"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Puis le soleil sombra dans les bancs de nuages, et baigna d'une lueur malsaine la sinistre forteresse. Ce fut comme si les murs saignaient, comme si tout le sang versé sur les autels de Torak depuis le commencement des âges éclaboussait d'un coup la Cité de la Peur. Tous les océans du monde n'auraient pas suffi à la laver.
Un cri d'agonie emplit l'espace. Garion épouvanté leva la tête.
L'Orbe... L'Orbe était là, aux mains du voleur. Garion regarda ses compagnons. Il fallait récupérer la pierre où palpitait la vie. Le sort des royaumes du Ponant en dépendait.
Alors que Dame Polgara pose une attelle à son père Belgarath pour réduire la fracture du bras qu’il s’est faite suite à la chute d’un arbre, elle répète à la princesse C’Nedra qu’en dépit de sa fugue et de son refus d’obéir, elle sera amenée de gré ou de force à la cour de Riva, histoire de respecter la volonté de son père. La quête de l’Orbe, qui continue encore et encore, mènera ensuite nos héros dans les entrailles de la terre où ils rencontreront un peuple qui n’a pas vu la lumière du jour depuis plus de 5000 ans et qui leur permettra de profiter de l’aide d’un certain Relg qui possède un pouvoir tout à fait étrange, celui de passer à travers murs et rochers même les plus durs.
Avec « Le gambit du magicien », la saga de la « Belgariade » arrive à un tournant, mais non à sa fin, ce qui aurait pu être le cas. En effet, après trois tomes et 1150 pages de lecture un brin fastidieuse, l’histoire n’a que fort peu progressé. La quête de l’Orbe semble interminable. Les chevauchées dans le vent, le froid et la neige dans un décor aussi minéral que désertique, même pimentées de quelques rencontres de monstres, finissent par lasser le lecteur le plus patient. Heureusement, la scène finale avec la montée à Rak Cthol et l’affrontement homérique entre le Grand Prêtre Ctuchik et le sorcier Belgarath réveille un peu l’intérêt. Nul doute que les fans de fantaisie souhaiteront quand même découvrir la suite de cette histoire, mais ce sera sans moi. Un ensemble trop lent, trop mou, trop ennuyeux. Pas assez de rebondissements, de surprises, de rythme et d’humour !
Les enjeux de la quête sont enfin définis clairement dans ce troisième volet de la Belgariade. Chaque personnage prend réellement son importance dans le groupe d'aventuriers et nous comprenons pourquoi il y a tant de disparités dans le choix des membres de cette petite communauté. Garion, malgré son entêtement, apprend petit à petit à maîtriser son pouvoir avec l'aide de Pol et Belgarath. On découvre que Silk, l'homme au visage de fouine, est extrêmement cynique. Et un nouveau personnage intègre l'histoire, agaçant mais indispensable.
Les dialogues sont toujours aussi savoureux, et les prises de bec entre la princesse et Garion nous font passer un bon moment. Mais les différentes races qui peuplent cet univers sont à mon avis trop caricaturées, c'est tout noir ou tout blanc et il manque de nuances. A ce stade de l'histoire, on ne peut pas nier l'intérêt que l'on porte à la suite qui sera donner dans le prochain volume tellement l'histoire, très bien ficelée, nous donne envie d'aller plus loin. Le Gambit du magicien est un très bon roman, bien écrit comme les deux romans précédents, et marque un tournant important dans la quête de l'Orbe et malgré un point négatif que j'ai relaté juste à l'instant, Le Chant de la Belgariade reste jusqu'à présent l'une des meilleures histoires de Fantasy que j'ai peu lire à ce jour.
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