Des conseils de lecture qui sentent la fin de l'été... et la rentrée littéraire !
Montevideo, 1930, première coupe du monde de football : Alexandre Villaplane est le capitaine des Bleus. Une vedette du ballon rond, le Zidane de l'époque. Il connaît la gloire et les paillettes, avant de se perdre. Dans un sport marqué par la corruption, son attrait pour les combines l'entraîne dans la petite délinquance. Celui que l'on surnomme le « bel Alex », réputé pour son charme et son bagout, est emprisonné plusieurs fois. Alors que Paris devient une capitale allemande, Villaplane poursuit sa chute. Il est recruté par la Carlingue incarnée par Henri Lafont. Cette « Gestapo française » lui permet d'assouvir sa soif d'argent et de mener la grande vie. Jusqu'où le conduiront son cynisme et son abjection ?Mêlant savoir documentaire et fiction, Jouer, trahir, crever est le roman-vrai de la déchéance et de l'impossible rédemption d'un homme.
Vivant entre Paris et Nice, Frédéric Massot a écrit et réalisé des documentaires et des courts-métrages. Il aime autant lire L'Équipe que La Mort est mon métier. Jouer, trahir, crever est son premier roman.
Des conseils de lecture qui sentent la fin de l'été... et la rentrée littéraire !
Un roman documentaire sur la vie et la chute d'Alexandre Villaplane, capitaine des Bleus pour la première coupe du monde de football, en 1930. Le récit de son ascension et de sa chute dans le petit banditisme puis le marché noir et la collaboration ou comment le goût pour le luxe et l'argent facile mènent au pire... Noir et très documenté, l'auteur présente aussi des pans de son histoire familiale pour livrer une réflexion intéressante sur l'époque trouble de l'Occupation. Edifiant! Je le conseille pour les passionnés d'histoire et de faits divers.
Il y a bien écrit roman sur la couverture de ce texte.
Un beau titre, "jouer, trahir, crever", qui traduit tout à fait la vie d' Alexandre Villaphane. Personnage réel qui a une vie, digne d'un roman ou d'une saga. Né en Algérie, il vient s'installer avec ses parents à Séte. Espoir de football, il intègre l'équipe de la Ville. C'est sa période "jouer" : le football des années 30 est très bien décrit, on parle d'amateurisme marron, les joueurs sont amateurs mais bénéficient d'avantages, appartement offert, emplois fictifs ... La première coupe du monde de football voit le jour en juin 1930 avec des matches à Acapulco. Notre jeune Alexandre est le capitaine de cette première équipe de France pour la première coupe de France. Il devient alors une vedette. Puis apparaissent les premières équipes professionnelles. le bel Alex flambe sur les terrains mais aussi dans les soirées d'après match, sur les champs de courses.
Puis c'est la guerre et l'occupation. Cette fois, c'est "trahir". Trahir sa famille, il quitte sa première femme et sa fille, Jacqueline, qu'il n'aura de cesse de connaître, aura une liaison courte avec une femme qui aura un fils, qu'il ne connaîtra presque pas. Il va trahit ses amis du football et ne retrouvera pas une place de joueur ou d'entraîneur. Il va d'abord vivre de petites escroqueries, des escroqueries dignes des aventures des pieds nickelés (trafic de bijoux..) ce qui va lui valoir quelques séjours en prison. Mais il va surtout faire des rencontres avec des escrocs et en particulier, Henri Laffont, un personnage digne des meilleurs romans policiers. Et il va trahir son pays, en faisant partie de la bande à Laffont et Bonny. Lors de l'occupation, les occupants vont "utiliser" les réseaux mafieux pour mettre en place leur répression économique. de sacrées pages sur le bureau du 93. Et la trahison va aller jusqu'à la création des fameuses brigades nord africaines, qui vont sévir dans les années 44 en Dordogne, en particulier.
Puis "crever" pour les dernières années de sa vie, il va essayer de fuir en faisant un dernier coup mais va être rattrapé et va faire partie des fusillées en décembre 1944. l est parmi les "Douze salopards" de la Carlingue fusillés au fort de Montrouge. Mais clamera qu'il n'était qu'un escroc et n'aurait pas agi par idéologie.
Ce premier roman m'a beaucoup impressionné car il parle très bien de cette époque, à travers des personnages réels et des épisodes vrais. Tout est vrai dans ces "petites histoires" et dans la grande Histoire. J'ai appris beaucoup d'épisodes sur ces années, et j'ai même été intéressée par le monde du football des années 30. J'ai découvert l'existence des fameuses brigades nord africaines qui ont sévi dans le Sud de la France, dans les années 44.
Ce texte est jalonné de personnages réels, et certains pourraient faire l'objet de textes : Violette Morris une des premières sportives femmes, des années 20 et qui a été interdite de jeux et qui a tenu un magasin d'accessoires automobiles, en banlieue parisienne. Henri Laffont, sacrée figure de parrain français et qui associé à Pierre Bonny, un ancien policier, va créer la Gestapo. Laffont, enfant de la balle, va devenir un Parrain, avec son fameux bureau du 93 et organiser de sacrées soirées mondaines dans son hôtel particulier de Neuilly. Lors de son procès, avant son exécution, il aurait déclaré "je ne regrette rien, Madame, quatre années au milieu des orchidées, des dahlias et des Bentley, çà se paie !". Sa dernière compagne, qui aime mener la belle vie et ne se questionne pas trop sur ces activités et qui sera incarcérée et condamnée pour complicité, tout de même (!!).
Ce roman récit est surtout le portrait d'un homme ordinaire, de joueur de foot à escroc collaborateur.
J'ai aimé ce texte historique et ne suis pas sûre qu'il s'agisse d'un roman mais plutôt d'un récit historique car le narrateur-auteur raconte ses recherches, dans les archives, dans des témoignages .
Un de mes coups de coeur de cette rentrée littéraire 2022.
#Jouertrahircrever #NetGalleyFrance
Il aurait pu rester un dieu du ballon rond ! Il aurait pu être le “chéri de ces dames”, n’était-il pas considéré comme beau gosse ? Il aurait pu être valeureux mais il fut veule !
Il aurait pu réfléchir à ce qu’il faisait mais il a préféré céder aux sirènes de l’argent facile et au pouvoir du bourreau, après n’avoir été qu’un voyou et une petite frappe ! Lâche jusqu’au bout pour n’avoir pas su s’éloigner de la pègre avant qu’il ne soit trop tard ni assumer ses actes !
Ecrit sans manichéisme ce roman biographique historique, se lit aisément bien que je ne me sois pas sentie très propre tout au long de sa lecture !
C’est une histoire de la France qui a été écrite par beaucoup de monde, même si la majorité des collabos n’a pas été aussi loin dans l’abjection que Alexandre Villaplane et d’une manière aussi désinvolte !
J’ai beaucoup aimé les parties personnelles de l’auteur quand il a fait ses recherches, quand il a parlé de sa famille et de la honte avec laquelle il faut vivre et qui pèse sur les épaules de ceux qui sont nés dans l’après-guerre ! Il a fait preuve de sensibilité et de délicatesse, celles qui ont tant manqué à Villaplane !
#Jouertrahircrever #NetGalleyFrance #rentreelitteraire2022
Il n'y a pas encore de discussion sur ce livre
Soyez le premier à en lancer une !
"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'auteur se glisse en reporter discret au sein de sa propre famille pour en dresser un portrait d'une humanité forte et fragile
Au Rwanda, l'itinéraire d'une femme entre rêve d'idéal et souvenirs destructeurs
Participez et tentez votre chance pour gagner des livres !