

Le 17 juin 1816, quatre navires quittent l'île d'Aix pour se rendre en Afrique. Le but de la mission est de récupérer les établissements français du Sénégal, pris par les Anglais pendant les guerres napoléoniennes mais rendus à la France par les traités de Paris de 1814 et de 1815.
L'expédition est commandée par le capitaine Hugues Duroy de Chaumareys qui se trouve à bord du meilleur navire?: la frégate La Méduse. Si les trois autres bateaux parviennent sans encombre à Saint-Louis du Sénégal, La Méduse, elle, fera naufrage.
Olivier Merle, dont l'un des ancêtres - l'ingénieur des Mines Charles Brédif - se trouvait à bord de La Méduse, déroule avec une précision d'horloger l'enchaînement des événements qui ont conduit à la catastrophe. Il dévoile l'incompétence du capitaine, les conflits au sein des officiers de l'état-major, les oppositions et les rancunes entre bonapartistes et royalistes, l'influence néfaste de certains civils.
Quand La Méduse doit être évacuée, l'ignominie vient s'ajouter à l'incompétence et 150 personnes (sur les 400 passagers) sont abandonnés sur un radeau. Celui-ci, surpeuplé, va dériver sur l'océan pendant plus de dix jours au cours desquels les naufragés vont s'entretuer et vire un calvaire innommable. Peu en réchapperont.
Basé sur les récits des rescapés et les recherches des historiens, ce roman est une brillante et haletante reconstitution du plus célèbre naufrage de tous les temps.

De tous les drames de la mer, c'est un des plus célèbres avec celui du Titanic.
La tragédie du radeau de La Méduse est connue de la plupart des Français grâce au monumental tableau peint par Géricault en 1818 deux ans après le drame. Ce qui est moins connu, c'est que le naufrage de La Méduse eut en France un retentissement considérable, provoquant des remous politiques où royalistes et bonapartistes s'affrontèrent sans nuance.
Les opposants à la Restauration et au nouveau roi Louis XVIII (frère de Louis XVI) s'emparèrent du drame pour stigmatiser le nouveau régime. Pour calmer la tempête et mettre fin à la crise politique, le capitaine de La Méduse, Hugues Duroy de Chaumareys, fut jugé à huis clos et condamné à trois ans de prison (qu'il effectua). Il fut également rayé de la liste des officiers de marine et radié de la Légion d'honneur et de l'Ordre de Saint-Louis. Il mourut en 1841 à l'âge de 78 ans sans réussir, malgré tous ses efforts, à retrouver le droit de porter ses anciennes décorations.
Ni le gouverneur Schmaltz, ni Richefort, qui portaient pourtant une lourde responsabilité dans le drame, ne furent inquiétés.

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Avis (1)

  • Dans la pure tradition du roman historique, si prisé par son père Robert, Olivier Merle vient de publier « La Méduse, chronique d’un naufrage annoncé », aux éditions de Fallois, une superbe reconstitution qui plonge le lecteur dans l’effarement. Ce naufrage immortalisé par le célèbre tableau de...
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    Dans la pure tradition du roman historique, si prisé par son père Robert, Olivier Merle vient de publier « La Méduse, chronique d’un naufrage annoncé », aux éditions de Fallois, une superbe reconstitution qui plonge le lecteur dans l’effarement. Ce naufrage immortalisé par le célèbre tableau de Géricault en 1818 est un drame d’autant plus effroyable qu’il aurait pu être évité sans l’impéritie d’un capitaine, la fatuité d’un aventurier, les conflits entre les officiers et les guerres couvées entre les différents partis politiques, ceux nostalgiques de l’Empire napoléonien et ceux partisans de la Restauration. Et sans le banc d’Arguin, près des côtes sénégalaises, sur lequel la frégate s’est ensablée un 2 juillet 1816, avec à son bord 400 personnes, dont des colons, des savants, des marins et un bataillon d’Afrique. L’auteur relate avec une plume alerte et crue l’incroyable aventure des passagers de ce navire qui est venu s’échouer lamentablement alors que les trois autres vaisseaux de l’expédition arrivèrent sans encombre au port de Saint-Louis, au Sénégal.

    La frégate La Méduse quitte les côtes françaises, en tête d’une flotte de quatre navires. Mission est donnée par le Roi Louis XVIII de récupérer les établissements français au Sénégal rendus par l’Angleterre selon les traités de Paris de 1814 et 1815. Hugues Duroy de Chaumareys en est le capitaine, il doit cette bonne fortune au fait d’avoir été fidèle aux Royalistes. De son inexpérience et de sa vanité découlera le drame, car d’un tempérament faible et hésitant il s’entiche d’un aventurier qui prend l’ascendant. En observateur, l’ingénieur des Mines Charles Brédif, l’un des scientifiques également missionnés, note chaque événement jusqu’à l’inexorable naufrage. Un naufrage annoncé à cor et à cri, mais dont les risques sont balayés avec mépris par le capitaine. Pourtant contraint de donner l’ordre d’abandonner le navire, il brille encore par sa petitesse, allant jusqu’à faire larguer les cordages de sa chaloupe qui remorquaient le radeau. Abandonnés, les 150 naufragés, pour la plupart des militaires, sombrent peu à peu dans la peur et la brutalité. La folie de la survie à tout prix fait des ravages. Deux camps se forment, se contorsionnent ; les hommes se détruisent, s’anéantissent dans la douleur physique et les sentiments de désespérance et d’abandon.

    Une narration exceptionnelle pour l’un des plus célèbres naufrages. « La Méduse, chronique d’un naufrage annoncé » est un roman dévorant qui livre une grande compréhension, politique et humaine, des événements qui ont conduit au naufrage. Après ce récit, le tableau de Géricault semble prendre vie. Les hommes qui se déchirent et agonisent ont des noms, des histoires, une fin. Nonobstant son lien de parenté avec Charles Brédif, l’un des rescapés de la frégate, l’auteur a fondé ses recherches sur les récits des survivants et les ouvrages des historiens. Il décortique les relations humaines avec l’acuité d’un psychanalyste, révélant les animosités en présence et les rapports de force. Les dix jours sans eau ni nourriture sur un radeau gigantesque ont raison de 135 passagers sur les 150. Cette expérience en vase clos maritime submerge les conventions et la hiérarchie, engloutissant toute humanité, ramenant la nature humaine à sa plus simple nécessité : survivre. Un coup de cœur formidable pour un roman qui divertit autant qu’il enrichit.

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