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Une nuit de février, les gendarmes sont appelés pour un incendie dans une ferme à Val-Petit, un village lorrain. Ce feu-là est criminel. On découvre le corps calciné d'un homme et, dans une étable, avec les vaches, une jeune femme couverte d'hématomes, de fractures, une gangrène au pied. C'est l'épouse du fermier, dite la «Chinoise verte». Eurasienne, née Dao-Duy, fille d'un Tonkinois d'Haiphong, ancien militaire de la Coloniale, et d'une Lorraine, elle vient d'Agen. Elle s'est mariée à vingt ans. À peine arrivée à la ferme, le mari, poussé par sa mère, s'est acharné sur elle. Au fil des dix-huit années de calvaire, son mari, sa belle-mère et même son fils la martyrisent. Ils l'enferment à l'étable pendant quatre ans. La belle-mère, rejetée autrefois par la région car elle avait «fauté» avec un Allemand, prisonnier de guerre, dont elle eut un garçon, se déchaîne. Au village, les voisins savent mais se taisent. Cet esclavage à la ferme fut découvert en février 1989. Les coupables, le mari et sa mère, ont été condamnés à dix ans de prison, pour «actes de torture et de barbarie». Le corps calciné était celui du «fils du Boche»...
Un livre que j’ai lu il y a une vingtaine d’année, dont je recherchais vainement le titre, et que j’ai retrouvé par hasard sur un stand de livres d’occasion.
Et s’il me tenait tellement à cœur, c’est qu’il relate un fait divers qui s’est passé dans un village près de chez moi, dans la Meuse.
Une jeune eurasienne, fille d’un tonkinois très doux et d’une meusienne, vit à Agen avec ses parents.
Elle épouse un agriculteur et le suit dans sa ferme de Meuse où il habite avec sa mère.
Elégante mais discrète, elle croit au grand amour mais doit vite déchanter devant la méchanceté de sa belle-mère, laquelle impose sa loi à son fils.
Brimades, puis insultes, puis coups de plus en plus violents.
Son propre fils lui est confisqué par sa belle-mère.
Privation de nourriture, séquestration dans l’étable avec un fils caché de la marâtre.
Le travail incessant exigé, les coups qui pleuvent, de son mari, de sa belle-mère, de son fils, le manque de nourriture, de soin, d’hygiène…..
Elle a tout subi et cela pendant dix-huit ans, jusqu’à 1989.
Françoise Hamel a fait un roman de ce fait divers. Elle y mêle de nombreux faits d’histoire sur l’Indochine et sur la France.
Le sort de Georgette est ahurissant d’horreur et de sordide.
Et dire que j’ai peut-être croisé cette pauvre jeune-femme dans les rues de Commercy où elle venait parfois avec son mari au début de leur mariage.
J’ai des frissons d’imaginer que de telle tortures existaient à quelques kilomètres de chez moi.
J’espère que Georgette, avec sa dignité et son courage a pu se reconstruire et donner un sens à sa vie après cet interminable cauchemar.
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