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« Quand Guillaume Agnelet a quitté la barre, j'ai baissé la tête, je tremblais. Sur mon carnet j'ai griffonné mise à mort d'un homme. Deux jours après la déposition du fils, la cour d'assises a déclaré son père, Maurice Agnelet, 76 ans, coupable de l'assassinat de sa maîtresse et l'a condamné à vingt ans de réclusion criminelle. L'affaire avait trouvé son épilogue judiciaire.
Mais une autre histoire était venue la culbuter, tout aussi dense et douloureuse. Elle se passait juste à côté, elle avait duré presque aussi longtemps et on n'en avait rien su, rien deviné. J'avais la scène sans les coulisses. La lumière, sans les ombres. J'ai voulu comprendre. »
Un récit réel légèrement fictionnalisé pour les besoins du livre sur l'une des plus célèbres affaires judiciaires des 40 dernières années, avec la mystérieuse disparition d'Agnès Leroux à l'automne 1977, alors riche héritière du Palais de la Méditerranée.
Trois procès sur près de 30 ans dont le dernier en avril 2014 qui aboutit à une condamnation du principal suspect et amant de la victime, Maurice Agnelet.
Ce livre est avant tout celui du témoignage du deuxième fils d'Agnelet à charge contre son père, Guillaume, qui après l'avoir défendu bec et ongles au cours des deux premiers procès, décide de se libérer d'un poids trop lourd pour sa conscience.
C'est donc l'histoire d'un lourd secret de famille avec à sa tête un patriarche à la personnalité écrasante et manipulatrice. Le livre devient très vite une sorte de huis clos psychologique au sein de cette famille marquée et anéantie par ce terrible secret, tout en cherchant à rester soudée.
Le lecteur se laisse embarquer dans cette lecture prenante et fluide qui se consacre à cette affaire du côté de la famille de Maurice Agnelet. Un bon moment de lecture.
Je ne connaissais pas cette affaire : Maurice Agnelet est accusé du meurtre de sa maîtresse Agnès Leroux commis en 1977. Le livre met avant tout le doigt sur l'impact de l'affaire sur la famille de Maurice Agnelet et notamment sur son deuxième fils Guillaume. Cette histoire, les enfants Agnelet ont grandi et se sont construits avec. Pendant des années Guillaume a soutenu son père qui plaidait l'innocence, il l'a aidé à préparer sa défense, l'a hébergé, il a agi comme un bon fils. Seulement il sait que son père est coupable et ce secret, dont personne ne veut parler dans la famille, personne ne veut le reconnaître à haute voix, va le détruire, le ronger tant et si bien qu'il va lâcher son père et parler.
C'est tout le poids du secret, les années d'affaires, de procès dont il est question ici. C'est compliqué de parler de mon ressenti car ici ce n'est pas de la fiction, c'est une histoire vraie, les gens ne sont pas des personnages mais des personnes, ce n'est pas une invention ce sont des faits décrits, des paroles retranscrites, des vies gâchées. En ayant conscience de ça, ça devient une lecture difficile mais clairement intéressante mais surtout très triste.
Dès les premières pages, on ne peut qu’être happé par cette histoire à la fois bouleversante et palpitante. Une mystérieuse disparition, un secret de famille, un feuilleton judiciaire, la personnalité indéchiffrable de
Maurice Agnelet : tous les éléments d’un bon polar sont réunis. Ce n’est pourtant malheureusement pas une fiction.
Ce récit de Pascale Robert-Diard est saisissant et, par son style fluide et sans fioritures, elle sait nous emmener avec grâce dans les abysses de ce secret si longtemps gardé, jusqu'à sa fracassante révélation. Palpitant, percutant, bouleversant, sont autant d'adjectifs qui siéent à merveille à ce témoignage sans fards.
L’histoire, dès les premières lignes, nous semble familière car cette fresque judiciaire, l’une des plus médiatisées de tous les temps, tout le monde la connaît. À l'automne 1977, Agnès Le Roux, héritière d'un célèbre casino niçois, disparait dans des circonstances plus que mystérieuses. En 2014, après un long
marathon judiciaire, son ex-amant Maurice Agnelet est condamné à vingt ans de réclusion criminelle par la cour d'assises d'Ille-et- Vilaine lors de son troisième procès. C’est cet ultime rendez-vous judiciaire que nous vivons aux côtés de l’auteur. Et nous sommes, comme elle, surpris, bouleversés, lorsque se
produit un revirement inouï : longtemps soutien principal de Maurice Agnelet, son fils, Guillaume, accuse son père du meurtre, révélant ainsi le macabre secret de famille.
« La loi, qui connaît mieux la vie qu'on ne le dit parfois, a prévu des cas comme ça. Elle dit que lorsqu'on est le père, la mère, le frère, la soeur, l'enfant ou le conjoint de l'auteur d'un crime ou d'un délit, on ne peut être puni pour ne pas l'avoir dénoncé. Que se taire n'est pas un délit pénal mais un conflit moral qu'il appartient à chacun de résoudre comme il peut ».
L’apothéose de ce récit est la confrontation entre Guillaume et son frère Thomas aux allures de fratricide. La déposition de Guillaume a, pour son clan, le goût amer de la trahison et on ne peut imaginer que cette famille soit à nouveau réunie un jour. Ce procès a scellé à jamais son implosion, au nom de la vérité.
En reposant le livre, le lecteur sera pourtant saisi d’un vertige. Et si Guillaume avait menti ?
« La question est de savoir pourquoi il est en souffrance » (p.197).
Pascale Robert-Diard, chroniqueuse judiciaire au Monde, fait de la réalité du romanesque. La déposition, véritable thriller psychologique, vous entraine au sein de la famille Agnelet tourmentée par l’affaire Agnès Leroux.
Maurice Agnelet a été condamné par la cour d’assises d’Ille-et-Vilaine en avril 2014 à vingt ans de réclusion criminelle pour l’assassinat de sa maîtresse Agnès Leroux, jeune héritière d’un casino niçois, âgée de 29 ans au moment de sa disparition en novembre 1977. Bien qu’il ait toujours contesté les faits, et que ni le corps de la jeune femme, ni sa voiture aient été retrouvés. Cependant, élément troublant, cette même année, l’héritière du Palais de la Méditerranée vend ses parts pour trois millions francs à un concurrent. La somme est placée, tout d’abord, sur un compte à Genève au nom des deux amants. Peu de temps après sa disparition, l’argent est mis sur un autre compte au seul nom de Maurice Agnelet.
Au travers de Guillaume, le cadet de Maurice, l’auteur s’extirpe du temps judiciaire et de ses échéances pour conter ces histoires de famille. Ces secrets qui ont su décimer la famille Agnelet, et qui nous rappelle que les actes des parents impactent aussi leurs progénitures. « Tous ces éléments, je ne les ai pas réclamés ils me sont tombés dessus » (p.165) déclare Guillaume qui finit par témoigner contre son père après l’avoir soutenu lors des deux précédents procès. Rongé depuis son plus jeune âge, il n’a que huit ans au moment de la disparition d’Agnès Leroux, par les déclarations immenses de sous-entendus de ses parents, il va s’opposer à toute sa famille, sa mère Anne et son frère ainé Thomas en déclarant que la vérité est connue de tous depuis le début : leur père sait où se trouve le corps de sa maîtresse. « La suite fut un long fracas. L’explosion en direct et en public d’une famille et de ses secrets » (p.16).
La déposition, a cette capacité d’arriver à vous happer, de vous tenir en haleine autour d’une affaire judiciaire vieille de trente ans dont les plus jeunes n’auront sans doute jamais entendu parler. Cet ouvrage ne laisse pas insensible, porteur de questionnements autour des secrets de famille, du rôle des enfants et des parents,…enfin tout bonnement de la justice. Erreur judiciaire car sans preuve matérielle ou trop de concours de circonstance et de témoignages accablants ?
Une affaire judiciaire écrite dans un style journalistique mais surtout avec brio par Pascale Robert-Diard.
Subitement au cours d’un troisième procès aux assises, après l’avoir soutenu et défendu pendant des années, Guillaume Agnelet fait une déposition qui accable son père Maurice, accusé de l’assassinat d’Agnès Leroux en 1977.
Qu’est-ce qui a motivé cette volte-face lourde de conséquences, qui déchire toute une famille ? Quels noirs secrets sont enterrés depuis toutes ces années ? Saura-t-on un jour la vérité sur cette affaire Agnelet ? Toutes ces questions, Pascale Robert-Diard tente d’y répondre en nous plongeant au cœur du système judiciaire.
A priori, les récits d’affaires judiciaires ne font pas partie de ma littérature préférée.
Mais il faut dire que l’auteur a su rendre assez passionnant le récit de ce coup de théâtre qu’est « la déposition », et avec lui de toute cette affaire judiciaire incroyable.
Elle a réussi à me plonger au cœur de l’ « affaire Agnès Leroux » qui dure depuis presque quarante ans, et dont j’avais eu vent de loin en loin au cours des années, sans vraiment en connaître les détails. Elle a donc très bien a su me passionner pour cette affaire et ses rebondissements. Son récit est très efficace. Elle a également très bien su raconter cette famille Agnelet et l’emprise vécue par les proches de Maurice Agnelet. Elle réussit à nous faire entrevoir ce à quoi a pu ressembler la vie des fils de l’accusé depuis leur enfance, minée par le secret, la peur, la culpabilité. Elle rend également vivantes les scènes de procès, avec chacun des acteurs de l’appareil judiciaire. Elle nous fait surtout très bien comprendre, pas à pas, ce qui a motivé cette spectaculaire « déposition » si tardive, qui pouvait apparaître incohérente au premier abord et qui survient comme une libération pour se sauver.
Qu’est-ce qui pousse un fils à témoigner soudainement contre père, en cour d’assises? Guillaume Agnelet a soutenu son père pendant ses deux premières comparutions. A la troisième, il retourne sa veste et fait une déposition accablante. C’est la parole du père contre celle du fils. A la cour de trancher.
Incroyable récit que celui-ci, et pourtant tout est vrai. L’affaire Le Roux-Agnelet a agité la presse pendant 30 ans, avant de trouver sa conclusion avec la déposition de Guillaume Agnelet. André Téchiné lui a même dédié un film, L’Homme qui en savait trop, avec Guillaume Canet dans le rôle titre. A la lecture de ce roman, on se croirait pourtant en plein polar : argent, adultère, vengeance, meurtre, tout y est. L’homme est ambitieux et sûr de lui, l’argent et les femmes sont faciles, jusqu’où est-il véritablement allé pour se sortir de ses magouilles? Aucun corps ne sera jamais retrouvé, aucune preuve tangible ne sera jamais exposée à la cour pour justifier de la culpabilité de Maurice Agnelet et pourtant…
Ce roman est l’histoire de la vie de Guillaume Agnelet pendant trente ans, de la disparition d’Agnès Le Roux à l’emprisonnement de son père. Il a idolâtré son père pendant des années, il a choisi de vivre avec lui pendant son adolescence, il était fier d’être le « bon fils ». Puis les révélations sont arrivées unes à unes, de sa mère d’abord, de son père ensuite. Quelques phrases qui ont fait entrer l’enfant qu’il était encore dans un enfer dont il ne se sortira qu’à 45 ans, en témoignant contre son père. Comment vit-on trente ans en défendant un homme qu’on sait coupable? Comment supporte-t-on en tant que fils le déni de son propre père face à sa culpabilité manifeste?
L’auteur nous dresse un portrait chirurgical de la vie de Guillaume Agnelet, ne laissant de côté aucun détail, pour nous permettre de nous mettre à sa place et d’imaginer ce que nous aurions pu faire. Chaque moment de vie, chaque rebondissement est passé au peigne fin pour dénicher les traces du traumatisme qu’à vécu Guillaume Agnelet, de savoir son père coupable, tout en essayant de l’ignorer. Rien n’est jamais ni blanc ni noir dans une histoire de meurtre, celle-ci encore plus que d’autres. On est confrontés ici à l’humanité de cet homme, pourtant un meurtrier, et aux séquelles atroces que son acte inconsidéré a fait vivre à son entourage, sa femme et ses fils, qui pourtant décident de le soutenir jusqu’au bout, jusqu’à ce que l’un d’entre eux ne puisse plus vivre avec ce fardeau. Pascale Robert-Diard nous sert une reconstitution magistrale de l’affaire et un récit sensible et nuancé de la réalité vécue par la famille Agnelet : une histoire qui donne à réfléchir.
http://www.leslecturesdumouton.com/archives/2016/10/15/34441399.html
« - De toute façon, tant qu’ils ne retrouvent pas le corps, je suis tranquille.
Maurice Agnelet a planté ses yeux dans ceux de son fils. Il a ajouté :
- Et moi, le corps, je sais où il est.
Guillaume avait 14 ans. Que fait-on avec une phrase pareille à 14 ans ? On la regarde descendre tout au fond de soi, dans la nuit. On se dit que peut-être on a mal entendu. Ou qu’on a rêvé. On se tait, surtout. On se sent sale d’avoir acquiescé. Parce qu’à cet instant-là, Guillaume n’a rien trouvé de mieux à faire que d’acquiescer. »
7 avril 2014. Pascale Robert-Diard, chroniqueuse judiciaire du Monde, s’apprête à assister aux derniers instants du énième procès de Maurice Agnelet. Les trente années de procès sur la disparition et le meurtre d’Agnès Le Roux en octobre 1977 doivent se terminer. Retournement de situation : on annonce qu’une nouvelle déposition a été faite.
Le récit de Pascale Robert-Diard démarre au moment clé où Guillaume Agnelet, le fils qui a soutenu Maurice toute sa vie, décide finalement de le dénoncer. Nous remontons le temps pour comprendre comment Guillaume Agnelet en arrive à prendre cette décision et comment il a vécu tout ce temps en sachant son père coupable. Le récit permet aussi de brosser un portrait en creux de Maurice Agnelet : un pervers narcissique, un manipulateur tel qu’il avait réussi à maintenir son emprise sur les membres de sa famille, lui permettant ainsi de conserver leur soutien – par conviction ou par peur – jusqu’à cette déposition.
Pascale Robert-Diard livre un récit convaincant et original car on se place du point de vue du fils et non de l’accusé, de la police ou de la justice. Alors qu’on aurait pu avoir qu’une simple chronique judiciaire, l’auteure nous livre surtout des portraits psychologiques saisissants des différents membres de la famille Agnelet. Elle montre aussi la difficulté à faire éclater la vérité quand on a été conditionné dès sa plus tendre enfance. Enfin, il convient de noter que le récit se dévore comme un polar rempli de rebondissements – même si on connaît évidemment l'issue – rendant la lecture agréable.
C’est l’histoire d’une famille qui se déchire, une famille qui ne voulait pas en arriver là, d’une famille qui voulait oublier le passé, une famille complètement détruite.
Agnès Le Roux disparaît un jour du mois d’octobre 1977. A ce jour encore, on ne sait pas ce qu’il lui est arrivé, si elle décédée, si elle a été tuée, par qui, quand ni où. Héritière d’une part importante du casino tant convoité de Nice, Maurice Agnelet son compagnon lui fait changer de vote au dernier moment lors d’un conseil d’administration. De fait, Maurice Agnelet obtient une belle part d’argent. Et peu de temps après, un voyage organisé à deux, elle disparaît.
L’originalité de l’affaire est que les procès se sont succédé pendant plus de 30 ans : Maurice Agnelet est soupçonné très vite du fait de son comportement pour le moins étrange : il ne s’inquiète pas de la disparition de sa maîtresse, ne l’appelle pas pour essayer d’obtenir des nouvelles, ment à plusieurs reprises à la famille Le Roux lors de leurs nombreux appels inquiets,…
Guillaume, l’un de ses fils, devient son plus fidèle défenseur. Il soutient son père, l’aide à préparer sa défense, jour et nuit, liste les arguments à avancer lors du procès, filme son père pour analyser le jeu de défense de son père. Seulement, les procès s’accumulant, les 3 fils qui étaient enfants à l’époque du début de l’affaire deviennent adultes. Et Guillaume commence à se poser des questions. A 3 reprises, tour à tour son père et même sa mère font des allusions qui ont choqué le jeune Guillaume. Ces paroles lui reviennent au fur et à mesure de l’avancée des procès et petit à petit, ces confidences deviennent de plus en plus lourdes à porter.
Le lien père-fils est très intéressant dans ce livre. La personnalité très égocentrique de Maurice Agnelet va faire que la fameuse déposition de Guillaume va avoir des répercussions sur toute la famille. En fait, Maurice a une emprise psychologique sur toute sa famille. Un psychiatre va même dire que « […] Dans son lien à autrui, Maurice Agnelet est indifférent à celui qui est au bout du lien. […] Toute personne qui tente de lui échapper doit être réduite ». Si bien que même si son frère Thomas et sa mère Anne sont bien concernés par ces confidences, ils nient ces paroles et ne soutiennent pas Guillaume.
Ce qui est intéressant également dans cette histoire est de voir que la famille de la victime n’est pas la seule à souffrir de cette situation. La famille de l’accusé est victime elle-même de l’affaire. Les journaux, les procès, la police fouillent dans leur intimité et les liens familiaux qui devraient être plus forts que tout se défont. Un secret trop lourd à porter détruit tout et Guillaume va faire sa déposition, étonnamment avec le cœur léger, répétant à qui veut l’entendre, que son but est de témoigner, et en aucun cas de se venger sur sa propre famille. Les larmes au bord des yeux, la confrontation avec eux sera dure.
Une chose est sûre, c’est qu’à ce jour, nul ne sait ce qu’est devenu le corps d’Agnès Le Roux. Malgré les nombreux procès de Maurice Agnelet, nous ne connaîtrons jamais la vérité.
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