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Un champion d'échecs russe participe à un tournoi qualificatif pour le titre mondial. Au fur et à mesure des parties, comme monte progressivement un suspense intense, l'homme vieillissant se remémore les étapes importantes de sa vie : ses succès de jeunesse, sa découverte du haut niveau, ses années de labeur auprès de Karpov, puis son exil en France, loin de cette URSS qui a façonné son destin. Au-delà des peines et des désillusions, au-delà de la solitude, la passion perdure, à fleur de peau. Alors que les rondes se succèdent et que nous partageons ses émotions les plus intimes, son ambition intacte nous porte à espérer : cette dernière ronde le mènera-t-elle enfin à la consécration ? Un premier roman rare, à la construction haletante, véritable plongée dans l'univers des échecs. Surtout, la radiographie d'un champion qui oscille en permanence entre la nécessité d'accepter ses limites et la poursuite inlassable de son rêve.
Un septuagénaire fait le bilan de sa vie pendant un tournoi d’échec. Né en Russie, expatrié en France, il nous raconte dans les détails, toute l’intimité de sa vie, ses croyances et ses désillusions, ses victoires comme ses défaites. Sans cachotterie, il nous livre un témoignage de sa vie.
Le roman se déroule pendant un tournoi international d’échec permettant aux meilleurs de pouvoir prétendre au cercle très fermé des Grands Maîtres, champions du monde. Pendant onze confrontations, cet homme nous raconte donc entre deux coups, sa vie.
Entre explications de sa tactique pendant une partie avec des détails poussés à leur maximum en décrivant jusqu’à la case sur laquelle il pose son pion, et mémoires figées, l’auteur nous propose ici plus qu’un témoignage, c’est une vie passée au crible d’un homme qui se confesse à lui même, face à face, entre lui et lui, entre le jeune homme qu’il était et le vieillard qui dresse le bilan d’une vie simple, mais bien remplie malgré tout
J’avoue ne pas trop avoir apprécié les détails des parties d’échec, n’amenant pas grand chose finalement à l’histoire qui elle est poignante. Un résumé succinct de ses onze parties n’aurait rien enlevé au roman.
Avec une écriture très fluide, simple et sans prétention, l’auteur vous fait découvrir cette vie banale, mais malgré tout passionnante. Pas de reproche, ni de jugement, mais avec beaucoup d’humilité, cet homme sait ce qu’il vaut et se raconte à lui-même, avec toujours l’espoir d’un rêve qui ne l’a jamais quitté depuis son enfance, être le meilleur.
A la lecture de ce roman, je comprends tout de suite que l'auteur est un passionné du jeu d'échecs. Il décrit parfaitement la fièvre des tournois, la démarche intellectuelle constante du joueur et détaille aisément les différents coups (quoique je n'a*étais pas capable d'en vérifier la véracité).
Grâce à ce roman, j'en sais un peu plus sur l'organisation des tournois et sur la sélection du futur champion du monde.
Mais bien au-delà du jeu, c'est l'histoire d'un septuagénaire qui a vécu sa passion au détriment de sa vie personnelle. Les paragraphes des rondes du tournoi s'intercalent avec ceux du passé.
Depuis l'enfance, ce jeu est une passion pour le narrateur qui ose même avouer que cela passe avant ses enfants qui ne sont que la normalité de l'existence. Aujourd'hui, son seul lien "familial" reste avec le fils de sa dernière compagne française parce que lui, connaît et apprécie les échecs.
Inutile d'insister sur l'importance de ce dernier tournoi, après avoir mis sa carrière de joueur de côté pour entraîner l'un des meilleurs joueurs (Karpov), il revient sur la vraie scène. Et l'auteur sait montrer l'envergure de cet enjeu.
Même si je ne connaît rien au jeu, j'ai saisi le climat de ces quelques jours importants, j'ai vibré avec le narrateur lors de ces parties cruciales de l'ultime sélection.
Si toutefois, ce vieil homme est ambitieux, égoïste, j'avais envie qu'il réussisse car une telle passion mérite un couronnement.
Ce que je souhaite aussi à l'auteur car sa passion transparaît au fil des lignes. La construction et l'émotion du livre montrent une grande maîtrise et ce premier roman est très prometteur.
Un champion d’échecs russe, en fin de carrière, se remémore les étapes importantes de sa vie.
11 chapitres comme les 11 rondes du tournoi qualificatif pour le championnat du monde d’échecs. Son dernier tournoi ?
Ilf-Eddine, l’auteur, joueur d’échecs lui-même, connait parfaitement le milieu fermé des salles obscures des tournois d’échecs.
Il sait décrire les émotions, souvent violentes, ressenties par le joueur, seul, devant les 64 cases.
Comme dans la vie, le joueur doute, s’apeure, tremble, rêve, perd et gagne...
La solitude (dévorante ?) du joueur d’échecs de haut niveau (comme celle du gardien de but) est ici bien évoquée : «Je savais que Kennedy s’était fait assassiner, que nos chars avaient mis bon ordre à l’insurrection tchèque, que Lev Yachine était le meilleur gardien de but du monde...Mais, par-delà l’intérêt de façade que je croyais bon de manifester, par-delà le respect des convenances, j’étais en réalité un spectateur passif pressé de revenir à ce qui comptait vraiment pour lui - les échecs, les échecs über alles."
Tout au long du livre, le lecteur revivra l’Histoire des échecs avec un grand H : la fameuse école soviétique des échecs, la guerre froide entre le fou-génial américain Fischer et le communiste Spassky, la bouleversante arrivée des logiciels informatiques et ses moteurs de recherche de variantes. Et puis aussi les petites histoires des joueurs d’échecs épicées d’anecdotes savoureuses.
Grâce à son style «facile à lire» (et ce n’est pas dépréciatif !), l’auteur nous lie d’amitié avec ce vieux passionné. Les moments rappelés de sa vie privée notamment sont très émouvants. Bien sûr quelques passages "échiquéens" pourront rebuter les novices du jeu (ou bien liront-ils peut-être cela comme une sorte de poésie occulte ?). «pousseurs de bois», eux, apprécieront !
Un livre plaisant à lire.
Remarquablement écrit, ce roman tient en haleine jusqu'au bout et même pour un ignare dans ce jeu -je ne connais que très vaguement le déplacement des pièces- il est passionnant. Même les détails des parties jouées, avec les cases nommées, les phases de jeu décortiquées ne m'ont pas rebuté. Je les ai lus vite non pas parce qu'ils ne sont pas intéressants, mais parce qu'ils font monter le suspense, même si je suis bien incapable de visualiser la partie avec ces indications de l'auteur (un amateur d'échecs y trouvera sans doute son compte voire y prendra son pied !)
Un premier roman qui dresse le portrait d'un homme vieillissant, solitaire, qui a tout donné à sa passion et qui veut encore lui donner beaucoup, jusqu'à la fin, un homme qui se sent décliner irrémédiablement, un vieil homme très attachant et bien décrit : je peux là saisir les raisons qui font que cet homme passe à côté des autres sans s'y intéresser : lui-même n'y peut rien, sa passion est la plus forte. Belles phrases, souvent longues, sens de la construction de la phrase, Ilf-Eddine montre un style personnel travaillé et abouti.
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