"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Un dîner en ville. Au menu, nourriture bio, affaires et éducation des enfants. Claire s'ennuie et décide de rentrer seule à vélo. Elle ne le sait pas encore mais sa vie vient de basculer. Tour à tour victime puis criminelle, Claire échoue en prison et refuse obstinément de s'expliquer. À la veille de son jugement, elle se décide enfin à sortir de son mutisme...
Admirablement bien écrit mais la fin m'a déçue..trop bâclée et irréaliste.
Un dîner en ville. Au menu, nourriture bio, affaires et éducation des enfants. Claire s'ennuie et décide de rentrer seule à vélo. Elle ne le sait pas encore, mais sa vie vient de basculer. Tour à tour victime puis criminelle
C'est le premier livre que je lis de cet auteur, et la chose déjà en premier lieu que j'aime, c'est que cela parle de justice, j'aime beaucoup ce thème.
Autre sujet qui m'intéresse : le viol, ses victimes qui se taisent, qui n'ose jamais se faire aider, préfère garder son drame pour elle et nourrit une haine qui ne peut grandir, j'ai apprécié le cadre que l'auteur a choisi pour parler de cette thématique.
C'est un livre qui est dur qui parles des "non-dits" et dans l'engrenage que claire va s'enfoncer en ne disant pas ce qui lui est arriver.
Après l'action se situe chez un couple avec un certain standing, et dans ce milieu-là, ces choses ne se disent pas, elles se cachent.
L'auteur installe une tension palpable dans l'atmosphère de ce roman, heureusement qui fait que 144 pages, car ce n'est pas un livre facile à lire.
Mais il a le mérite de parler de cette femme qui a décidé de ne pas parler et de commettre l'irréparable.
J'avais lu il y a quelque temps, le malheur du bas, qui parle a priori de la même histoire, ce n'est pas à moi de juger qui a plagié l'autre.
J'ai bien aimé ce livre, mais j'ai préféré le malheur du bas qui mettaient plus en scène ce que peut-être la souffrance que peux subir une femme que les conséquences.
Je respecte le choix de l'auteur d'avoir choisi ce point de vue, c'est différent, je ne peux pas dire que je n'ai pas aimé, j'ai été complétement happé par cette histoire.
Je suis contente d'avoir lu les deux versions de cette histoire. J'avoue que j'ai apprécié les deux, je n'hésiterais pas à lire autre chose de l'auteur.
Pffou quelle histoire ! Un livre qui se lit en apnée du début à la fin. Terrible. Bouleversant.
On croit que l’horreur est "terminée" et l’auteur en rajoute une couche.
Un soir, après un repas, un événement va venir bouleverser la vie de Claire. Alors qu’elle pensait s’en sortir seule, la pauvre Claire ne va faire que s’enfoncer dans une dramatique spirale infernale.
L’image d’elle qu'elle ne voulait pas renvoyer aux autres avec ce qui lui arrive au début de l’histoire va se révéler bien pire à la fin.
Depuis sa cellule, juste avant son jugement, alors que depuis 2 ans elle se tait ne révélant rien de ce qui l’a menée là, elle couche sur le papier toute son histoire, elle explique enfin tout depuis cette fameuse nuit.
Le livre s’achève sur les dernières lignes qu'elle écrit et la révélation finale et l’auteur nous laisse là… abasourdis.
On ne peut s’empêcher, en plus de ce que l’on apprend, d’imaginer la réaction et la douleur qu’éprouveront ceux qui l’aimaient et qui ont pensé avoir été trahis. C’est absolument terrible et tellement triste.
L’attitude de la belle-mère de Claire envers elle n’en est que plus belle ; elle aura été la seule à peut-être comprendre sans forcément le réaliser consciemment qu’il y avait à son geste une raison plus forte que ce que pensait tout le monde.
Il est des souffrances qu’il ne faut pas garder pour soi, les partager, même si les cicatrices restent à vif, le réconfort et l’amour des proches aident en partie les soulager.
Si seulement au lieu de se taire, Claire avait parlé dès le départ…
Quand j'ai terminé 'Disparaître', le mois dernier, je savais que je ne tarderai pas à me plonger dans un autre roman de Mathieu Ménégaux.
C'est chose faite avec ce tout petit mais très puissant opus où Claire raconte l'enchaînement des événements depuis ce dîner où son mari l'avait traînée, ce retour en Vélib, où elle avait été agressée et violée, son mutisme et le dernier drame.
Parce que Claire n'a jamais parlé, parce que le 17 n'a pas décroché, parce qu'elle n'a jamais évoqué ce viol ni avec son mari, ni avec son avocate, ni avec personne d'autre ... les circonstances se sont enchaînées et le résultat de ce test de paternité, révélant celle de son mari a été la goutte d'eau qui a amené Claire à écrire (et non pas parler) au seuil de cette dernière nuit.
Un roman qui montre toute les qualités d'écriture de Mathieu Ménégaux, l'empathie qu'il porte à ses personnages, quels qu'aient été leurs actes ; son style très factuel, sans fioritures ni effets superflus donne toute sa force au récit de Claire.
Un roman qui se lit d'une traite.
Un grand roman !
Une lecture paradoxale qui se lit très rapidement de par le style rapide et incisif mais aussi par le court format du livre. L'histoire consiste à comprendre ce que le personnage principal, Claire, fait en prison, de quel crime l'accuse-t-on et de quel crime a-t-elle elle-même été victime.
Claire s'adresse à nous, au lecteur, pour raconter le déroulement des faits, l'engrenage qui l'a mené en prison et la vengeance semblerait la piste la plus crédible. Mais l'intrigue est plus complexe.
L'histoire est aussi et surtout celle la complexité l'âme humaine, la difficulté à gérer ses émotions et ses sentiments, la notion de choix cruciaux et leurs conséquences. L'histoire est surtout dramatiquement tragique.
Je suis toutefois resté un peu en dehors de la lecture, même au paroxysme de l'histoire et j'ai eu un peu de mal à ressentir de l'empathie pour Claire, qui aime son mari et qui en même temps ne peut pas lui parler. Le personnage du mari est d'ailleurs présenté comme un pantin vide qui ne semble pas exister.
De même, le style très direct, avec des phrases courtes parfois des bouts de phrases ou de simples mots pour exprimer le flux continu de pensées de Claire, m'a semblé un peu excessif, coupant la narration.
C'est une lecture dérangeante, à découvrir, qui touchera beaucoup de lecteurs.
Ah pour une fois je sèche un peu pour vous décrire ce que j'ai ressenti à la lecture de ce roman.
D'un côté l'écriture fluide et haletante vous le font terminer en un après-midi. Alors on se dirait presque "bon sang, je l'ai dévoré !". Et puis quand on arrive à la fin on se dit qu'on a un peu été floué. Parce que si le scénario est à première vue machiavélique, la vraisemblance psychologique est un peu taillée à la serpe.
Il manque de la rondeur, des subtilités, des nuances.
Mettons cela sur le compte du défaut courant d'un premier roman.
Alors faut-il le lire ? Mouais, pas forcément. Comme l'écriture est belle, je vous conseille d'avance le second roman de l'auteur. Je ne l'ai pas encore lu, mais je suis optimiste et je compte bien le lire.
J'ai découvert Mathieu Menegaux, en mars dernier, avec son dernier roman "Disparaître" qui m'a happée et dont l'écriture ciselée m'a emportée.
J'ai donc voulu remonter à la source de son premier roman et lire "Je me suis tue" paru en 2015.
J'ai ouvert le livre et je n'ai plus pu le lâcher, lu comme d'un souffle. Et je l'ai fermé, sonnée par le personnage central, son destin et ce style qui m'avait déjà conquise avec "Disparaître".
Le roman commence dans une cellule de la prison de Fresnes, où Claire, la quarantaine est emprisonnée depuis deux ans et est en attente de son jugement alors que son procès vient de se clore. Nous ne savons pas pourquoi elle est là et nous allons le découvrir à travers la lettre qu'elle est en train d'écrire; elle raconte ce qui l'a amenée là, alors qu'elle s'est toujours tue depuis son incarcération. le moins qu'on puisse dire c'est que l'auteur joue admirablement avec nos nerfs.
Alors que Claire, mariée à Antoine, en couple depuis 14 ans, mène une vie aisée et sans accroc, tout va se dérégler suite à l'agression dont elle est victime. Mathieu Menegaux a pris soin d'esquisser les fêlures De Claire, sans s'y attarder mais qui joueront un rôle déterminant dans ses décisions ultérieures : envie viscérale d'avoir un enfant alors que son mari est stérile, importance du regard des autres, besoin de tout contrôler dans sa vie.
Elle décide de ne rien dire de son agression car elle ne veut pas être considérée comme une victime et à partir de là, tous les choix qu'elle fait pour contrôler la situation, pour être plus forte que son destin, l'enferment dans une impasse. Il est trop tard pour parler, elle ne peut accepter l'aide de personne.
J'ai été scotchée par cette parole de femme, la perte de soi, exprimées si justement par un homme; à aucun moment, je n'ai ressenti un point de vue masculin, des sentiments d'homme. C'est magistral.
L'écriture, que j'ai tant appréciée dans "Disparaître", je l'ai retrouvée dans ce roman : dépouillée de toute fioriture inutile, nette, acérée, qui touche à l'essentiel.
Un roman qui m'a secouée et qui m'accompagnera encore longtemps.
Pendant toute la lecture, j'ai repensé au roman d'Inès Bayard "Le malheur du bas", paru en 2018, qui m'avait beaucoup frappée; je me suis aperçue qu'il y avait trop de similitudes entre les deux romans (les deux héroïnes sont violées, toutes deux tombent enceintes, toutes deux commettent l'irréparable...), pour que ce soit le fruit du hasard. Je regrette un peu de ne pas avoir lu "Je me suis tue" en premier.
On peut dire que l'auteur sait écrire! C'était superbe! Court, mais juste comme il faut. Très bon choix de titre, vraiment pertinent. Je n'ai eu besoin d'ouvrir ce livre qu'une seule fois, plongé en apnée totale jusqu'au dernier mot. Un témoignage magnifique, d'une tristesse bouleversante. Un très bon final que j'avais néanmoins vu venir.
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