Inspirée d’une histoire vraie, cette BD apporte des conseils et des solutions pour sortir de l'isolement
La Confrérie de l'épée marque le retour de lord John Grey, gentleman et homme d'épée émérite, et de James Fraser, highlander au gravi peur, tous deux présents dans la célèbre saga " Le Cercle de pierre ". 1758. Lord John Grey est victime d'un infâme chantage. Un inconnu menace de raviver un douloureux scandale en rendant publiques des pages du journal intime de son défunt père, le duc de Pardloe. Dix-sept ans auparavant, celui-ci s'est suicidé, accusé d'avoir participé à un complot jacobite. Alors qu'il est envoyé combattre eux côtés des Prussiens sur le front rhénan et qu'il est pris dans les rets d'une sulfureuse liaison, lord John Grey doit débrouiller l'écheveau du passé tout en affrontant les démons du présent. Des champs de bataille aux salons mondains londoniens, le jeune homme part en quête de vérité. La clef du mystère se trouve peut-être entre les mains de James Fraser, prisonnier jacobite qui confronte lord John Grey au choix ultime : sauver son honneur ou sa propre vie. Roman historique doublé d'une intrigue policière captivante, La Confrérie de l'épée fait revivre avec panache l'Angleterre du XVIIIe siècle et s'inscrit dans la lignée des grandes fresques dont Diana Gabaldon a le secret.
Le dernier journal intime écrit deux semaines avant la mort du père de John et de son frère Hal, refait surface alors que tout le monde le croyait définitivement détruit, ravivant dans les mémoires une affaire délicate qui avait entaché la réputation du duc...Ce qui n'est visiblement pas le cas puisque Hal en a trouvé un feuillet sur son bureau: "Que signifiait cette page du journal disparu? Qui l'avait envoyée? Et pourquoi leur mère avait-elle menti à Hal en lui disant que le duc avait brûlé son dernier journal?
Le ministère de la Guerre a détecté un possible complot qui, indirectement, pourrait avoir des répercussions sur la famille de John: l'ancien aide de camp du fiancé de sa mère, lord Stanley, est soupçonné d'avoir vendu des documents secrets à une puissance étrangère, sans que l'on puisse définir laquelle. John et son frère craignent qu'un tel scandale fasse resurgir de vieilles rumeurs concernant le krach boursier qui avait permis à leur père de s'enrichir alors que d'autres avaient tout perdu. Ajoutant à cela qu'il avait été perçu comme un sympathisant jacobite à cause de la famille de sa femme...
Qui pourrait avoir dérobé le journal de leur père? Et pourquoi, dix-sept années après sa mort, certaines pages réapparaissent? Serait-ce l'oeuvre d'un des trois prétendants de la comtesse après son veuvage: "Dans le mois qui a suivi mon retour à Londres, j'ai reçu trois demandes en mariage. Toutes émanaient d'hommes dont j'avais de bonnes raisons de soupçonner qu'ils étaient impliqués dans le scandale qui a provoqué le décès de mon mari. Je les ai rejetées toutes les trois, bien entendu." (Page 227).
Et si la mort du duc renfermait un secret encore plus lourd que l'enfant de douze ans que John était à l'époque gardait tout au fond de lui depuis toutes ces années? Lord Grey est bien décidé, quoiqu'il en coûte, à remonter le fil du temps afin d'éclaircir le mystère de la mort de son père. Saura-t-il préserver sa famille d'un nouveau scandale?
Actualité historique: tout au long du roman, l'auteur sème des indices historiques sous forme d'anecdotes parfaitement intégrées au récit, permettant au lecteur d'appréhender le contexte politique et social dans lequel se déroule l'histoire:
-Le contentieux toujours vivace entre les protestants et les catholiques se ressent dans les relations sociales: "Bon, au moins, ce ne sont pas des Barbares comme ceux des Highlands. En outre, les Borders n'ont pas participé au soulèvement catholique. La plupart de leurs habitants étant de fervents protestants, ils n'ont aucune sympathie pour les Stuarts ni pour les clans highlands, avec lesquels ils ne partagent aucun intérêt commun." (Page 69).
-L'ombre de Culloden, bien que douze années se soient écoulées, continue de planer sur la société anglaise: "-Puis-je en déduire que vous connaissez les noms de certains importants partisans du Prétendant en Angleterre? -De beaucoup d'entre eux, répondit calmement Fraser. Cela a-t-il une importance aujourd'hui?...-Si certains d'entre eux sont toujours de ce monde, je suppose que cela en a. Ceux qui sont restés dans l'ombre à l'époque tiennent sans doute à ce que leurs liens restent secrets, aujourd'hui encore...C'était plus que possible. L'hystérie antijacobite des années qui avaient précédé le Soulèvement s'était calmée, mais la trahison est un crime dont la tache reste indélébile." (Page 142).
=> Une reconstitution historique dépeinte avec beaucoup de naturel: les coutumes, les costumes, les décors, les différentes classes sociales, des anecdotes, les pensées et les émotions de John Grey permettent une immersion totale dans l'époque au point qu'on en oublie l'endroit où nous nous trouvons. Diana Gabaldon possède un pouvoir d'évocation quasi hypnotique, par exemple lorsqu'elle raconte une scène de bataille: "Ils étaient tous après lui, à présent. Il entendait leur course et leurs grognements d'effort quand ils lançaient leurs grenades. La terreur lui donnait des ailes. Il zigzaguait frénétiquement entre les arbres, les éclairs et les explosions secouant les buissons et chassant les corbeaux qui s'envolaient en poussant des cris stridents...Une compagnie d'infanterie française. Les hommes tournèrent vers lui des visages surpris, puis, comprenant qui il était, entreprirent fébrilement de charger leurs mousquets. Pas moyen de passer. Derrière eux...des rangs et des rangs de soldats, tout un océan d'uniformes bleu et blanc..." (Page 406).
Second tome de la série consacrée à Lord John Grey, La Confrérie de l'épée est aussi réussi que le premier tome: des scènes d'anthologie racontées avec un mélange d'humour et de tension dramatique, révélant un sens aigu de la narration, une capacité à créer avec le lecteur une intimité qui l'immerge dans le récit au point de lui faire oublier son monde à lui: "Il ne savait pas nager. Ce qui ne changeait pas grand-chose, dans la mesure où il était bardé de plus de six kilos d'équipements. Il toucha le fond vaseux, fléchit les genoux et poussa, pour ne remonter que de quelques dizaines de centimètres. Il retomba, ses bottes s'enfonçant profondément dans le limon. Pris de panique, il se débattit dans l'eau boueuse, tentant frénétiquement de se débarrasser de sa veste avant de se rendre compte qu'il tenait toujours son sabre. Il le lâcha. Sa poitrine brûlait, se gonflant de l'envie vaine et irrésistible de respirer." (Page 407).
Le +: extrêmement bien documenté pour tout ce qui concerne la guerre au XVIIIe siècle, la vie au sein d'un régiment, la stratégie militaire, le maniement des canons. Le fait de raconter le conflit jacobite sous forme de conversation rend le récit plus vivant.
Le ++: les nombreux traits d'humour qui sont la marque de fabrique de Diana Gabaldon: "Le problème, avec les hommes pleins d'esprit, c'est qu'ils se sentent obligés de l'exhiber à toute occasion, ce qui peut être très pénible, le matin, à la table du petit déjeune. Dieu merci, Richard n'en a aucun." (Page 86)..."Tu parles! Vu son humeur actuelle, je ne pourrais pas lui soutirer le nom de son tailleur avec un marteau et un burin..." (Page 159)..."Grey vida une autre coupe, entendit la grande horloge dans le coin de la pièce sonner minuit et songea à quel point il serait agréable de se transformer en citrouille aux pieds d'Adams, ou en tout autre végétal inerte et sourd au verbiage de ce raseur." (Pages 238). =>Lecture hautement recommandée...
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