"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Cela fait un moment que son canapé est devenu le compagnon privilégié de ses journées d'ennui. Un appel va pourtant réussir à l'en sortir : son ami Henry a besoin qu'il s'occupe de son jardin et de son chien pendant son absence. Un mois de vacances sur la mystérieuse et très retirée île de Sainte-Pélagie, pourquoi pas ?
Ce n'est pas le maire insulaire qui va le dissuader malgré la mise en garde de ce nain fumeur de cubains : « Ici les gens sont devenus cinglés. » L'atmosphère de folie douce de l'île va faire souffler un vent de tempête sur sa morne vie. Et c'est le fond des chaussures tapissé de sable qu'il rentrera chez lui... ou pas.
« Guillaume Siaudeau a du talent et mérite qu'on le lise et s'enthousiasme. » Daniel Martin - La Montagne
La dictature des ronces, je connais, je la subis dans mon jardin, alors ce livre avait de quoi me plaire. Une grosse envie de savoir comment le narrateur allait s’en sortir.
C’est qu’il en est plein de ronces notre narrateur ! Les ronces du désespoir, les ronces du désarroi, les ronces du renoncement, les ronces de l’ennui. Oui, tout allait mal chez lui. Son meilleur ami du moment, enfin, plutôt celui de ses fesses : un canapé. Il s’y enfonce au propre et au figuré. Heureusement, Harry, en lui proposant de garder sa maison et son chien, sur l’île de Sainte Pélagie, va lui permettre de rompre la relation très étroite qu’il a avec ce meuble. Sainte Pélagie, dans les temps anciens, était une prison. Quitter la prison de son canapé pour la prison d’une île, est-ce bien raisonnable ?
Cette île a une réputation bizarre, même le maire, rencontré à l’embarcadère, n’y recommande pas les séjours, c’est dire.
Outre Snoopy, capitaine du navire faisant la navette avec le continent toujours plus que moins ivre, il fait de très curieuses rencontres. Un petit garçon aveugle qui, assis sur la jetée, appelle son père dès qu’il entend un bruit. Il se soule avec Snoopy et ses copains qui l’emmènent sur une île mystérieuse pêcher des étoiles. Il fait la connaissance d’une bibliothécaire qui ne prête que des livres tristes et joint au prêt un mouchoir en papier, d’un lanceur de couteaux en mousse… Il se promène avec le chien à trois pattes d’Harry et découvre l’île qui, petit à petit, le prend dans ses bras. Il désherbe le jardin d’Harry, ôte les fameuses ronces, subit une grosse tempête, fait connaissance avec son curieux voisin… Tant et si bien que le mois passe à une vitesse folle et qu’arrive le retour de son ami. Il a débarrassé le jardin d’Harry de ses ronces et son esprit se libère, après en avoir récolté les mûres qui ont la saveur d’un bon livre, de ses propres ronces.
« Bonjour Monsieur, vous avez pensé à mettre du sable dans vos chaussures ? » le gamin qui lui pose cette question peut paraître farfelu, mais…
Une lecture qui m’a enchantée. Une jolie façon d’évoquer le spleen du trentenaire ne quittant pas son nombril des yeux. L’écriture de Guillaume Siaudeau est charmante, délicate, teintée d’humour, d’ironie. Une jolie découverte lue en une soirée.
Il ne me reste qu’à m’attaquer aux ronces qui commencent à emprisonner le sapin. J’avais apprécié, toujours du même auteur « La fractale des raviolis » de Pierre Raufast.
J'avais lu ici ou là quelques élogieuses critiques et je me suis laissée tenter par ce court roman. Je ne serai pas aussi dithyrambique que d'autres lecteurs...
Si les chapitres brefs se faufilent avec un certain plaisir les uns derrière les autres, si la fantaisie est là, au détour de chaque page, ce roman me laisse un peu sur ma faim. C'est dommage parce qu'au delà des situations souvent cocasses (et franchement zinguées parfois), on sent qu'il y avait matière à écrire plus.
L'auteur ne s'en cache pas et avoue d'ailleurs dans la postface préférer disputer son territoire de sieste au chat et n'avoir écrit ce texte que dans le but d'amuser le lecteur...ça m'aura distraite une heure mais j'ai bien peur de ne pas garder grand souvenir de cette lecture !
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