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Noémi Duchemin est une enfant surdouée, née dans une famille dysfonctionnelle, élevée dans une décharge, recueillie après un drame familial par mademoiselle Minnier, institutrice rigide qu'elle vénère jusqu'au désenchantement lorsqu'elle découvre ce que sa sollicitude signifiait.
Nul doute que La décharge est l'oeuvre maîtresse de Béatrix Beck. C'est un roman qui, dans sa profusion, son exubérance et son extrême liberté, concentre tous les partis pris qui rendent l'autrice irremplaçable. Qui saurait aujourd'hui donner vie à une telle héroïne ?
Béatrix Beck ose tout, montre tout, renverse toutâ...: le déterminisme, la bêtise, les conventions, les superstitions, les marges, l'inceste ou la mort sont broyés, disséqués, au fil d'un texte monstrueusement prolifique. Bien au-delà de la satire sociale, La décharge est un monument scandaleusement généreux de littérature porté par la plume alerte de Béatrix Beck et sa capacité inépuisable d'étonnement. Elle emprunte au langage populaire, s'amuse des rythmes, se joue du verbe pour le plus grand bonheur du lecteur qui en sort estourbi mais réjoui.
Rob Miles relève le défi d'accompagner en image ce roman foisonnant. Il multiplie les points de vue, parsème ses dessins d'indices et de références au texte tout en bousculant l'espace et sa logique. Lui aussi brise avec malice la convention d'une représentation linéaire. Gageons que Béatrix Beck aurait adoré cette liberté.
La décharge a reçu le prix du livre Inter en 1979.
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