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Ce livre nous dévoile un Dali quotidien. Pour Dali, son propre génie ne fait pas de doute. Il ne le répète pas pour s'en convaincre, mais pour convaincre ses contemporains. Dans le Journal d'un génie Dali se contemple, mais va en même temps plus loin et, au-delà de son image, retrouve les ambitions métaphysiques de la peinture. Au-delà de cette publicité dont il s'inonde, Dali nous révèle aussi son caractère : celui d'un peintre qui pousse la conscience de son art jusqu'à la minutie exaspérante qui le conduit au bord de la folie.
Salvador Dali était ce que les américains appellent « larger than life »car nul autre que lui n'a été aussi loin dans l'excentricité et l'exubérance, allant jusqu'à provoquer le chef despotique du Surréalisme, André Breton. Ce « Journal d'un génie » a été rédigé de 1952 jusqu'à la fin 1962.
On y découvre un Dali fidèle à lui-même (le plus souvent dans sa résidence à Port Lligat), que ce soit dans la sphère privée ou publique. Nous faisant part de son snobisme quand il s'agissait de fréquenter les milieux mondains qui paraissaient inaccessibles aux Surréalistes et vice-versa, à sa fascination pour le « dos tendre et dodu d'Hitler toujours si bien sanglé dans son uniforme », d'un projet de film au scénario iconoclaste, etc... Il se remémore également le souvenir de deux de ses amis défunts qu'étaient René Crevel et Federico Garcia Lorca et n'oublie jamais de mentionner de tant à autres le nom de celui qu'il considérait comme son second père : Pablo Picasso ainsi que sa femme Gala sans qui il ne serait jamais devenu ce qu'il a été.
Au vu de toutes ses divagations inscrites dans ce journal, on en vient à se demander qui était le plus fou entre Antonin Artaud et lui. Difficile de trancher tant la frontière entre génie et folie est ténue. Mais je pencherai plus pour Artaud en ce qui concerne la folie car Dali ne faisait finalement juste le clown pour épater et amuser la galerie avec de bons mots daliniens. Il lui arrive même de parler de lui à la troisième personne du singulier, c'est dire la haute estime qu'il avait de lui-même.
Étant donné le caractère légèrement scatophile du personnage, le journal est suivi en annexe par des extraits de « L'art de péter ou manuel de l'artilleur sournois » écrit par le comte de la trompette dissimulé sous un pseudonyme, « Grosse Tonnette », probablement publié au XIXe siècle. Il s'agit d'un texte décrivant toutes les variations de pets, amusant au départ mais s'enlisant très vite dans l'inintéressant et la redondance.
Que l'on aime ou pas sa peinture, la personnalité de ce grand artiste du XXe siècle ne peut laisser totalement indifférent. « Archangéliquement » génial.
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