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Août 1964 : Jeanne Tallon, vingt-trois ans, entre comme ouvreuse à l?Olympia. Elle y restera jusqu?en 1999, occupant toutes les fonctions, jusqu?à la direction de salle. Aujourd?hui, elle raconte, vus de l?intérieur, trente-cinq ans de la vie du plus célèbre music-hall d?Europe. Des générales en robe de soirée et smoking aux concerts de rock, des alertes à la bombe aux tours manqués des illusionnistes.Elle a vu le tout jeune Johnny Hallyday, les lèvres blanches de trac, écouter religieusement Bruno Coquatrix avant de se jeter sur scène, elle a consolé des fans de Frédéric François et donné des places gratuites à des mamies resquilleuses. Elle a repassé les chemises d?un des Compagnons de la chanson, dansé avec Sacha Distel et bu le dernier verre avec Charles Trenet. Au fil de ses souvenirs, elle raconte aussi le public d?Enrico Macias, dresse un portrait peu convenu d?un Jean-Pierre Bacri, alors ouvreur-placier, charmant les jolies spectatrices, pleure à la légendaire dernière de Jacques Brel, et assiste aux répétitions d?Yves Montand. Elle découvre Michel Sardou débutant et Michel Simon, étonné comme un enfant. Derrière les Floride et les Teppaz, le rock, la nouvelle vague et le Yé-Yé, derrière les feux du music-hall, Jeanne Tallon parle aussi , avec foi et sincérité, des « faiseuses d?ange », de la difficulté de joindre les deux bouts et du sida qui commence à frapper.Une femme dans son époque.
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