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La figure du savant chez Shakespeare et Marlowe ; rêves de puissance et ruine de l'âme

Couverture du livre « La figure du savant chez Shakespeare et Marlowe ; rêves de puissance et ruine de l'âme » de Mickael Popelard aux éditions Puf
  • Date de parution :
  • Editeur : Puf
  • EAN : 9782130570127
  • Série : (-)
  • Support : Papier
Résumé:

En Angleterre, la Renaissance coïncida avec cette période de profonds bouleversements intellectuels que les historiens ont parfois décrite comme une véritable " révolution scientifique ".
L'époque de Shakespeare (1564-1616) et de Marlowe (1564-1593) fut donc aussi celle des premiers grands... Voir plus

En Angleterre, la Renaissance coïncida avec cette période de profonds bouleversements intellectuels que les historiens ont parfois décrite comme une véritable " révolution scientifique ".
L'époque de Shakespeare (1564-1616) et de Marlowe (1564-1593) fut donc aussi celle des premiers grands hommes de science anglais, de John Dee à William Harvey en passant par Thomas Harriot, ce génie universel qui fut à la fois mathématicien et ethnographe, et écrivit le premier traité scientifique anglais sur la " Virginie " et ses habitants. Nulle surprise, donc, à ce que le savant fasse son entrée sur la scène anglaise de la Renaissance, notamment sous les traits du docteur Faust dans la pièce de Marlowe, puis sous ceux de Prospéro dans La Tempête de Shakespeare.
Malgré les indéniables succès dont la communauté scientifique peut alors se prévaloir, l'image populaire du savant reste pourtant hantée par de tenaces préjugés : parce qu'il passe sa vie à contempler les idées, à lire et à étudier, voire à trafiquer avec le Diable, le savant est considéré comme un marginal, un mélancolique, ou un dangereux athée. Cette étude se propose de montrer comment Shakespeare et Marlowe se saisissent de ces clichés pour les transformer, par le biais de leur écriture théâtrale.
Loin d'épouser l'optimisme de Francis Bacon, qui croyait que la science pourrait élargir l'empire de l'homme sur la nature, Shakespeare et Marlowe proposent une vision plus ambiguë du savant, qui semble toujours pris en tenaille entre les rêves de puissance et la " ruine de l'âme ". Ce faisant, ils inaugurent une tradition littéraire qui se prolongera jusqu'à l'époque contemporaine : celle qui, du professeur Tournesol chez Hergé au Docteur Folamour de Kubrick, voit dans l'homme de science un personnage étrange et décalé, un spécimen d'humanité plus ou moins dangereux, et plutôt fou que sain d'esprit.

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