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Je est de la tempête

Couverture du livre « Je est de la tempête » de Davide Rondoni aux éditions Apic Editions
Résumé:

SEPT QUESTIONS A DAVIDE RONDONI1/ Une autobiographie en quelques mots.Né en 1964 à Forli, Davide Rondoni est poète, dramaturge, écrivain et traducteur. Il a fondé le Centre de poésie contemporaine de l'Université de Bologne ainsi que la revue « clanDestino ». La poésie de Rondoni offre au... Voir plus

SEPT QUESTIONS A DAVIDE RONDONI1/ Une autobiographie en quelques mots.Né en 1964 à Forli, Davide Rondoni est poète, dramaturge, écrivain et traducteur. Il a fondé le Centre de poésie contemporaine de l'Université de Bologne ainsi que la revue « clanDestino ». La poésie de Rondoni offre au lecteur un voyage dans les nombreuses démonstrations de l'amour. Ses vers traversent les ténèbres de l'expérience et de toutes les choses pour les éclairer d'une lumière soudaine. La lumière qui perce l'apparente opacité de ce qui existe.2/ Comment répondre à une injonction brusque : « Définissez la poésie. »Art des mots, la poésie met la vie en lumière.3/ Prose et poésie, la distinction a-t-elle un sens ?Oui. C'est une question de rythme. Et d'intensité analogique. Je pense que ce sont des gestes différents, deux formes d'art des mots. 4/ De la forme (et du formel) en temps de crise.Forme et crise de la forme sont le mouvement de la poésie. Sans forme, il n'y a pas de vie, donc même pas d'art qui est toujours composition, à l'inverse de la décomposition qui est la mort. La crise interne et extérieure de chaque forme acquise est la vie de l'art, pas nécessairement selon une banale et stricte idée de progression, mais dans toutes les directions possibles. Chaque artiste est expérimental quand il travaille sur les traditions et les innovations avec des alchimies personnelles. Le contraire de la forme n'est pas la crise, mais la mort. La vie est une crise en croissance, c'est-à-dire une crise qui engendre.5/ Quel avenir pour la poésie ?La poésie a toujours un avenir car elle s'enracine dans la nature humaine et non dans l'acquisition et la perte dans le temps d'une compétence particulière. Son avenir coïncidera avec l'avenir de l'individu et de l'humanité entière. La poésie vit dans l'histoire, elle anticipe et suit ses mouvements dans les traditions individuelles en les faisant dialoguer. Il n'y a que les catégories historicistes qui ne fonctionnent pas avec elle. Aujourd'hui, je peux me sentir contemporain d'un poète d'il y a sept cents ou trois mille ans. Je ne me préoccupe donc jamais de l'avenir de la poésie. Il faut bien sûr se préoccuper de l'avenir de certaines choses (l'édition, l'école, la formation du goût) qui accompagnent la vie de la poésie mais qui ne la génèrent pas, ni ne la tuent.6/ La part de la prosodie dans l'élaboration du poème.La poésie est composition. La prosodie en est une partie importante. L'art du rythme coïncide avec l'art de la poésie, autrement les poésies seraient notes philosophiques ou journal. Alors que la prosodie coïncide avec la nature spéciale de la poésie et que s'exprime en elle la fidélité et l'innovation par rapport à la tradition de chaque poète. Trouver la prosodie de sa propre voix est le but de chaque poète.7/ La place de la traduction dans l'écriture poétique.Nous vivons dans la traduction, le monde est traduction. Et la traduction est soeur de la poésie. C'est-à-dire expérience de la limite et de la rencontre. Dante disait que l'on ne peut pas « transmuer » une langue en une autre. Les alchimistes ou Dieu, plutôt, peuvent transmuer. Alors que nous, nous traduisons, c'est-à-dire que nous nouons des dialogues et des rencontres avec l'autre. Nous l'accueillons. La traduction est la démonstration que nous ne sommes pas déjà au paradis, et il n'y a rien de plus dangereux que quelqu'un qui veut construire le paradis ici-bas. Je veux dire que la nécessité inévitable de la traduction (et son dialogue spectaculaire et dramatique) est le signe du fait que nous habitons le langage, et donc, que nous habitons la limite. Ce n'est pas une condamnation dont il faut essayer de sortir à la vaine poursuite d'un « niveau zéro » de différence entre une langue (concepts, sons, rythmes) et une autre. C'est une condition à habiter comme hospitalité réciproque et fête des rencontres. Grâce à mon expérience de traduction de Baudelaire, Rimbaud, Péguy, Shakespeare ou Jimenez, j'ai élargi mon univers et étendu les touches du piano de mon italien pour les accueillir avec leurs voix. Traduire, c'est étendre les bras de la poésie.

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