"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
J'avais 34 ans, ma femme m'attendait au foyer, j'étais célèbre, mais la guerre n'a pas voulu que je profite plus longtemps de ce bonheur pourtant bien mérité. Enseveli sous une pluie d'obus et de mitraille, on ne m'a jamais retrouvé. J'aurais pourtant bien aimé continuer à écrire de ces romans qui plaisaient tant au public français, comme La Guerre des boutons.
Célèbre, oui, je l'étais, grâce au prix Goncourt pour un récit inattendu pour l'époque, dans lequel je parlais de mon pays, de mon enfance, de la vie des animaux et des gens, qui me semblaient bien semblables entre eux, et que j'avais appris à aimer, grâce aux leçons de mon père, instituteur comme moi. Issus d'une lignée de paysans du Doubs, nous en étions fiers.
Fiers aussi de représenter la République par notre enseignement, et de la défendre jusqu'à la mort.
Oui, souvenez-vous de Louis, celui qui s'était fait déculotter et fesser par « ceux de Montmahoux » et qui, de petit instituteur mal aimé, est parvenu, à force de travail et de patience, à prendre sa revanche et à gagner Paris et le coeur de Delphine.
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