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Un roman raconté à un éditeur disparu mais toujours présent où il est question de la Grèce d'aujourd'hui et de toujours, des SDF d'Athènes et des armateurs grecs, mais aussi de la mémoire et de cet autel qui a existé autrefois sur l'Acropole et qui était dédié à l'oubli, d'un mot disparu enfin que le narrateur cherche désespérément et qui n'est autre que le mot « clarinette ».
"Par moments les deux drames, le tien et celui de la Grèce, ne faisaient qu'un dans mon esprit : ta chambre à l'hôpital Saint-Joseph était une cellule de prison où on avait enfermé mon pays pour cause de dettes. Tu corrigeais les épreuves de ton livre à moitié couché dans le renfoncement de l'entrée d'un immeuble de la rue Hippocrate".
Ce texte magnifique est une offrande, un superbe hommage de l'écrivain franco-grec à l'ami disparu, son éditeur, Jean-Marc Roberts. Il y est question de mémoire, de souvenirs, de ce qui construit une amitié mais aussi une culture. Parce qu'un jour, Vassilis Alexakis s'aperçoit qu'il a oublié le mot clarinette, que ce soit en français ou en grec, il entreprend d'enquêter sur les mécanismes de la mémoire et s'interroge sur le rapport à sa double culture. Sa mémoire serait-elle plus sûre s'il retournait s'installer à Athènes là où s'est forgée son identité ? Ces défaillances sont-elles liées à la lassitude qu'il ressent envers Paris où il vit depuis son exil sous le régime des généraux ? Tandis que son éditeur et ami lutte contre la maladie qui finira par l'emporter, il navigue entre Paris et Athènes, auscultant la faillite dans laquelle est plongée son pays natal, se désolant de sa chute et puisant dans son histoire et sa culture le réconfort des mots. Dialoguant avec son ami comme s'il était encore avec lui, partageant leurs souvenirs communs et les lieux qui s'y rattachent.
Vassilis Alexakis nous entraîne dans une Athènes à mille lieux des clichés touristiques, au contact d'une population meurtrie par la crise et cernée par les thèses extrémistes du parti Aube dorée. Il porte sur son pays un regard empli de regrets, d'effroi et d'amour, n'hésitant pas à pointer du doigt le rôle nocif de la toute puissante Église orthodoxe ou l'exil fiscal des armateurs. Mais son ton retrouve toute sa bienveillance au contact des gens simples qui continuent à vivre la tête haute. Tout comme la mémoire d'autres temps l'aide à garder l'espoir.
"Le mot vérité (...). Cela fait longtemps que nous l'avons banni de notre vocabulaire.(...) Nous sommes des affabulateurs patentés et candides car nous croyons nos propres mensonges. Nous avons toujours excellé dans la fabrication des mythes : c'est le seul talent que nous avons hérité de nos ancêtres".
Mais les plus belles pages sont celles qu'il consacre à son ami, d'une sincérité poignante. Ensemble, ils partageaient le goût des mots "on n'est jamais trahi par les mots : ils nous rendent toujours l'affection qu'on leur porte" et Vassilis Alexakis ne pouvait rendre plus bel hommage qu'avec les siens : "Tu avais la capacité d'aimer et d'écrire en même temps : tu t'inspirais de ta vie et tu vivais tes rêves".
Comment ne pas se réjouir de ce voyage auquel nous convie Vassilis Alexakis, avec son regard à la fois lucide et tendre, riche de culture, de souvenirs et de liens indestructibles ? Un livre écrit devant le portrait encadré de son ami, à qui il continue de se confier au fil de l'eau. "Chaque page est un nouveau voyage. J'hésite longuement à l'entamer de peur de me tromper de direction, de faire naufrage. Ma gomme me fait l'effet d'une bouée de sauvetage".
En plus d'être superbe, ce livre possède un étrange pouvoir réconfortant, pareil à celui que procure une longue marche dans la nature. Un grand bol d'oxygène.
Entre Grèce et France, l'auteur se sent exilé partout; il raconte ses angoisses à un ami éditeur mourant: il ne trouve plus ses mots...en l'occurrence le mot clarinette lui échappe...
Bon, tout ça, pour ça . . . je me suis forcé à le finir, et ça n'apporte absolument rien . Raté ! L'auteur, dans une sorte de long monologue nous raconte sa vie, moitié fiction, moitié réelle. Sa relation d'amitié avec son éditeur (en phase terminale), sa vie à Paris et à Athènes, sa famille, ses enfants, son travail d'écrivain, la crise grecque etc etc ... bla bla bla, et ce n'est absolument pas intéressant, je me "fiche" (désole de la formule) de son fils et de ses amis, (que je ne connais pas). C'est comme si un inconnu venait me raconter sa vie, sa soirée d'anniversaire, son appartement etc etc ..Cela n'a aucun intérêt J'avais adoré il y a quelques années "la langue maternelle", mais là, sa clarinette .... comment dire ... sans commentaire! Allez je vais quand même pas être complètement méchant. Il écrit bien et ça s'arrête là.
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