Ce road-movie intimiste est l'une des BD à ne pas manquer en cette rentrée
Les six nouvelles présentées dans ce recueil répondent à une urgence que l'auteur s'est imposée comme la condition de tout travail de littérateur aujourd'hui. Celle de redonner au réel sa complexité originelle. Kafkaïen dans « l'Homme qui se prenait pour une oeuvre d'art », Camusien dans « le genou d'Antoine » la profusion des influences exprime par un jeu de miroirs, un réel bigarré face à une histoire littéraire qui l'est tout autant. Incarnées dans des personnages prenant sur eux les tourments de notre époque, les histoires se développent comme des impasses labyrinthiques saisissables si ce n'est par la raison, par les sens seulement. L'auteur disparaît, s'écrase sous le poids d'un réel que l'on peut porter qu'à force d'humilité. Tout artiste devient un « Emilien Morel ». Tentative impossible mais saine de former une écriture objective niant les éplorements narcissiques de l'artiste et prenant ceci pour l'unique condition imposée à son art : l'impossibilité de conclure.
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