"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Alors qu'elle est exposée à une « panne d'écrire », un rêve s'impose à l'autrice, dans lequel quelque chose s'énonce sans se dire. Elle se laisse entraîner par les images oniriques gravitant autour de Marie Depussé, son amie disparue, et les déplie au fil du livre : le silence, la solitude, le soleil, le rouge à lèvres, une voiture blanche...
Angela Lugrin vagabonde dans cette arborescence d'images et y découvre peu à peu les linéaments de son désir d'écrire. À la confluence des « chemins d'errance » que le rêve autorise, se dessine progressivement un lieu depuis lequel écrire est possible. Dans ce lieu, la réalité tremble, les équilibres sont fragiles et les murs sans cesse à repousser pour maintenir le vivant dans l'air vigoureux du dehors, dans un « état de veille et d'éveil », une conscience aiguë.
Le silence qui a précédé ce livre n'avait rien d'inquiétant, il ouvrait la voie à l'acceptation d'un « je » fragmenté à la manière des visions magiques et sans cesse renouvelées des kaléidoscopes, un « je » énigmatique, pétri de tout ce qui l'entoure, depuis la moindre des choses jusqu'au soleil lui-même, ouvert à l'incandescence de toute vie. Un « je » qui n'a plus peur, enfin, de rester là.
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