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La Gouesnière a probablement dû naître au Moyen Âge avec un simple territoire d'abord, puis quelques hameaux, avant l'édification d'une chapelle et la formation d'un bourg. Son histoire se confond avec celle de ses seigneurs et de son clergé. En 1181, le pape Luce III confirma le chapitre de Saint-Malo dans la possession de l'église de La Gouesnière et le plus ancien seigneur connu fut Etienne Goyon, qui vivait à la fin du XIIe siècle. Durant deux siècles et demi, sa famille demeura au manoir de la Cour, faute d'être suffisamment puissante et d'avoir le droit de construire un château avec donjon. Après être passée entre les mains de plusieurs familles, la seigneurie fut achetée en 1667 par Pépin, seigneur de Bignon, qui établit sa résidence au château de Bonaban dont il s'était porté acquéreur trois ans auparavant. Ainsi, à partir de cette date, la seigneurie de La Gouesnière fut rattachée à celle de Bonaban. Au temps des pillards normands, une motte féodale solidement défendue, puisqu'elle commandait les marches de Bretagne, abritait déjà les seigneurs de cette petite commune très ancienne dont le premier propriétaire aurait été Calphurnius, petit prince d'Écosse et cousin de Conan qui gouvernait l'Armorique pour les Romains, alors maîtres de la Gaule. D'abord simple baronnie, l'importante seigneurie de Bonaban qui s'étendait sur quinze paroisses, fut érigée en comté par un édit d'Henri II du 8 novembre 1553, en faveur de François de Maure, en récompense des services rendus au roi lors des guerres contre Charles Quint. Á l'allure guerrière du premier château dont il fit raser ce qui n'avait pas été dévasté par le temps, François-Guillaume Le Fer, dernier seigneur, préféra le confort d'une demeure opulente qu'il fit construire à grands frais à partir de juin 1776. Objet d'une violente agression peu après la fuite à Varennes de Louis XVI qui entraîna une recrudescence d'agitation et de défiance, le château, délaissé par sa propriétaire, fut ensuite vendu à moindre coût et retrouva sa splendeur d'antan. En 1816, un premier projet d'annexion de Bonaban à la commune de La Gouesnière suscita de très vives protestations. Les arguments du conseil municipal étaient nombreux et évoquaient notamment l'incompatibilité de l'esprit, des moeurs et du caractère des habitants des deux communes, et l'irrationalité de rayer de la liste des communes celle de Bonaban « qui est connue et marquante depuis tant de siècles ». Tous ces dissentiments disparurent lors de l'annexion ordonnée par Charles X, en 1829 et la nomination de M. Level, maire de Bonaban, à la tête de la nouvelle commune.
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