L’écrivain retrace son incroyable parcours, un modèle d'engagement et de partage
Il était une fois... un petit garçon juif polonais, né à Varsovie quelques années avant le début de la Seconde Guerre mondiale. Chassé par le nazisme dans de lointaines Républiques de l'Union soviétique, il y a survécu, avec ses parents, pour arriver à Paris au tout début des années 1950. Destiné à une carrière de peintre, il va, de hasards en rencontres, devenir le romancier populaire que nous connaissons bien, et cet infatigable militant de la paix qui a toujours rêvé et n'a jamais renoncé.
De son enfance à aujourd'hui, en véritable conteur, porté par une foi absolue dans le pouvoir du Verbe, de la parole, du dialogue, Marek Halter revient sur chaque étape de ce destin unique où l'on croise Staline, Ben Gourion, Golda Meir, Nasser, Sadate, Yasser Arafat, Peres, Perón, Che Guevara, Poutine, Jean-Paul II, le pape François... sans oublier les présidents de la République française avec lesquels il a toujours entretenu une relation particulière.
Son incessant combat pour la paix au Proche-Orient, pour la liberté d'expression où qu'il faille aller porter le fer, mais aussi ses amitiés, ses amours, son passionnant partage de la culture juive... Dans une construction narrative émouvante où il s'adresse à Clara, sa femme et sa compagne de lutte pendant plus de quarante ans, décédée en 2017, Marek Halter nous invite à revisiter, à travers son propre « voyage », presque un siècle d'Histoire.
L’écrivain retrace son incroyable parcours, un modèle d'engagement et de partage
Né à Varsovie en 1936, juste avant le tremblement de terre qui va lui arracher ses racines avec pour unique projet survivre, Marek Halter revient dans ce livre sur sa vie. Dès le début, il s'interroge : « Je me demande si le lecteur arrivera à me suivre. » Et effectivement parfois je me suis perdu dans son récit tant il y a de rencontres, de moments historiques.
Peintre devenu écrivain à 40 ans, Marek a été de toutes les luttes, de tous les combats. Infatigable pèlerin de la paix entre Juifs et Palestiniens, sa vie ne sera faite que de mobilisations, de manifestations, d'indignations. On le retrouve partout où les droits de l'homme sont bafoués, que ce soit pour libérer un dissident emprisonné ou dénoncer les enfants africains qui meurent de faim. Marek Halter est avant tout un homme de dialogue.
« Parler avec ses amis est facile, disais-je, il faut apprendre à parler avec ses ennemis. »
« Un jour à la télévision le journaliste Jacques Chancel me posa la question piège : êtes-vous prêt à parler avec tout le monde ?
–Oui !
- Et Hitler ? Si Hitler vous avait proposé une rencontre, vous l'auriez acceptée ?
- Je n'aurais pas hésité une seconde. Mais, justement Hitler aurait préféré, plutôt que de m'inviter, me voir sous la forme d'une petite savonnette. »
Au détour des pages, le lecteur croise Yves Montand, l'abbé Pierre, Sartre, Marguerite Duras, Simone Veil, Soljenitsyne, le sculpteur César Chagall, Aragon, Golda Meir, Nasser, Arafat et bien d'autres encore, artistes, intellectuels, hommes d'État. À chaque fois, Marek Halter nous dresse un portrait précis de son interlocuteur. Et puis la mort qui rôde, les amis qui disparaissent frappés par la maladie ou par le fanatisme, la fin douloureuse de Clara sa compagne de lutte.
« J'ai toujours vécu comme si je devais mourir le lendemain. Mais, maintenant que la mort rôde tout près de moi, menace un être qui, à force, est devenu mon double, ce lendemain est de plus en plus présent. Angoissant. »
L'auteur a toujours voulu être reconnu, être aimé, séducteur sans aucun doute, il aime les femmes et leur reconnaît un rôle primordial.
« Personnellement, j'ai trouvé des oreilles plus attentives auprès de mes interlocutrices qu'auprès de mes interlocuteurs. Ce n'est pas parce qu'elles n'ont rien à dire, mais parce qu'elles ont compris, mieux que les hommes que, pour être entendu, il faut savoir écouter. »
Difficile de résumer ce livre de mémoires, tant la vie de Marek Halter a été riche, c'est l'Histoire qui se déroule de 1936 à nos jours, si Marek Halter rêve de changer le monde, autant le dire il y a encore beaucoup de travail ! Tout au long de ces 572 pages, je ne me suis jamais ennuyé tant Marek Halter reste un formidable conteur. le seul bémol peut-être une propension à se mettre en avant, à toujours vouloir avoir le beau rôle.
« La mémoire n'est pas l'Histoire. le temps polit les événements, comme la mer les galets. »
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