"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Les questions yougoslave, allemande et européenne sont comparables à des poupées russes emboîtées les unes dans les autres. Dans la destruction de la Yougoslavie de 1991-1992 à 1999, le rôle de l'Allemagne tout récemment unifiée en 1989-1990 et, sous son impulsion déjà hégémonique, de la CEE, devenue Union européenne (UE), fut souvent négatif. Le paradoxe de cette destruction, c'est que la Yougoslavie refondée par Tito en 1945 après la défaite hitlérienne, bien plus nettement que la première Yougoslavie unifiée en 1918 sous une dynastie serbe victorieuse et centralisatrice, était - avec son séduisant socialisme autogestionnaire - « européenne » avant la lettre, trop peut-être pour son malheur : multinationale, pluriculturelle, fédérale, voire confédérale, et soucieuse de modernisation économique et d'ouverture sur le monde. Sous prétexte d'une « crise » persistante, l'intégration à l'UE des États ex-yougoslaves est à présent interrompue. D'où une coupure potentiellement néfaste entre les États déjà intégrés - Croatie et Slovénie - et ceux en attente plus ou moins sceptique d'intégration - Bosnie-Herzégovine, Macédoine, Monténégro et Serbie -, comme si perduraient les anciennes lignes de fracture entre Empires romains d'Occident et d'Orient, catholicisme et orthodoxie, Empire austro-hongrois et Empire ottoman ou encore capitalisme et socialisme ou communisme.
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