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La place accrue des images dans notre société ne s'accompagne pas, jusqu'ici, d'une réflexion critique sur la nature du signe figuratif. On considère trop volontiers que les différents arts n'offrent que des procédés techniques destinés à fixer des représentations acquises en dehors d'eux, ce qui autoriserait à les étudier en fonction des théories à la mode de la re-présentation automatique du réel et de l'information. L'auteur de Peinture et société se livre ici à une pédagogie de l'oeil en partant de l'étude d'un cas historique précis : le Quattrocento. Il examine le «milieu visuel», puis l'ensemble des conditions, sociales et mentales, qui, de Giotto et de Masaccio à Botticelli, Bellini et Giorgione, contribuent à l'éclosion d'un nouvel ordre visuel, d'une nouvelle géométrie de l'oeil et d'un nouveau pouvoir d'association combinatoire des formes. Ainsi se dégage l'idée que la peinture, loin de n'être qu'un doublet des langages, constitue un système autonome de signes conventionnels qui, de façon active et non passive, organise un champ déterminé et limité de l'expérience pour constituer un des modes permanents de la raison sélective.
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