L'adaptation d'un classique de la littérature et un récit d'une sensibilité rare
Suite à l'insurrection menée contre les hommes, deux cochons règnent en maître sur la Ferme des Animaux. Napoléon et Boule de neige agissent au nom de la liberté pour régir une société nouvelle, égalitaire, où tous leurs Camarades seraient débarrassés de l'oppression des humains. Mais rapidement, des clivages apparaissent au sein de la classe dirigeante. Les intérêts personnels, la soif de pouvoir et les trahisons silencieuses risquent désormais de mettre à mal la grande révolution des animaux...
Initialement publié en 1945, La Ferme des animaux raconte les faiblesses humaines qui brisent les grandes idéologies et mettent en péril nos démocraties. Conte philosophique, allégorie d'une modernité saisissante, ce chef-d'oeuvre de George Orwell illustré par Odyr est une lecture plus que jamais essentielle pour décrypter les dangers qui guettent le monde d'aujourd'hui.
Après l'immense succès de l'adaptation graphique de 1984, l'autre roman culte de George Orwell est enfin publié en version illustrée, dans une nouvelle traduction inédite de Josée Kamoun.
L'adaptation d'un classique de la littérature et un récit d'une sensibilité rare
Voici une énième adaptation en BD de la fable politique et célèbre dystopie de George Orwell.
Cet album aux couleurs directes est une belle façon de découvrir un monument de la littérature du XXème siècle.
Dans la ferme du Manoir de Mr Jones, Sénateur, le plus vieux cochon réunit les animaux et leur parle de son rêve. Il les pousse à l’insurrection afin qu’ils reprennent leur liberté et ne soient plus exploités par les hommes et leur martèle que tout ce qui va sur deux pattes est un ennemi. Après la mort de Sénateur, Boule de Neige et Napoléon, deux autres gorets reprennent ses enseignements pour en faire un système de pensée qu’ils nomment « l’Animalisme » secondé en cela par La Jacte un jeune porcelet grassouillet. Les réunions secrètes s’organisent plusieurs nuits par semaine afin d’ instaurer les principes de « l’Animalisme » qui se décline en sept commandements qui devront régler la vie de tous les animaux de la ferme. C’est lorsque Mr Jones fortement alcoolisé, comme souvent, oublie de les nourrir que les animaux se révoltent, chassent les humains et brulent tout ce qui rappelle leur asservissement aux hommes.
Le temps passe les animaux triment pour le bien de la communauté et sont heureux, même s’ils se rendent compte que les cochons ne travaillent pas et mangent davantage, mais ne sont-ils pas les têtes pensantes. Rapidement, des divergences opposent Napoléon et Boule de Neige à la tête du pouvoir. Par de sournoises manœuvres et l’aide de ses chiens, retirés très tôt à leur mère et élevés secrètement pour lui obéir au doigt et à l’œil, Napoléon chasse Boule de Neige pendant que le non moins sournois La Jacte fait reconnaitre à tous le merveilleux sacrifice de Napoléon envers la communauté car il va devoir maintenant œuvrer seul à son très lourd fonctionnement. C’est tout naturellement que les cochons vont ensuite s’installer dans la maison du fermier, manger à sa table, dormir dans son lit. Tous se sentaient encore égaux malgré cette dérogation à la règle qu’ils s’étaient fixée de ne jamais résider dans la maison. Les années passent et la ferme semble s’être enrichie sans pour autant que les animaux eux-mêmes ne soient plus riches, sauf naturellement les cochons et les chiens. Toutefois tous gardent en eux le sentiment d’honneur et de privilège qu’ils éprouvent en tant que membres de la ferme des Animaux. Aucun n’a renoncé à ses vieux rêves et aucun n’appelle « maître » son semblable.
Mais par une belle soirée, en rentrant à la ferme après une journée de dur labeur, ils aperçoivent les cochons qui marchent sur leu rs pattes arrière. C’était le monde à l’envers. Après cela, plus rien ne les étonna…
C’est avec cette forme de satire digne de La Fontaine que George Orwell dénonce tous les régimes autoritaires et totalitaristes. Cette version édulcorée afin d’ être accessible au plus grand nombre me donne maintenant envie de lire le roman .
Les adaptations en roman graphique des romans de George Orwell ont eu le vent en poupe en 2021 ; après l'adaptation de 1984, voilà que la Ferme des animaux est à son tour l'objet d'une adaptation dessinée aux forts accents expressionnistes. Dans son roman à succès paru en 1945, Orwell, se livre à une allégorie assassine du régime révolutionnaire russe. L'écrivain montre comment même avec les meilleures intentions du monde, l'homme finit toujours par se trahir et pervertir ses idéaux. L'adaptation du texte me paraît réussie : bien que très condensé, les dialogues me paraissent réussir à rendre l'essence du texte. Cependant, et c'est très subjectif, je n'ai pas été sensible aux dessins de Odyr. Je les trouve très froids, très secs, et peu chaleureux.
Au cours de cette année, George Orwell n’a cessé d’être mis à l’honneur, avec de nouvelles traductions de « 1984 » et « La ferme des animaux », mais aussi des adaptations en bandes dessinées. C’est grâce à « lecteurs.com » et la fondation Orange que j’ai pu découvrir cette adaptation illustrée par Odyr et traduite par Josée Kamoun. Je connais bien le texte, pour l’étudier avec mes classes de 3ème, et cette nouvelle traduction m’a un peu perturbée au début, car les noms des personnages sont différents de ceux auxquels je suis habituée. Ainsi, Sage l’Ancien devient « Sénateur » et Brille-Babil laisse place à « La Jacte »...personnellement, j’avais une préférence pour les premières versions des noms.
Concernant l’histoire, on retrouve le propos critique d’Orwell, dénonçant dans un apologue aux allures de fable, l’enfer que devient une utopie quand elle n’est pas préparée, quand on veut l’imposer à toute force. Après avoir chassé les hommes de la ferme du Manoir, les animaux prennent le pouvoir et organisent la gestion de leur ferme… mais très vite, ils se laissent dominer par le cochon Napoléon qui met en place une véritable dictature. Peu à peu, les commandements qui garantissaient l’égalité de tous sont foulés, bafoués, pour n’aboutir qu’à un seul : « tous les animaux sont égaux mais certains sont plus égaux que d’autres ».
Orwell fait avec ce livre une analogie assez explicite et particulièrement critique à l'égard des conséquences de la Révolution bolchévique, et de la dictature stalinienne.
Après avoir lu les deux premiers tomes du « Château des animaux », j’avoue avoir été un peu déçue par cette adaptation : disons que c’est plutôt une jolie illustration du texte qu’une bande dessinée. Je m’attendais à des vignettes, des animaux individualisés et humanisés comme dans le livre, mais les dessins ne laissent que peu de place au mouvement, c’est dommage.
Merci beaucoup à Orange et aux éditions Grasset pour cette découverte, que je ne manquerai pas de partager avec mes élèves.
Après une année folle pour 1984 (pas moins de cinq adaptations), c'est au tour d'un autre roman culte de George Orwell d'être adapté en BD, "La ferme des animaux" (quatre BD et un roman illustré). Cet auteur visionnaire nous offre avec ce roman de 1945 une satire de la Révolution russe et une critique du régime soviétique. Dans cette fable animalière, les animaux se révoltent pour plus d'égalité et instaurent des règles simples de vie en communauté à commencer par : "Tous les animaux sont égaux" mais très rapidement le pouvoir est confisqué et les cochons se comportent comme les hommes qu'ils ont chassés en profitant de nombreux privilèges.
Les éditions Grasset avaient été les premiers à adapter 1984 avec une édition dense et sombre pour se rapprocher le plus possible de l'oppression décrite dans le roman. Cette adaptation est portée par Odyr (Peintre, auteur et illustrateur). Le parti pris graphique et scénaristique est très intéressant. On a l'impression que l'auteur a réalisé des tableaux auxquels il a ajouté les textes venant compléter l'histoire par les mots qui ont tous leur importance dans ce récit. Un pari osé mais réussi. En gardant le découpage en dix chapitres comme pour le roman d’origine et une pagination importance cela permet de conserver un très bon équilibre et de mieux comprendre les différentes évolutions du comportement des animaux.
Une belle réussite et un très beau travail de l'auteur pour cette adaptation fidèle à l'esprit du roman.
Un grand merci à la Fondation Orange qui m'a permis de découvrir Odyr un artiste de renom, mais inconnu pour moi.Selon les éditions Grasset :Odyr est né en 1967 à Pelotas au Brésil. Peintre, auteur et illustrateur, il a notamment co-signé la bande dessinée Copacabana (éditions Warum, 2014). Ses nouvelles et illustrations ont paru dans diverses publications brésiliennes et internationales telles que la Folha de São Paulo, O Globo ou encore Le Monde. Il vit actuellement à Porto Alegre, dans le sud du Brésil.
Certains dessins sont particulièrement réussis comme des paysages flamboyants dont on aimerait les avoir en peinture dans son salon !
J'ai relu avec plaisir l'histoire de "La ferme des animaux " thème actuel, s'il en est... C'est vraiment plus ludique de lire un chef-d’œuvre de George Orwell illustré de dessins réalistes et très colorés !!
Je recommande vivement cette très originale adaptation du livre de George Orwell....
Après l’entrée de ses œuvres dans le domaine public en 2020 et la cascade d’adaptations en bandes dessinées de son roman le plus connu « 1984 » qui s’ensuivit, voici qu’Orwell est à nouveau sous les feux de la rampe en cette fin d’année avec la parution dans le 9 e art de pas moins de trois adaptations d’un autre de ses ouvrages phares : « La Ferme des animaux ». La maison Grasset, après avoir publié la version de « 1984 » de Fido Nesti dans la traduction de Josée Kamoun, récidive avec un autre brésilien, l’illustrateur et bédéiste Odyr, aux pinceaux et une version inédite du texte par l’autrice française.
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Ce court roman, paru initialement en 1945 décrit l’insurrection des animaux de la ferme du Manoir qui prennent le pouvoir en en chassant leur fermier Mr Jones afin de créer une société égalitaire. Ils remplissent ainsi le vœu du cochon Sénateur qui prônait un discours animaliste fondé sur les principes d’égalité et de solidarité des animaux. Dans un premier temps, ces derniers s’organisent démocratiquement mais les cochons, qui sont les plus intelligents, vont rapidement s’imposer comme les chefs et se comporter de manière inique voire violente. Progressivement les idéaux promulgués vont être bafoués et le reste des animaux réduits à un état de servage encore plus déplorable que lorsqu’il se trouvaient sous le joug humain.
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Sous couvert de conte animalier, ce texte se veut en fait une critique cinglante du régime stalinien en particulier (on peut voir la caricature du petit père des peuples dans Napoléon et un avatar de Trotski dans Boule de neige), d’ailleurs, les exégètes du temps ne s’y trompèrent pas puisque le roman initialement écrit en 1943 ne put être publié avant la fin de la guerre car Staline était allié de l’Angleterre ! Puis il fut, au contraire, à l’aube de la guerre froide, brandi comme un étendard et même adapté pour la première fois en bande dessinée par Freeman et Pett en 1951 afin de toucher un maximum de personnes et largement distribué par l'Information Research Department britannique dans le cadre de ses opérations de propagande anticommuniste et en particulier aux pays du tiers monde ! Mais au-delà, c’est avant tout une fable sur les dangers inhérents à tout processus révolutionnaire. Orwell y critique notamment l'endoctrinement et la manipulation idéologique des masses, le culte de la personnalité du chef, la modification du passé par l'histoire officielle. Cette critique des totalitarismes et des sociétés de contrôle trouve, à l’instar de « 1984 », de troublants échos dans notre société actuelle.
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La traduction concise et efficace de Josée Kamoun (bien plus percutante à mon sens que celle qu’elle proposa pour « 1984) », révèle bien cette dimension du texte dont elle garde la substantifique moelle en s’en émancipant. Je suis moins convaincue en revanche par le travail d’Odyr. Si son jeu sur les couleurs s’avère intéressant (les vignettes s’assombrissent au fur et à mesure que le quotidien des animaux se révèle tragique), le traitement réaliste et la sagesse de la mise en page me gênent. On a plus affaire à une illustration qu’à une adaptation : on a de jolies peintures à l’huile qui peuvent même parfois rappeler les toiles de Rosa Bonheur mais pas vraiment de peinture au vitriol avec des animaux anthropomorphes et un rythme dynamique voire cartoonesque pourtant bien présent dans le roman. Quand Orwell écrivait « la Ferme des animaux », Calvo faisait paraître « La bête est morte » et l’on aurait aimé pouvoir retrouver dans l’album d’Odyr la même force que dans ce chef d’œuvre de la satire animalière… ce qui a été en revanche magistralement réussi par Félix Delep et Xavier Dorison dans leur variation libre autour de l’œuvre d’Orwell : « le château des animaux ».
Merci néanmoins à la fondation Orange et aux éditions Grasset de m’avoir permis de découvrir cet album.
Décidément, l’œuvre d'Orwell a le vent en poupe ces temps-ci, particulièrement au sein du 9ème art !
Après la publication de biographies plus ou moins fictives sur l'auteur et de nombreuses adaptations de "1984", c'est désormais au tour de "La ferme des animaux", probablement l'autre ouvrage le plus connu du célèbre écrivain britannique, d'être mis sur le devant de la scène.
La renommée de ce court roman transcende jusqu'aux frontières internationales et continentales, puisque cette nouvelle reprise en bande-dessinée, parue aux éditions Grasset, a initialement vu le jour en Amérique latine, sous la plume du Brésilien Odyr.
Ce dernier se démarque d'emblée de par son style graphique très particulier : les couleurs sont très vives, presque trop, et la manière un peu naïve de représenter les animaux évoque presque des illustrations pour un livre d'enfants.
C'est sans compter, bien sûr, la noirceur du texte ici illustré...
Odyr reprend quasiment tel quel l'ouvrage d'Orwell : les personnages (Napoléon, Boule de Neige, Boxeur...) sont les mêmes, et le point de départ de l'histoire est également identique.
Sénateur, le cochon, en a assez de la domination de l'homme sur les animaux au sein de la Ferme du Manoir, et prône un discours "animaliste", fondé sur des principes de fraternité et d'égalité entre les différentes bêtes de ferme.
À la mort de Sénateur, le "mouvement animaliste" continue de s'implanter chez les uns et les autres, en étant incarné notamment par les cochons, qui, une fois les hommes chassés de la ferme, imposent peu à peu leur domination sur le reste de leurs confrères...
L'intrigue générale est toujours aussi glaçante, et n'a rien perdu de sa pertinence : les différents éléments, annonciateurs de la mise en place d'une forme de totalitarisme à la Ferme des Animaux, sont insidieusement instaurés. La tension ne cesse de monter, au fur et à mesure que l'étau se referme de plus en plus étroitement autour de ce microcosme... L'idéal de départ, pourtant si attrayant, ne tarde pas à se muer en tyrannie.
Malheureusement, Odyr se contente ici de livrer une adaptation picturale de l’œuvre d'Orwell, sans y introduire de nouveaux enjeux, ou sans y instiller de nouvelles perspectives de lecture, à la différence de la magistrale série "Le château des animaux", réalisée par Dorison et Delep, qui confère une nouvelle envergure à ce classique littéraire indémodable.
Cette adaptation manque d'une réelle originalité pour sortir du lot et réactualiser le propos originel d'Orwell.
Toutefois, Odyr a le mérite de préserver la force évocatrice du récit initial, en nous rappelant qu'en ces temps troublés, la question de l'égalité et la menace des totalitarismes qui ne se revendiquent pas clairement comme tels sont toujours cruellement d'actualité...
(Merci à la Fondation Orange pour l'envoi de ce roman graphique).
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