"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Quand j'ai eu dix-huit ans, Uncle SAM m'a dit qu'il aimerait bien mettre un uniforme sur mon dos pour aller combattre un gars qui s'appelait ADOLF. Ce que j'ai fait.
Alan Ingram COPE.Ce second des trois volets qui composeront La Guerre d'Alan retrace, de la Normandie à la Tchécoslovaquie, le trajet de l'unité de char d'Alan I. Cope en février 1945. Une parole belle et précise incomparablement retranscrite par Emmanuel Guibert.
Dans ce second album de La Guerre d’Alan, Emmanuel Guibert m’a fait suivre à nouveau les pas de cet homme, Alan Cope, jeune soldat étasunien de vingt ans qui vient de débarquer en France.
La Seconde guerre mondiale n’est pas finie car nous ne sommes que le 19 février 1945. Avec ses camarades, Alan monte dans des wagons 48 (prévus pour 40 hommes couchés et 8 chevaux). Le train s’arrête enfin devant un mur sur lequel est peint PARIS. Pas le droit de sortir…
Hélas, le train repart dans l’autre sens pour Gournay-en-Brie, en Normandie. Là, ils attendent deux mois car l’armée US a égaré armes et véhicules !
Alan retrouve Dominique D’Antona cantonné à proximité. Avec Francis, les voilà chez Monique de la Bruchollerie qui joue du piano pour eux. Quatre ans plus tard, il la retrouvera à Paris pour un concert. Elle jouera à nouveau « La Sonate au clair de lune », de Ludwig van Beethoven.
Tout au long de ce second volume, Alan Cope raconte une foule de petits détails, des plus anodins aux plus sérieux, très révélateurs sur ce que furent ces dernières semaines d’une guerre terrible.
Au passage, Alan n’oublie pas de faire les portraits de ses camarades : le sergent Marker (25 ans), Polski (23 ans), leur conducteur, et Kulik, le radio (22 ans). Les parents de ce dernier tenant un Delicatessen (épicerie) à New York, ils lui envoient beaucoup de colis de nourriture dont il fait profiter ses camarades. Enfin, il y a Kubacek, le staff sergent, pas trop aimé, comme Kraus, le caporal.
Les véhicules arrivent enfin. Ils sont nettoyés difficilement et c’est le départ vers l’est. Alan est fasciné par les petits villages et la campagne française. Enfin, il faut passer le Rhin sur un pont flottant pour aller jusqu’à Pilsen, en Tchécoslovaquie, sans traverser la moindre ville. Dans le nord Souabe, ils sont bien accueillis mais il faut poursuivre malgré fatigue et manque de sommeil.
À Pilsen, Kubacek prouve qu’il sait bien parler le tchèque mais il faut neutraliser des partisans avant de repartir pour Prague alors qu’Alan reçoit le grade de caporal.
Dans la capitale de ce pays, commence une opération destinée à gagner le plus possible de terrain avant l’arrivée des Russes, les Allemands préférant se rendre aux Américains. Seulement, les Russes sont vite à Prague et c’est le retour à Pilsen sans passer par la ville du fameux Pont Charles qu’Alan n’aura pas vu.
Le 8 Mai est passé. Alan et ses camarades attendent, font des rencontres, apprécient la bière locale. Il rencontre une jeune gitane qui lui laisse d’immenses regrets.
Une fois de plus, j’ai pu me régaler du texte si soigné, écrit de la main d’Emmanuel Guibert pour accompagner des dessins au trait varié et précis. Certains cartouches sont d’une netteté remarquable, d’autres beaucoup plus simples mais ce qui me frappe le plus, c’est l’expressivité des visages qui semblent tracés en quelques coups de crayon. Le tout est dans les teintes foncées, du gris au noir, les parties blanches donnant une profondeur remarquable à chaque dessin.
Bientôt, le volume 3 de La Guerre d’Alan.
Chronique illustrée à retrouver sur : https://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/
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