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« Le village, comme une teigne, avec ses maisons basses que mangent les vents, avec ses granges vides où l'on se pend, avec ses bêtes maigres, avec l'odeur du moisi qui rampe le long des ruelles, avec son auberge où l'on boit sa rage, sa haine, avec son clocher qui griffe la croûte grasse du ciel, et son cimetière, rectangle jaune et gris où reposent les os, avec ses chemins de poussière, ses sentiers de misère où poussent la ronce et l'ortie, et plus loin, l'usine, de briques, de fer, de sueur, avec la peur de l'autre, l'étranger à qui l'on entrouvre la porte, une lame cachée dans le dos, et le diable qui rôde, la nuit, sur les toits, et les chapelets qui s'égrènent, au coin des poêles, on prie la Sainte Vierge car dehors, les ombres guettent, avec ses gens, usés, râpés, cassés, la figure creuse, la douleur muette, traînant derrière eux un siècle d'âmes vaines, et encore plus loin, tout autour, la plaine, à l'infini, comme les restes d'une promesse. » Une histoire simple, violente et inactuelle, qui déploie ses sortilèges aussi sûrement qu'un poison se répand, en une succession de miniatures acérées, dans un climat hanté par la nuit et la sensualité. Nous sommes ici en présence d'une première oeuvre remarquable.
Au rythme des saisons, nous sommes les témoins de la vie d'un village et surtout d'une famille. Pierre et Césarine sont mari et femme. Ils vivent avec la "Vieille", la mère de Pierre. Rien ne va plus entre les deux époux depuis un drame. Pierre sort après le dîner pour aller retrouver "La Garce". La Vieille reproche à sa bru le fait de n'avoir rien fait pour le retenir et la rend responsable du drame qui a tout changé.
Ce court roman très noir nous parle de misère, de ces gens de peu qui triment jusqu'à la mort pour pouvoir subsister, qui n'ont que peu de plaisir, si ce n'est un verre au bistrot le soir en rentrant de l'usine ou des champs. Une misère qui s'insinue dans tous les aspects de la vie quelle soit professionnelle ou familiale . Une vie de labeur et de désespoir. Un désespoir si palpable qu'il est un personnage du roman.
"Avec sa voix de dément, ses muscles de fonte et de feu, avec ses cheminées comme des potences où viennent se pendre des ciels de suie, accrochée à la terre, l'oeil rouge, la gueule fumante, c'est l'usine comme une tombe où l'on s'exerce à l'enfer.
Les hommes, verseurs de sueur, de larmes, de sang errent comme des fantômes dans des brouillards jaunes, baissant la tête, courbant l'échine, ils toussent, ils crachent, ils étouffent, et pour paye, leur lente agonie."
Damien Murith nous livre avec La lune assassinée un roman très noir, désespéré, servi par une plume poétique trempée dans le sang de ces malheureux qu'il nous décrit! Une plume qui a la violence du désespoir. Un roman de toute beauté, envoûtant à lire absolument!!!
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