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Elizabeth Peters La Malédiction des pharaons «C'était bien l'intention de sir Henry de poursuivre ses fouilles à Louxor jusqu'aux fondations de l'édifice pour s'assurer que la sépulture n'avait pas été découverte lors de la précédente expédition. Et de fait, à peine les ouvriers s'étaient-ils mis à l'oeuvre, que leurs pelles dégagèrent la première marche d'un escalier taillé dans le roc.
Le Times en fit un compte rendu détaillé en page trois. La dépêche suivante, en provenance de Louxor, eut droit en revanche à un gros titre en première page.
Sir Henry Baskerville était allé se coucher la veille en pleine santé. On l'avait retrouvé le lendemain matin dans son lit, rigide et sans vie, le visage déformé par l'épouvante. Sur son front, on reconnaissait, grossièrement dessiné avec du sang, un uræus, le cobra sacré des anciens Egyptiens, le symbole divin des pharaons.» Une fois encore, l'impavide Amelia Peabody, son mari, l'éminent égyptologue Radcliffe Emerson, et leur fantasque rejeton, le jeune Ramsès, devront affronter le mystère et conjurer la malédiction des pharaons.
La Malédiction des Pharaons, The Curse of the Pharaohs dans la version originale parue en 1981, a été publié par les éditions Librairie Générale Française en 1998. Le style, un tant soit peu emphatique, est recherché mais tout à fait lisible, avec un tant soit peu d'attention: "L’article que je cherchais n’était plus en première page du journal, bien qu’il eût occupé un certain temps cette position. Je ne puis mieux faire que de rapporter ce que je savais de l’affaire à ce moment-là, comme si j’écrivais une œuvre de fiction ; en effet, si cette histoire n’avait été publiée dans les pages du vénérable Times, j’aurais pu croire qu’il s’agissait d’une ingénieuse intrigue inventée par Herr Ebers ou M. Rider Haggard, auteurs dont j’étais, je l’avoue, très friande. J’implore donc votre patience, cher lecteur, si nous commençons par un sobre exposé des faits. C’est une étape nécessaire pour vous faire comprendre les événements ultérieurs ; et je vous promets que vous aurez, le moment venu, votre lot de sensations."(Page 278)..."Une fois encore, mon fils – exaspérant mais utile – me débarrassa d’une invitée indésirable. Nos visites à Ramsès, juste avant le coucher, étaient une tradition bien établie. Emerson lui faisait la lecture, et j’avais également mon rôle à jouer. Ce soir, nous avions du retard, or la patience n’est pas la vertu cardinale de Ramsès. Estimant avoir attendu suffisamment longtemps, il venait donc nous quérir. J’ignore comment il avait trompé la vigilance de sa nounou et des autres domestiques, mais il avait élevé l’évasion au rang d’œuvre d’art. Les portes du salon s’ouvrirent toutes grandes, avec une telle force qu’on se fût attendu à voir paraître un Hercule."(Page 295).
Fil rouge: l'humour au travers des relations explosives entre Amélia et son mari dans des dialogues et des situations comiques: " Elle a promis de revenir en Égypte avec nous une fois que les enfants seraient à l’école.— Oui, mais pour quand est-ce ? Elle produit les bébés à la chaîne et ne paraît nullement décidée à s’arrêter. J’aime beaucoup mon frère et sa femme, mais la procréation ininterrompue de petites Evelyn et de petits Walter me paraît un peu excessive. L’espèce humaine…Dès que l’espèce humaine intervient dans la conversation, je cesse d’écouter. Emerson est capable de disserter sur ce sujet pendant des heures." (Page 320)..."Calmez-vous, Emerson, lui dis-je. Vous aurez une crise cardiaque, un de ces quatre matins. Nous aurions dû prévoir cela ; voilà déjà plusieurs jours que le problème se serait présenté, si votre personnalité charismatique n’avait pas pesé sur les ouvriers. La bouche d’Emerson se referma avec un claquement sec.— Me calmer ? répéta-t-il. Me calmer ? Je ne saurais dire ce qui vous fait supposer que je ne suis pas parfaitement calme. Veuillez m’excuser un moment, mesdames. Je m’en vais parler calmement à mes hommes et leur faire observer calmement que, s’ils ne se préparent pas sur-le-champ à reprendre le travail, je les assommerai calmement, l’un après l’autre. Sur ce, il s’éloigna d’un pas lent et majestueux. Quand je le vis ouvrir la porte de notre chambre, je me perdis en conjectures ; puis je compris qu’il empruntait l’itinéraire le plus direct en passant par la fenêtre. Je me pris à espérer que, dans son irrésistible avancée, il n’irait pas marcher sur le chat ou piétiner mes affaires de toilette."(Page 466)
1892. Cinq années se sont écoulées depuis les événements racontés dans Un Crocodile sur un Banc de Sable. Amélia et Radcliffe, désormais mariés et parents d'un petit garçon âgé de quatre ans, vivent en Angleterre, dans le Kent, non loin de Chalfont Castle, propriété d'Evelyn où elle vit avec Walter, son mari, et leurs enfants. Exceptée une saison de fouilles à Saqqarah quatre ans plus tôt, ils ont abandonné l'archéologie de terrain, à leur grand regret.
Quelques mois plus tôt, le riche mécène Henry Baskerville, qui a découvert une tombe à Louxor, meurt dans des circonstances mystérieuses. Aussitôt, la presse évoque la malédiction qui pèse sur tous ceux qui oseraient profaner la tombe: "Au cours de la semaine suivante, l’un des gentlemen qui avaient assisté à l’ouverture officielle de la tombe fut terrassé par une forte fièvre ; et, à Karnak, un ouvrier tomba d’un pylône, se brisant le cou. « La Malédiction fait de nouvelles victimes ! proclama le Daily Yell. À qui le tour ? » Après la chute de l’homme du pylône (où il était occupé à prélever des fragments de sculptures pour les vendre aux marchands d’antiquités illégales), ses collègues refusèrent d’approcher de la tombe. Depuis le décès de sir Henry, les travaux étaient au point mort." (Page 285)
C'est alors que lady Baskerville demande à Emerson de reprendre les rênes du chantier et d'élucider la mort de son mari. Les deux époux saisissent l'occasion de renouer avec leur passion pour l'égyptologie et l'aventure. Sans se douter des obstacles qu'ils devront surmonter et des dangers qu'ils devront affronter afin de résoudre cette nouvelle
Toujours autant de plaisir à retrouver les aventures d'Amélia PEABODY, son mari Radcliffe EMERSON et leur rejeton, Ramsès !
J'aime l'humour et la finesse de ces romans qui, de plus, me permettent de retrouver l'Egypte telle qu'elle était lors des principales découvertes archéologiques. Cette civilisation me fascine et j'aime à me projeter dans les pas de tous ces gens qui, à force de chercher, de creuser, ont mis à jour tombes, momies, trésor.
Bref, un conseil pour les amateurs : plongez vous dans cette série de roman, vous y prendrez énormément de plaisir.
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