Un douloureux passage à l'âge adulte, entre sensibilité et horreur...
« Par amour de l'aventure, de l'ombre qui masque et de l'équivoque,
j'ai préféré le mardi-gras où l'on pleure sous son masque, à tous les
jours, et me voilà grimée pour la vie en pantin que rien ne casse, en
fantoche de bois. Horreur ! Puisque tu es si consciente, me direz-vous,
ô mes rares amis, pourquoi ne pas t'arrêter, ne pas reprendre souffle,
pourquoi ? Parce qu'il est déjà trop tard, ou bien trop tôt, vous
dirai-je, parce que je suis contaminée, parce que maintenant l'ennui me
terrasse dès que je m'arrête, dès que je me tais, et que la solitude
m'est un supplice bien mérité que ma faiblesse et ma lâcheté ne
supportent plus ! Il faudrait qu'un être qui ne serait pas un maître
d'école m'aime et me sauve par l'amour, par le voyage, par le travail
compris et partagé, par l'argent ! Alors je renaîtrais à moi-même et le
bon grain reprendrait ! Alors j'oublierais la parade du vice, le
sadisme de la souffrance, la morbidité des larmes et des déceptions
profondes et soutenues. Mais seule ! je ne peux et je ne veux pas. Je
ne peux plus ! et je ne veux plus ! Le manque d'argent continuel fait
que je préfère ce milieu louche où l'on nage, où l'or s'attrape comme
les maladies, où l'on revend, prête et trafique jusqu'à l'âme. »
28 septembre 1919
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