"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
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Une cascade en haute montagne qui chante à tue-tête. L’amour en mutation dans une langue nouvelle. Le rythme est atypique, parfumé, vif et clair. Écoutez Romain Fustier. C’est à voix haute que le jour s’élève en diapason. Fiançailles avec la terre-mère, les mains jointes, macrocosme littéraire.
« - je ralentis personne - alors il comprend peut-être cela que les frontières invitent à être franchies - les limitations de vitesse le réseau courant - nous sommes ailleurs partout est ailleurs »
Le texte est une invitation à l’hédonisme. Au centre du monde, toit poétique et sensible, l’ivresse des sens est une ode.
« - je l’écoutais – je l’écoute – un billet adulte un billet enfant – départ en bleu papa - »
L’épicurien est un tapis de verdure. L’enchantement olympien, l’essentialisme au garde-à-vous papier calque des grandeurs souveraines. L’instantané pour tasse de thé, les caresses théologales et voluptueuses. Le blé regain s’échappe des fragments. Ici, on joue à la marelle avec les mots, les soupirs et les extases.
« - tes lèvres sur ma tempe les viviers de ta voix en secret nous sommes allés cet aprèm au jardin du Luxembourg elle raconte - »
Pas de majuscule, de virgule, de point. Le kaléidoscope est en fusion avec l’aurore vierge de cris, le crépuscule métaphorique. Ici, c’est la vie qui palpite, qui conte le passage des grandes choses.
« - comme l’eau du ruisseau qu’elle apercevra elle y verra un torrent – voudra le revoir me transportera dans la montagne - »
La déambulation est une berceuse. On ferme les yeux subrepticement, les bruissements sont de velours, de ferveur, gestuelle arrêtée au cadran des émerveillements. Ce pourrait être une litanie, une robe de soie, une femme aimée, aimante, une enfant pleine de grâce, un homme debout. Les mots sont l’épiphanie, la sève, posés à plat comme le lait qui ne peut déborder. C’est le calme qui chavire les faux-semblants. Le texte est de vérité et de loyauté. L’écriture est une couronne d’olivier, les roulis d’un train qui sait le crucial de chaque minute de vie. On aimerait sentir, toujours, le souffle chaud comme un café brûlant de « Jusqu’à très loin » Recommencer la lecture et deviner l’horizon une nouvelle fois comme un défi à soi-même. « Jusqu’à très loin » est une bouffée d’oxygène, une galopade en plein champ les bras tendus face au vent. Une rencontre sublime avec les êtres qui sont les battements du cœur de Romain Fustier. Retenir ce chant infini pour la faim et la soif d’un lendemain triste. Ici, c’est le soleil qui offre la part du roi. L’amour socle, rocher et le cosmopolite des joies renouvelées. Magistral, une apothéose. Publié par les majeures Éditions Publie.net.
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