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La Ligue des Rouquins est sans doute l'une des plus surprenantes aventures et enquêtes de Sherlock Holmes imaginées par sir Arthur Conan Doyle (1859-1930). Répondant à une annonce insolite, un prêteur sur gages roux se fait embaucher par une mystérieuse Ligue des Rouquins pour recopier intégralement l'Encyclopedia Britannica. Mais quand celle-ci est dissoute du jour au lendemain, il vient solliciter les services de Holmes qui mène une enquête au ton burlesque. Car derrière ce qui pourrait n'apparaître que comme une farce, le célèbre détective s'apprête à découvrir une redoutable et machiavélique entreprise criminelle qui est l'oeuvre d'une intelligence exceptionnelle.
Il semblerait que notre chez Watson ait le chic pour tomber au bon moment puisque, de nouveau, il rend visite à Sherlock Holmes alors que ce dernier reçoit un client, Jabez Wilson. D’apparence banale, ce prêteur sur gages se distingue néanmoins par sa crinière de feu qui, en plus d’attirer le regard, l’a conduit à vivre une bien étrange expérience.
En effet, encouragé par son assistant Vincent Spaulding, M. Wilson a postulé et obtenu un poste en or au sein de la très mystérieuse Ligue des rouquins. Payé grassement, son seul travail était de recopier, pendant quatre heures par jour et sans jamais quitter son poste, l’Encyclopaedia Britannica. Très satisfait de la situation, notre client se retrouva donc fort dépourvu quand la fin brutale et inexpliquée de cette expérience fut venue.
Malgré le sérieux du client qui est désemparé face à la perte de ce gagne-pain providentiel, il est difficile de ne pas hurler de rire, à l’instar du duo, devant le burlesque de la situation d’autant qu’Arthur Conan Doyle ne ménage pas les effets comiques. Je me suis ainsi beaucoup amusée durant ma lecture.
Mais on comprend très vite qu’au-delà l’aspect désopilant du cas, il y a anguille sous roche : une ligue au nom des plus étranges, un travail trop beau pour être vrai, un assistant trop parfait dont le seul défaut est une passion illimitée pour la photo… Ce sont tout autant d’éléments qui ne peuvent que mettre en éveil les sens du célèbre détective.
Néanmoins, je n’ai pas partagé l’avis de Sherlock sur le côté extraordinairement bizarre de cette affaire. Elle est certes très intrigante, mais les ficelles sont assez grosses pour qu’une partie soit rapidement compréhensible par le commun des lecteurs. Il se peut néanmoins que pour l’époque, l’histoire sorte réellement des sentiers battus.
Cela ne m’a pas empêchée de passer un excellent moment. J‘ai ainsi adoré voir l’enthousiasme très enfantin de Sherlock pour ce cas qui ne ressemble à aucune des affaires qu’il a traitées ou étudiées. Et, j’ai pris plaisir à suivre les pensées de Watson, ses questions légitimes et ses doutes.
Comme à l’accoutumée, notre docteur est en effet à la traîne n’ayant pas réussi à démêler les fils de l’intrigue. Il faudra donc attendre que Sherlock lui en explique les tenants et aboutissants pour qu’il saisisse l’ingéniosité du plan sans oublier, évidemment, d’en profiter pour s’extasier sur les capacités de déduction de son ami.
Je dois avouer que j’ai également bénéficié des lumières de Sherlock n’ayant pas non plus réussi à faire toute la lumière sur l’affaire. Et c’est frustrant, car une fois expliqué, tout semble si simple. Mais n’est pas Sherlock qui veut !
Enfin, j’ai beaucoup aimé la complicité grandissante entre Sherlock et Watson. Sherlock semble quelque peu s’humaniser aux côtés de son ami ce qui le rend de plus en plus attachant.
En conclusion, The Red-Headed League offre un moment de divertissement agréable faisant passer les lecteurs du rire au questionnement. Sans être originale pour notre époque, cette nouvelle comprend néanmoins quelques zones d’ombre qui rendront la lecture, si ce n’est palpitante, divertissante.
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