"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
« Le premier jour d'absence il était descendu à l'heure du déjeuner pour l'attendre dans le parc, caché derrière l'arbre d'où il observait la sortie de ses subordonnés. Il avait ensuite vérifié les registres de la badgeuse. Aucune trace d'elle. » Un jour, Eva Silber disparaît volontairement. Pourquoi a-telle abandonné son métier, ses amis, son compagnon, sans aucune explication ? Tandis que, tour à tour, ses proches se souviennent, le fait divers glisse vers un récit inquiétant, un roman-enquête imprévisible à la recherche de la disparue.
Un livre bien plombant à quatre voix.
La première est celle de Franck, patron malsain et harcelant.
La deuxième de Marie-Claude, collègue un peu trop gentille.
La troisième celle de Paul, amoureux transi.
La quatrième d'Eva, où l'on va enfin comprendre ce qu'il lui est arrivé.
L'ensemble est pesant...
Je n'ai pas accroché du tout. Quatre personnages. chacun nous raconte une histoire sur la vie d' Eva. Pourquoi a-t-elle disparue ? Attendre la fin du livre pour cette chute... du temps de perdu. Dommage, le titre paraissait prometteur.
Dans ce roman on découvre tour à tour trois voix. Celle de Franck, de Marie-Claude et de Paul. Trois voix qui ne se placent pas dans la même temporalité, mais qui nous racontent la même histoire. Celle d'Éva Silber, une jeune femme ordinaire, qui disparaît subitement.
L'un a été son patron, l'autre son amie et le dernier son compagnon. Tous nous racontent leur version de la même personne. Ainsi, on découvre Éva sous différents regards, différents angles. Un peu à la "dis-moi qui tu fréquentes, je te dirais qui tu es..." enfin presque, ici on découvre rapidement que le regard des autres est un prisme déformant.
Chacun dresse un portrait d'Éva imprégné de ses propres faiblesses. Chacun l'imagine à son image. Chacun imagine avoir eu un impact fort dans son parcours de vie. Chacun s'imagine impliqué dans les raisons de sa disparition.
Eva, on la rencontre dans la dernière partie, avec elle on raccorde les différents témoignages. On comprend un peu mieux, mais l'impression est éphémère, comme un mirage. Eva c'est avant tout des secrets et des abandons. Ceux qui pensent l'avoir saisi sont eux-mêmes complètement perdus.
Verdict : L'auteur nous propose un roman choral, avec un chassé-croisé dans le temps, hautement maîtrisé ! C'est complètement fou, je n'ai rien vu venir ! L'écriture est d'une sobriété chirurgicale, plus parfaite que le mot parfait. Chaque mot est à sa place, chaque virgule à un sens. Je suis ressortie de cette lecture secouée.
Eva a un travail. Certes, un travail fastidieux puisqu’elle rentre des statistiques dans des tableaux impersonnels. En fait Eva inventorie chaque jour, croix après croix, des morts sans nom et sans famille. Jusqu’au jour où la mort d’un petit enfant vient perturber sa vie. A partir de ce jour-là, Eva n’accepte plus… Et un jour, Eva Silber ne revient plus au bureau. Disparue, volatilisée ! Mais comment peut-on disparaître ainsi ?
Dans un roman construit en quatre parties, Franck, Marie-Claude, Paul, puis Eva racontent et essaient de comprendre. Chacun raconte sa relation avec Eva, son parton à l’attitude malsaine, sa collègue faussement compatissante, puis cet inconnu qui deviendra son amant transi. Mais auraient-ils dû voir, comprendre ? Pourquoi le silence, cet abandon, cette désertion ?
Les personnages dévoilent peu à peu ces parts d’humanité ou de violence, de silence et de secrets, de solitude et d’incompréhension qu’ils cachent aux autres, et qui posent questions. Voilà un roman surprenant et un peu désespéré qui ne nous laisse pas indifférent, qui interroge sur la place que l’on occupe dans la société, et qui l’air de rien dérange notre confort quotidien.
Chronique complète ici https://domiclire.wordpress.com/2018/02/25/la-desertion-emmanuelle-lambert/
Eva Silbert a disparu
Quatre parties dédiées à quatre personnages pour tenter d’élucider ce mystère
Frank, son patron qui abusa beaucoup d’elle, il faut bien le dire, et se sent responsable de cette disparition
Marie-Claude, sa collègue et amie qui s’interroge et se remet en question
Paul, son amant, un homme étrange, hors norme
Eva elle-même
Elle semble paumée cette Eva. Passive dans ses relations, trop impliquée dans son boulot, un peu portée sur la bouteille….
Une étrange histoire pour une étrange fille
Une angoisse et un mal-être planent tout au long de la lecture
Selon les personnages, leur vision d’Eva est différente
Mystère ? rêve ? réalité sordide ? folie ?
Elle nous fait passer par tous les stades cette Eva, et laisse pas mal de zones d’ombre.
Emmanuelle Lambert, d’une écriture originale et soignée, nous entraîne dans toutes ses dérives et nous lrend fascinante.
Pourquoi disparait-on ? Comment du jour au lendemain peut-on volontairement s’effacer, en ne laissant aucune trace ?
Dans ce roman choral, Emmanuelle Lambert nous propose un fragment de la vie d’Eva Silbert évaporée sans plus jamais donner signe de vie.
Dans un premier chapitre c’est le chef de service d’Eva qui s’exprime. Nous découvrons un être froid, calculateur, harceleur. Il a l’habitude de noter les faits et gestes de ses subordonnés, n’hésitant pas à les suivre dans leurs vies privées. Eva particulièrement vulnérable est sa cible privilégiée.
Marie-Claude connait une toute autre Eva, elle était son amie et nous en parle avec tendresse.
Le ton change totalement, brutal dans la première partie, les mots se font caresses.
Paul l’amant mystérieux, essaie de parler d’Eva qu’il aime à sa façon.
Dans la dernière partie du roman, Eva prend la parole.
« La désertion » est un roman étrange et envoûtant. J’ai eu un peu de mal à entrer dans cette lecture, le début m’a semblé opaque et difficile à suivre.
Mais rapidement, un peu comme une fenêtre qui s’ouvrirait pour laisser pénétrer la lumière, l’histoire se met en place, les personnages prennent corps.
La fin est aussi inattendue qu’éblouissante.
J'ai trouvé ce roman raffiné et doux, entre rêve et réalité, tendre jusque dans les difficultés, émouvant et grave.
J’en ressors avec la conviction d’avoir rencontré à travers les phrases de l’auteur, une Eva magnifique qui a pris une place certaine dans un coin de ma mémoire.
Je ne connaissais pas Emmanuelle Lambert et je remercie très vivement les Editions Stock qui m’ont permis cette belle découverte via NetGalley.
Eva Silber a disparu du jour au lendemain sans laisser aucune trace derrière elle. Pourquoi ? C’est à cette question que les différents protagonistes de ce roman polyphonique essaient de répondre, à moins qu’ils tentent surtout de comprendre leurs relations avec elle. Qu’est-ce qui a été le déclencheur ? Quels étaient les signes avant-coureurs ?
Nous suivons tour à tour les récits de trois personnages. Nous avons tout d’abord Franck Bourgoin, le patron. C’est un voyeur suivant à la trace son personnel et ayant eu une relation étrange avec Eva. Le deuxième personnage est Marie-Claude Chevalier, sa collègue et unique amie au travail. Là encore, la relation entre les deux est spéciale et surtout se réduit à néant suite à un incident. Enfin, il y a Paul Serge, son amant rencontré devant un hôpital.
Tous se remémorent et racontent leurs visions d’Eva forcément différente pour chacun mais avec cependant de nombreux points communs notamment sa solitude, le sentiment qu’elle était à part, déconnectée des autres. Nous lecteurs, nous suivons pas-à-pas leurs recherches comme dans une enquête policière.
La dernière partie axée sur Eva permet de comprendre la disparition et surtout nous montre des éléments surprenants et une facette bien différente de celles évoquées par les précédents narrateurs. Et si être humain était excluant ? Est-ce une tare, une étrangeté pour notre société d’être dans l’émotion, l’humanité ? Devons-nous accepter cet état de fait ?
Plutôt déconcertée par le récit au départ, j’ai vraiment pris conscience de ses valeurs et de son sens au fur et à mesure de la lecture. Sans être un grand roman, il ne laisse pas indifférent et interroge. Il plaira autant qu’il déplaira. De toute façon, n’est-ce pas le but d’un roman aussi ?
Ce roman, j’aurais aimé l’aimer.
Je me disais que ce livre (voyageur : fabuleux concept Stock au passage) était écrit « pour moi » : un mystère instauré par un titre prometteur , le sujet (une disparition)…
Si j’ai trouvé l’écriture intéressante à plusieurs titres, l’histoire en elle-même m’a hélas laissée complètement sur le côté.
J’avoue m’être quelque peu perdue dans les témoignages et l’espace spacio-temporel…
Même si ce n’est pas du tout mon genre dans l’absolu je retentirai certainement sa lecture.
Parce qu’un livre qui dérange autant ne peut pas laisser indifférent !
Mon billet sur https://arthemiss.com/la-desertion-demmanuelle-lambert/
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