"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
La révélation d'un nouvel écrivain, au ton singulier. C'est en Belgique, dans l'Ardenne, au village de Sarteau.
Deux personnages principaux : Évariste Lejeune et Charles Lambert. Le premier est clerc de notaire, et c'est à lui qu'on s'adresse lorsqu'on a besoin d'une plume avisée. Charles Lambert, trente-cinq ans, vit sur la plus belle ferme de Sarteau, en compagnie de ses tantes Philomène et de Camille. Quand les deux vieilles demoiselles meurent, Charles se retrouve seul et songe à se marier : il demande à Évariste de rédiger pour lui des annonces matrimoniales qui paraîtront dans le journal local. Elles demeurent sans écho, jusqu'au jour où, dans un catalogue intitulé Le Bonheur des îles, qui présente de jolies indigènes cherchant mariage , Charles découvre la femme de sa vie. Hélas, c'est une jeune femme toute proche de la mort qui apparaît : Opportune est atteinte d'une leucémie et c'est pour se faire soigner en Europe qu'elle a choisi le stratagème de l'annonce. Le mariage est néanmoins célébré dans la chambre de l'hôpital où s'éteint Opportune, et c'est là que la vérité sur l'origine de Charles éclate, lorsqu'on entend le maire lire l'acte de mariage : ... Lambert Charles, né Lévi Saül, fils de Lévi Abraham et de son épouse Cohen Rachel, à Anvers, le 4 mai 1940, reçu en adoption par Lambert Philomène... Stupéfaction, émoi dans le village. Peu après, un certain nombre de calamités (récolte pourrie, fièvre aphteuse) s'abattent sur le village. La faute à Charles, ce juif ? À Opportune, cette étrangère ? Et même, un soir de tempête, le feu prend à la ferme de Charles, qui y périt... Évariste part alors à la recherche d'éventuels héritiers de Charles. A Anvers, il apprend que Rachel Lévi avait confié son fils Saül en 1942 à Philomène, juste avant d'être déportée, et que c'est ainsi que le bébé était devenu Charles Lambert... Allant plus loin, Évariste découvre que la vérité vraie est différente : la mère de Saül, c'était Philomène qui, pour éviter le scandale au village, a accouché chez Rachel, qui a élevé le gamin jusqu'en 1942 où, devant le péril, elle l'a remis à sa véritable mère, Philomène. Et le père qui était-ce ? Eh bien, c'est Évariste lui-même qui, un jour d'été, alors qu'il s'était lancé avec Philomène à la recherche d'un taureau échappé, fut littéralement possédé par celle-ci... Étrange histoire, pleine de surprises étonnantes, que la subtilité du récit rend fort crédibles. Mais au-delà de l'histoire, c'est l'écriture qui fait tout le prix de ce roman, avec son accent singulier et un humour très personnel : une langue qui se savoure avec bonheur, la peinture d'une petite société, ses personnages pittoresques et ses moeurs souvent réjouissantes... On sourit souvent, et on est ému.
"La femme manquée" n'est pas mon premier roman d’Armel Job. Il a atterri dans ma PAL après avoir participé à La Place du livre de poche à Huy, où j'ai eu le plaisir d'entendre une interview d'Armel Job.
C'est ce résumé, bien sûr, qui m'a attirée mais aussi le fait que "La femme manquée" soit le premier roman de cet auteur publié dans la collection Espace Nord (dont le catalogue est entièrement consacré à la littérature francophone de Belgique) :
"Charles a trente-cinq ans, possède une belle ferme à Sarteau en Ardenne et rêve de trouver une femme... Il s'adresse au clerc de notaire, Evariste Lejeune, pour rédiger des annonces matrimoniales. Échec. Puis réussite, lorsqu'il découvre dans un catalogue exotique, sous la rubrique "Jolies indigènes cherchant mariage", l'épouse idéale. Arrive Opportune, jeune femme d'outre-mer qui meurt le jour même de ses noces. C'est alors que se révèle l'identité du pauvre Charles Lambert - révélation qui bouleverse le village et la vie d'Evariste Lejeune..."
Dans ce roman, Armel Job dénonce le racisme "ordinaire", la faible capacité d’ouverture aux autres cultures, dans un petit village des Fagnes belges où on va voir que les habitants, habitués à vivre en vase clos, sont prompts à tourner le dos à l’inconnu… Avec beaucoup de finesse, l'auteur décrit la vie de ce village rural - où les gens qui s'écartent des sentiers battus dérangent, font peur - et montre combien des sentiments négatifs comme la moquerie, l'indifférence, voire la méchanceté, peuvent vite réapparaître chez des gens ordinaires...
J'ai aimé ce livre, comme les autres de cet auteur lus jusqu'à présent.
C'est une histoire pleine de rebondissements, très facile et agréable à lire, et dans laquelle il nous fait passer du rire aux larmes en à peine quelques pages.
Ce que j'ai particulièrement apprécié, c'est que la "réalité" est bien différente de celle à laquelle je m’attendais au début du roman et notamment à la lecture du résumé. Je n'en dirai pas plus, à part que la fin est vraiment inattendue...
Cet écrivain ne me déçoit jamais et arrive toujours à me surprendre
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