"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Créée le 30 septembre 1961 dans un faubourg de Berlin-Est et interdite le soir même, La Déplacée est la pièce qui valut le plus d'ennuis à Heiner Müller. Mais c'était aussi celle qu'il aimait le plus : « La Déplacée est ma pièce préférée. L'histoire la plus dense en matériau, la plus fraîche aussi.
C'est toujours comme ça : au début il y a une innocence dans les textes, qu'on ne retrouve jamais plus ».
Il avait choisi pour sujet les bouleversements vécus par un petit village est-allemand, de la réforme agraire (1946) jusqu'à la collectivisation agricole (1960). Ayant habité dans le Meklenburg jusqu'en 1947, il pouvait puiser dans ses souvenirs pour décrire l'arrivée dans les villages des déplacés, ces
rapatriés allemands fuyant la Pologne ou l'Union soviétique que les autorités évitaient d'appeler réfugiés. Et il pouvait s'appuyer sur ses enquêtes menées plus tard « à la campagne » pour montrer comment la collectivisation de l'agriculture n'était pas allée sans résistance : enrôlant les paysans dans des fermes collectives selon le modèle soviétique, elle annulait de fait la réforme
agraire de l'après-guerre qui avait démantelé les grandes propriétés et attribué à chaque paysan un lopin de cinq hectares.
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