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Dans le hall d'entrée, mon père s'arrête face aux boîtes aux lettres. Il y en a trente-deux. Il les fixe, cherche notre nom. Soudain ému, il avance d'un pas et tend un doigt vers l'étiquette blanche où est écrit "Charef" . Je ne dis rien. Il y a des hommes, beaucoup, qui rêvent de voir leur nom briller en rouge, en lettres larges, encadré de néons multicolores, scintillant, clignotant, en haut d'une affiche, sur un fronton.
Mon père voit son nom à la hauteur de ses yeux et déjà, il n'en revient pas. L'exil qu'il nous a fait subir, les bidonvilles, la sordide cité de transit, il sait qu'on en a souffert. Mais il a réussi, mon papa. Maintenant il respire, et nous aussi. Années 1970. A l'usine où le fils travaille pour compléter la paie du père, au HLM où toute la famille est enfin installée, s'ajoutent les cheveux longs, les bottes à talons, les virées en boîte, Jimi Hendrix et Janis Joplin.
Dans cette cité mille fois rêvée, enfin habitée, souffle un nouveau vent de liberté. La Cité de mon père est le septième roman de Mehdi Charef, né en 1952, qui a notamment publié Le Thé au harem d'Archi Ahmed (1983) et réalisé onze films.
Mehdi Charef est arrivé en France dans les années 70 avec sa famille. D’abord logée dans un bidonville de Nanterre, elle finit par déménager dans un quatre pièces situé au cœur d’une cité HLM. Cet événement tant attendu constitue le point de départ de La Cité de mon père, court roman dans lequel l’auteur relate des anecdotes concernant leur nouvelle vie, dit toute l’affection qu’il a pour ses parents, et s’adresse à sa sœur décédée, Amina, par le biais de lettres évoquant des souvenirs plus anciens liés aux années passées en Algérie dans le village d’Ouled Charef. Les va-et-vient mémoriels entre le pays de l’enfance et la terre d’accueil sont l’occasion pour lui d’interroger l’immigration et l’intégration, entre espoir et désillusion, sans pathos et avec tendresse. La Cité de mon père n’a pas été une lecture désagréable mais je ne sais pas ce qu’il en restera dans quelques semaines. Si certains passages poétiques ont pu me faire oublier l’aspect décousu de l’ensemble, une impression d’incomplétude ne m’a cependant pas quittée. Peut-être parce que ce roman est le troisième volet d’une trilogie… Avis très mitigé donc.
Medhi Charef nous livre un récit court, puissant aussi sur l'immigration. Ahmed grandit dans une famille pauvre, avec des parents analphabètes. L'amour, l'attachement qu'il porte à ses parents est beau, profond. Le récit est ponctué de lettres qu'il envoie à sa petite sœur disparue en Algérie. Ces souvenirs sont souvent empreints de nostalgie, de violence quand il évoque la guerre.
Tout au long de ce roman, l'enfant, le jeune homme est confronté à cette difficile immigration, à sa place dans ce pays. Il est si compliqué peut-être de vivre avec ses identités à la fois multiples et plurielles, algérienne et française. A la fin, une porte semble s'entrouvrir pour Ahmed. L'écriture lui permettra de trouver sa voie et de porter aussi la voix des siens.
"La cité de mon père" est le troisième tome d'une trilogie autobiographique, qui peut se lire indépendamment des deux premiers. Dans "La cité de mon père", Mehdi Charef relate le déménagement de sa famille, d'un bidonville vers un logement digne, confortable, propre, chauffé ; la découverte du HLM.
Ce récit est entremêlé d'un autre récit sous forme de lettres, où Mehdi Charef s'adresse à sa soeur Amaria, décédée ; il lui raconte sa nouvelle vie, son quotidien, ses parents, son travail, ses difficultés, son ressenti envers l'immigration.
Un récit extrêmement court, intime, émouvant, et familiale, car l'amour de la famille et en particulier l'amour des parents pour leurs enfants est le pilier de ce roman. L'attachement et l'amour que l'auteur porte à ses parents rayonnes sur les pages de ce récit.
Particulièrement touché par les lettres que l'auteur envoie à sa soeur disparue étant jeune au pays. Des passages totalement nostalgiques, remplis d'amour et de sincérité. Le prénom d'une soeur qu'on ne peut prononcer aux risques que la douleur perfore à nouveau le coeur de la mère qui n'arrive pas à se remettre de cette perte.
Difficultés, souvenirs du pays, désillusions, racisme, ode aux parents, valeurs, immigration, tant de sujets et de questions qui sont si biens évoqués par Mehdi Charef. Des sujets forts, qui questionnent sur notre propre société actuelle. Un petit roman rempli de tendresse, où la plume est pleine d'espoir et de bonté ! A lire !
Le père a été un crouillat, un bicot, un bougnoule, un travailleur immigré, un homme taiseux soumis, sa famille est venue le rejoindre en France. Ahmed, son fils, le narrateur, nous raconte la guerre d'Algérie, l'arrivée en France, la cité de transit, le bidonville puis l'installation dans un logement HLM avec son luxe inespéré.
Un roman simple, émouvant et imagé qui aborde la difficulté pour les enfants de l'immigration de s'intégrer, cette impression d'être un étranger en Algérie et un étranger en France aussi. On ressent tout l'amour de ce fils pour ses parents analphabètes qui souhaitent la réussite de leurs enfants.
Le récit est entrecoupé de lettres que le narrateur écrit à sa soeur Amaria décédée, l'occasion de se rappeler les souvenirs de la vie dans leur village d'Ouled Charef en Algérie, le hammam, les rituels, les traditions, mais aussi d'évoquer les tracas de la vie en France pour ces enfants que l'on nomme les enfants d'allocs. Aucune haine dans les propos, juste un témoignage, un constat.
Même si le sujet n'est pas très nouveau, de nombreux romans ayant déjà traité de la difficulté pour les enfants de la deuxième génération à trouver leur place, ce roman est très agréable à lire.
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