March sait que les modèles, les concepts, les théories sont tous faits pour être un jour remplacés. Dès lors, il ne leurs accorde pas plus d'importance qu'ils n'en ont. Pour lui, tout scientifique doit se tenir prêt à les remplacer, tout en les produisant le plus sérieusement du monde. Les théories sont fausses mais elles sont utiles car elles magnifient les individus en donnant un sens à leurs actions. Décidemment March n'est pas politiquement correcte, et l'érudit ne se laisse pas facilement attraper sous la bannière d'un unique slogan scientifique. Est-il « rationalité limitée » ou plutôt « approche comportementale de la firme », « ambiguïté » dans les organisations, « allocation de l'attention » ou encore « exploitation-exploration », à moins que sa pensée tienne toute entière dans une « théorie des anarchies organisées » ? Rien de tout cela et tout en même temps. Car cet homme, forgé aux valeurs du Middle West américain, a décidé de ne pas tomber amoureux de ses propres concepts. Son système de pensée étant finalement rétif aux paradigmes et aux modèles, March privilégie l'immanence des choses aux vérités absolues. En ce sens, on peut affirmer qu'il est le plus chinois des penseurs nord américains. C'est précisément pour toutes ces étrangetés que je vous propose d'aller visiter ce génial trublion en ce qui concerne ses travaux en lien avec le changement et l'innovation.
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