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Un fascinant thriller de politique fiction. La découverte d'un réseau pédo-criminel impliquant des membres du gouvernement.
Juin 2012. Triomphe politique pour la gauche, gueule de bois pour la droite, les têtes tombent. Cible des purges anti-sarkozystes au sein du ministère de l'Intérieur, la commandante Laurence Verhaeghen profite d'un accord passé avec des proches de Manuel Valls pour quitter la DCRI et rallier la brigade criminelle de Paris. Elle retrouve son ancien collègue Gabriel Prigent, hanté par la disparition de sa fille six ans plus tôt et qui sort d'hôpital psychiatrique.
Pour leur retour au 36, les deux flics écopent d'une scène de crime particulièrement sauvage : un ancien cadre politique a tué sa femme et son fils avant de se suicider. La découverte des réseaux affiliés à cette famille va les amener là où l'horreur n'a plus de nom, entre organisations pédo-criminelles, prostitution de luxe et évasion fiscale. Désabusés par leurs propres erreurs, hantés par leurs doutes et leurs obsessions, Verhaeghen et Prigent vont plonger dans un voyage sans retour vers la barbarie moderne.
Troisième tome d'une série, ce roman peut se lire indépendamment. Il faut néanmoins être prêt psychologiquement car les sujets traités ne sont pas évidents.
On entre dans la lecture avec l'enlèvement de la fille du commandant Gabriel Prigent. Ce fait va le marquer dans sa vie professionnelle et personnelle pour finir en sorte de loque humaine 6 ans après les faits. Il est toujours habité par cet événement et ressasse sans cesse ce point de bascule pour retrouver sa fille Juliette. En parallèle, on a son ancienne collègue Laurence Verhaegen qui, du fait de son passé trouble, se voit contrainte de rejoindre une équipe et y jouer le rôle de pseudo taupe. Ces deux personnages vont être amenés à travailler ensemble malgré l'inimitié qu'ils ont l'un pour l'autre.
L'enquête principale est sur la mort d'un homme connu dans le milieu socialiste et de sa famille. L'équipe du 36 Quai des Orfèvres est chargée de découvrir ce qui s'est passé mais c'est ce qui va être le fil déclencheur pour plonger dans un univers malsain où les pédocriminels côtoient des flics et des politiciens corrompus. La lecture est dure car elle s'ancre sur des faits réels en y intégrant du fictif qui ne l'est peut-être pas tant que ça.
Prigent et Verhaegen, qui sont dans l'équipe chargée de l'enquête, vont mener chacun de leur côté leurs recherches selon les objectifs qui les tiennent. Chacun essaye d'avancer de son côté avec son affect sans coordination car les aspirations personnelles priment pour chacun des deux. On a aussi en toile de fond l'avènement de la présidence de François Hollande, de son équipe et les déboires judiciaires de la droite sarkozyste. Ces informations permettent de situer les faits (en 2012) mais certaines d'entre elles parasitent la narration.
Les chapitres sont bien rythmés mais le sujet fait qu'on a besoin de souffler lorsqu'on avance dans la lecture. Le problème n'est pas le style narratif mais les faits qui sont très brut car l'auteur ne nous épargne rien. On en ressort lessivé, perturbé et en espérant que la Justice dans le monde réel soit bien loin pour les victimes de ce qui est décrit ici.
Avec la Cour des mirages, je mets un "point" final à cette passionnante expérience de jury dans le cadre du Prix du meilleur polar des Éditions Points.
La sélection fut hétéroclite et décalée avec des polars inspirés de l'histoire, de sujets d'actualité et vraiment je me suis régalée.
Je termine avec ce beau gros pavé qui se lit finalement assez vite car l'intrigue est fluide, les actions nombreuses et la lecture addictive.
S'il s'agit d'un polar assez classique, son originalité tient au fait qu'il s'imbrique dans une actualité politique (un peu moins récente) : la passation de pouvoir Sarkozy-Hollande.
Les affaires s'enchaînent alors à la pelle et font la une des journaux : les écoutes, la guerre de succession à l'UMP, l'enquête Bettencourt…
On suit ces péripéties politiques en même temps que les personnages écoutent les flashs infos à la radio ou interagissent entre eux.
Autant vous dire tout de suite qu'il y a du remue-ménage dans les services de l'état et le jeu des chaises musicales tourne à plein régime… ce qui a des effets dans les services de la justice et à la PJ qui n'est pas épargnée par les purges politiques et surtout la corruption.
Mais entre corruption et pédocriminalité il y a une marge… que l'auteur n'hésite pas à franchir en corrélant entre elles certaines affaires.
C'est un véritable tourbillon qui nous fait réfléchir sur ces hommes qui osent tout, jusqu'à commettre l'indicible sur des enfants.
Benjamin Dierstein ne cache rien : les mots sont parfois très crus, les descriptions poussées et cela pourrait choquer les lecteurs non avertis.
L'auteur s'attache beaucoup également à la psychologie de ses personnages côté victimes, enquêteurs ou même bourreaux.
C'est une plongée vertigineuse d'une noirceur absolue. Soyez donc préparé !
Les inspecteurs Laurence Verhaeghen et Gabriel Prigent représentent deux façons de voir la même enquête, on suit leurs pérégrinations mentales et investigations au fil des pages.
Pour des raisons différentes, leur implication n'est pas la même : la première doit sa place à un pacte qu'elle a fait et qui l'empêche d'agir à sa guise, le second, détruit par la disparition de sa fille, continue de la chercher obstinément…
On dirait que la folie des criminels entraîne la folie des enquêteurs parfois "trop" impliqués à résoudre l'enquête et trouver les coupables.
Pour conclure, je dirais que c'est un roman glaçant à ne pas mettre entre toutes les mains, mais définitivement un grand polar !
Le 13 juillet 2006, Juliette (10 ans) disparait dans le métro rennais, victime d’un prédateur, pratiquement sous les yeux de ses parents et de sa soeur Élise.
Le 25 juin 2012, Gabriel Prigent (son père) muté à la Brigade Criminelle de Paris, au « 36 » (et blessé par balle lors d’une intervention) remet – pour la première fois depuis un an – le nez dehors … Brisé par la disparition d’une de ses jumelles et traumatisé par ses conditions de travail, il a effectué un long séjour en HP … Le capitaine est détesté par certains de ses collègues, pour avoir eu le courage de dénoncer les actes illégaux (et condamnables) de deux ou trois d’entre eux … Gabriel Prigent est dépressif, obèse, obsédé par la disparition de son enfant (qu’il sait probablement morte) même si son (infime) espoir de la retrouver vivante demeure encore présent …
La Commandante Laurence Verhaeghen – quant à elle – se débat entre sa vie privée brisée (elle est divorcée et sa fille Océane, onze ans, lui fait vivre un enfer !) Sa brillante carrière professionnelle semble également s’écrouler à la DCRI : Sarkozy vient de céder sa place à Hollande, c’est l’heure des « règlements de compte » … Elle va devoir – à son tour – rejoindre le 36 quai des orfèvres et se lancer – à corps perdu – dans des enquêtes éprouvantes (pédophilie, prostitution de mineures, affaires de corruption) en compagnie du Capitaine Gabriel Prigent notamment …
Je crois que je n’avais jamais rien lu de pareil ! C’est terriblement trash ! J’ai eu dix fois envie de stopper ma lecture, tant j’étais horrifiée par les descriptions épouvantables de l’auteur … Et pourtant, j’ai accroché à ce récit des les premières lignes ! Et j’ai été bien incapable de lâcher ce roman (très noir) avant d’en avoir lu les 816 pages !
Benjamin Dierstein nous plonge sans complexe dans la fange la plus immonde. Mais son empathie à l’égard de ses personnages est si présente, que l’émotion vous prend à la gorge à chaque page ! L’émotion et le dégoût souvent … C’est très visuel, sans langue de bois … Un écrivain qui sait analyser comme personne la complexité des sentiments humains dans cette véritable « cour des miracles » …
Bref, aussi paradoxal que cela puisse paraitre : j’ai eu envie de vomir cent fois – tout en ayant un immense coup de coeur – pour ce brillant (et non moins monstrueux) roman ! Et pour nous autres, citoyens lambda, ça fait franchement froid dans le dos !
840 pages de noirceur ! Un livre que je n’aurais pas dû lire, tant le sujet est cruel et insoutenable. Deux flics très abîmés par la vie nous jettent dans le monde de la pédophilie enfantine qui prend racines et se ramifie dans les hautes sphères… DSK, Julie Gayet, Cahuzac, Sarkozy, tout le monde en prend pour son grade ; La politique est hyper-présente.
C’est bien écrit, de bons procédés d’écriture ( ellipses, changement de narration ..), c’est addictif et malgré les horreurs qui s’enchainent, on continue à lire… un thriller politico-social, sexe, pédophilie, magouilles, pouvoirs, pots de vin, avidité… J’en suis encore toute retournée..
La sirène qui fume avait été une de mes lectures favorites de la sélection du Prix du Meilleur Polar Points en 2019.
Alors je n'ai pas hésité une seconde avant de me replonger dans l'univers survolté de Benjamin Dierstein avec La Cour des mirages, sorti début 2022.
L'univers de Benjamin Dierstein, parlons-en : rythme effréné, réalisme, violence, personnages borderline, contexte politique, manigances, plongée au cœur de la psyché des policiers...
Il faut avoir le cœur bien accroché pour entrer dans cette Cour des mirages.
Deux personnages, deux flics : d'un côté Gabriel Prigent, fraichement sorti de cure de repos, obsédé par la disparition de sa fille six ans auparavant ; de l'autre, Laurence Verhaeghen, rapatriée du Renseignement Intérieur vers la Crim, sous la pression d'un chantage.
Au sein de la Brigade Criminelle, ils vont devoir élucider un meurtre-suicide-disparition au sein d'une famille.
Très vite, l'enquête va les mener sur des pistes toutes plus sordides les unes que les autres.
Il est sombre ce roman policier, il laisse peu de place à l'espoir et j'ai dû souvent prendre de la hauteur pour ne pas refermer le livre car certaines scènes peuvent être difficiles à imaginer.
Mais j'y ai trouvé l'atmosphère qui me plait dans les romans noirs, le réalisme ; et l'ombre des grands maitres, les Ellroy et Peace mentionnés par l'éditeur.
Juin 2012. François Hollande vient d'être élu président et son ministre de l'intérieur, Manuel Valls, nettoie les directions de la police de ceux qui ont trop frayé avec l'ancien président et ses ouailles, notamment Claude Guéant et Brice Hortefeux.
La commandante Laurence Verhaeghen quitte la BCRI pour la brigade criminelle, Gabriel Prigent après un an en congé maladie strié de séjours en HP l'y rejoint.
Laurence souffre de ne pas passer assez de temps avec sa fille dont son ex-mari, à la vie plus sereine, est en passe de récupérer la garde exclusive. Gabriel ne se remet pas de la disparition de sa fille, le 13 juillet 2006 à Renens.
Dès leur 1er jour au 36, ils se retrouvent envoyés sur une des scènes de crime les plus sordides : un ancien cadre du PS est retrouvé pendu, son fils et sa femme brutalement assassinés. Le suicide ne fait pas de doute. Le père est coupable. Sauf que Zoé Guillot, sa fille a disparu ...
S'ensuit un roman des plus noirs qui me soient tombés dans les mains, avec rapidement la découverte d'un réseau pornographique dans un immeuble du nord de Paris, réseau organisé par un père de sa fille mettant en scène ses enfants dans des films qui se négocient sur le dark wen.
Au mépris de toutes les règles procédurières, Laurence et Gabriel vont enquêter chacun de leur côté, pour tenter de découvrir qui tire les ficelles de cette organisation pédo-criminelle.
Sur fond d'affaires réelles - DSK, Cahuzac, Le président qui file voir sa nouvelle belle en scooter - ils dévoileront un réseau qui sévit depuis des dizaines d'années mettant en jeu d'anciens responsables politiques, d'ex-militaires, des malfrats russes et africains tous amateurs de chairs très fraîches et de leur rémunération conséquente.
Un roman très très noir, qui m'a imposé de faire régulièrement des pauses dans ma lecture pour reprendre une bouffée d'air frais.
Mais un roman tout aussi addictif que le prédisait sa couverture puisque je l'ai lu d'une traite !
Des personnages très bien campés, auxquels on s'attache bien rapidement, l'ambiance de l'année 2012 rendue très réelle, une écriture précise, scandée par des moments audio des flashes d'info radiophonique qui ancrent le récit dans la réalité.
Un auteur que je découvre et dont je vais rechercher les opus précédents, notamment 'LA sirène qui fume', premier volet des enquêtes de Laurence Verhaeghen et Gabriel Prigent.
Je remercie vivement Babelio et les Editions Les Arènes, qui m'ont adressé ce roman dans le cadre de l'opération Masse critique 'Mauvais Genres' de mars 2022.
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