"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
La biographie de Johnny Cash, le musicien le plus important de la musique populaire américaine après Elvis. Une carrière d'un demi-siècle, une quantité incroyable de tubes et succès planétaires, une voix de velours et d'outre-tombe, un musicien tour à tour country, rock, folk ou blues, une fin tragique et digne : bref, une vraie légende rock. Une légende qui démarre dans les champs de coton en 1932 et retrace à elle seule l'évolution de la société américaine. Une vie faite d'excès et de drames, d'engagements et de rédemption. Meilleur album 2007 au festival de Berlin dans sa version originale en allemand.
Raconter la vie de Johnny Cash a été fait au cinéma et magistralement par James Mangold dans "Walk the line", en 2005. Reinhard Kleist, scénariste et illustrateur allemand, de manière beaucoup plus sombre, s’est lancé lui aussi dans le récit de la vie d’un homme parti des champs de coton pour triompher sur scène. S’il est tombé plusieurs fois, il a toujours su se relever pour rester une véritable légende de la chanson, de la musique populaire américaine.
Glen Sherley, rencontré lors de son passage à la prison de Folsom, sert de narrateur et permet de suivre la vie tumultueuse de notre héros. Cet homme, chanteur lui-même, est tiré du mauvais engrenage dans lequel il se trouve par Johnny Cash qui l’emmène en tournée et lance sa carrière. Hélas, Glen Sherley supporte mal la célébrité et se suicide en 1978.
L’auteur n’évite pas les épisodes peu glorieux de la vie de Johnny Cash comme lorsqu’il met le feu à la forêt du parc national de Los Padres, détruisant complètement une zone de nidification du condor californien. Glen ajoute : « Il en a choqué plus d’un avec cette histoire. »
On retrouve Cash avec Bob Dylan qui tente de lui proposer son porte harmonica mais : « C’est pas bon pour moi ton truc. Ça me ralentit. » Quand il ajoute : « Je vois trop d’obscurité dans ce monde. » Bob lui demande, un rien moqueur : « Oh, alors, c’est pour ça que Monsieur s’habille toujours en noir ? » La réponse est cinglante : « Tu vois beaucoup de raisons de porter les couleurs de l’arc-en-ciel, toi ? »
Ainsi, Une vie s’égrène, rythmée par quelques paroles de chanson et June Carter. Leurs rencontres sont toujours très animées comme lorsqu’elle lui demande ce qu’il pense du texte de "Cercle de feu". Il rétorque : « Assez psychédélique. Tu t’es envoyé des trucs ? Ha ! Ha ! Ha ! » Mais June ne se laisse pas faire : « Je suis sérieuse. Cette chanson représente beaucoup pour moi et je voudrais ton avis sincère. » Et celui qui chantera si bien "Ring of fire" répond : « C’est une super love song. Celui à qui tu as pensé en l’écrivant peut s’estimer heureux. » L’échange se poursuit avant qu’elle lui donne des conseils pour bien chanter Jackson, leur fabuleux succès…
Plus tard, elle sera à ses côtés lors d’une désintoxication qui donne l’occasion au dessinateur de créer des planches très impressionnantes comme celles, magnifiques, qu’il livre à la fin du livre. S’il est mort en 2003, quelques mois après June Carter, il faut encore et toujours écouter Johnny Cash !
Chronique illustrée à retrouver sur : https://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/
Il n'y a pas encore de discussion sur ce livre
Soyez le premier à en lancer une !
"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'auteur se glisse en reporter discret au sein de sa propre famille pour en dresser un portrait d'une humanité forte et fragile
Au Rwanda, l'itinéraire d'une femme entre rêve d'idéal et souvenirs destructeurs
Participez et tentez votre chance pour gagner des livres !